« Troc tes trucs » à la bibliothèque de Lachine : échanger ses vêtements contre d’autres

Avec la 2e édition de son initiative « Troc tes trucs », l’Éco-quartier Lachine veut permettre à tout le monde de donner vêtements ou objets pour s’en procurer d’autres gratuitement, lors de ses activités pour le Jour de la Terre.

Le 20 avril, l’organisme lachinois va donc tenir un kiosque de 11h à 16h à la bibliothèque Saul-Bellow pour donner de l’information et permettre aux Lachinoises et Lachinois de participer à cette grande opération de troc.

Les gens peuvent apporter des vêtements et des choses qu’ils n’utilisent plus. L’équipe de l’Éco-quartier Lachine leur donnera alors un certain nombre de jetons, selon la valeur des objets dont ils veulent se départir. Ces jetons pourront ensuite être échanger contre un « nouvel » objet parmi tous ceux déposés par d’autres personnes.

Adopter d’autres habitudes de consommation vestimentaire ?

« C’est important, parce qu’on veut attirer l’attention sur l’impact de nos habitudes vestimentaires. On est de grands consommateurs de vêtements. On ne se soucie pas vraiment de comment ils sont fabriqués. Cette industrie a beaucoup d’impacts », affirme Femke Bergsma, coordonnatrice de l’Éco-quartier Lachine.

L’an dernier, une trentaine de personnes ont participé à la première édition de « Troc tes trucs ». La deuxième édition devrait encore mieux faire, selon l’organisation.

Mme Bergsma indique que le coton est une plante qui requiert beaucoup d’eau et de pesticide, ce qui est mauvais pour les agricultrices et agriculteurs d’une part et les nappes phréatiques d’autre part.

« Dans les états comme la Chine ou le Bangladesh, on sait que les conditions dans les usines sont mauvaises. Il y a des enfants qui travaillent, des gens sous-payés.  Or, on peut souvent réparer les vêtements ou les donner. Même si on ne les aime plus, quelqu’un d’autre peut les aimer », souligne-t-elle.

Certains des vêtements inutilisés se retrouvent au rebut alors que les sites d’enfouissement sont déjà presque à pleine capacité.

« Quand les produits qu’on utilise sont arrivés à la fin de leur vie, il faut leur donner une autre vie, une autre destination. Le mieux, c’est toujours le réemploi. Ensuite, on peut les réparer ou les recycler. Mais, au Québec, il n’y a pas beaucoup d’avenues pour recycler le textile », se désole Mme Bergsma.

Questionnée sur la nécessité de devoir encore souligner le Jour de la Terre, la coordonnatrice de l’Éco-Quartier explique que « comme la Journée des femmes, c’est une bataille qui n’est jamais gagnée. C’est vrai que plus de gens parlent de la crise climatique, en sont conscients, mais de là à changer nos habitudes? C’est une autre étape sur laquelle il faut encore travailler fort », conclut-elle.

D’autres activités durant le Jour de la Terre

Une conférence sur la mode durable par le Réseau québécois des femmes en environnement est également au programme à 12h30 à la bibliothèque Saul-Below.

La Guilde de poterie de Lachine sera présente toute la journée pour parler de son projet de tuiles « Mosaïque Nature », qui veut célébrer la biodiversité, et permettre aux gens de fabriquer leur propre tuile en céramique.

La photo en haut de cet article de l’intérieur de l’ancienne Friperie Chic & Commode a été prise par Marilou Duchesne.