Le lac des Battures
Actualités Communautaire Environnement Île-des-Soeurs Nature Social Verdun

Domaine Saint-Paul de l’Île-des-Soeurs : toute une biodiversité à préserver à Verdun

Pourquoi laisser Facebook décider si les nouvelles d'ici sont importantes pour vous ?Abonnez-vous à notre infolettre gratuite du vendredi pour continuer de vous informer sur l'actualité et les activités de votre quartier à Lachine, LaSalle, Verdun-IDS et dans le Sud-Ouest !

Le domaine Saint-Paul, aussi appelé le boisé de l’Île-des-Soeurs, est un espace naturel de 26 hectares sur la pointe sud de l’Île-des-Soeurs dans l’arrondissement de Verdun. Avec sa biodiversité d’une grande richesse, c’est un lieu de visite incontournable pour les photographes, les ornithologues et les amoureux de la nature. Néanmoins, des espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) nuisent à son écosystème varié, rendant nécessaires certaines mesures pour maintenir l’équilibre dans cet environnement.

Reboiser le boisé et assurer la diversité écologique

C’est justement le mandat de Nature-Action Québec (NAQ), un mandat d’envergure sur le long terme, explique Élise Bélanger, chargée de projets de NAQ. Depuis 2008, l’organisme veille en continu sur les espaces naturels de l’île dont le domaine Saint-Paul, autour du lac des Battures, et la bande riveraine, sur quelques kilomètres le long du fleuve Saint-Laurent. Sous la supervision de l’arrondissement de Verdun et avec l’aide de subventions, NAQ préserve la valeur écologique du domaine. Il régule la biodiversité des lieux en prenant des mesures pour éviter l’invasion de certaines espèces et assurer une cohabitation équilibrée et diversifiée de la faune et de la flore indigène.

En octobre dernier, afin de combler le vide laissé par le déboisement des frênes atteints par l’agrile du frêne, l’arrondissement de Verdun a fourni 290 arbres de 8 espèces différentes que l’équipe de terrain de NAQ et des bénévoles ont plantés. Cet automne des espèces concentrées dans un secteur seront plantées dans un autre secteur du domaine et des fougères vont revêtir les zones de terres immergées sous l’eau une partie de l’année, détaille Vincent Auclair, agent pour NAQ depuis 2021.

Le Phragmite, roseau commun mais un peu trop envahissant

Depuis plusieurs années, l’organisme consacre de nombreux efforts à ralentir la propagation d’espèces végétales exotiques envahissantes, car elles appauvrissent l’écosystème. Parmi elles, on trouve le nerprun bourdaine, le nerprun cathartique et le phragmite. Aussi appelé roseau commun, ce dernier est une plante vivace coriace. Il domine, tel un mur, le pourtour du lac des Battures avec ses longues tiges de plusieurs mètres de haut. 

Ce n’est pas un problème local. Ce roseau prolifère sur les rives des plans d’eau et dans plusieurs zones humides au Canada. 

Le phragmite est apprécié par le héron vert et le petit blongios, une espèce menacée aux reflets roux de la famille du héron, mais sa présence nuit à la biodiversité. Sa densité importante empêche notamment la circulation des tortues aux abords du lac, selon Vincent Auclair. C’est d’ailleurs pour cette raison, ajoute-t-il, que des îlots végétalisés y ont été récemment ajoutés dans le lac pour permettre à certains oiseaux et aux tortues de s’y poser.

Rétablir un équilibre pour la biodiversité du boisé Saint-Paul

La lutte contre le phragmite est une opération délicate qui se déroule en plusieurs phases, selon Mme Bélanger. Simplement couper ces roseaux peut stimuler leur repousse, ce qui va à l’encontre du résultat désiré, précise-t-elle.

Tortue au Domaine Saint-Paul
Tortue au Domaine Saint-Paul – Crédit photo : Caroline Samii-Esfahani

Le but n’est pas non plus d’éradiquer le phragmite, mais de restaurer la biodiversité. L’organisme fauche et arrache le phragmite avec son rhizome souterrain, le recouvre d’une toile de coco biodégradable, ensuite de nouveaux végétaux indigènes.

En suivant ces étapes, il est possible de limiter, progressivement et organiquement, la présence du roseau commun tout en intégrant d’autres espèces.

Présents sur le domaine, le caryer ovale, la claytonie de Virginie, la floerkea proserpinacoides sont en situation de précarité selon cette carte des espèces en situation précaire du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Le noyer cendré, lui, est menacé.

Des patrouilleurs estivaux entretiennent le domaine

Depuis trois ans, chaque été, une patrouille de NAQ veille sur l’ensemble du site du boisé. Les patrouilleurs y circulent quatre jours par semaine pendant la période achalandée. 

Élise Bélanger explique que la patrouille, composée de Cindy Parisé-Rousselle et d’Étienne Bergeron, surveille la faune et la flore, entretient le site, arrache l’herbe à poux et assure la sécurité sur les sentiers. L’équipe sensibilise aussi le public au respect des lieux et dégage le bois des “échappées de jardin”, des aménagements paysagers des propriétés alentour du domaine qui s’y sont propagés. 

Vincent Auclair est régulièrement sur les lieux et supervise le travail des patrouilleurs. Il rapporte que le travail de restauration de l’île est un travail de longue haleine qui peut sembler décourageant, car le réaménagement se fait étalé sur plusieurs années. Le retour positif des usagers qui constatent les progrès du travail de NAQ en termes de diversité de l’île est encourageant.

Où se trouve l’entrée du domaine Saint-Paul ?

Il est possible de se stationner à l’entrée du domaine Saint-Paul, vous pouvez aussi vous y rendre à pied ou à vélo, il y a des supports à vélo à proximité.

Bon à savoir : il est interdit de se déplacer à vélo à l’intérieur du domaine Saint-Paul.

La photo du domaine Saint-Paul en haut de cet article a été prise par Caroline Samii-Esfahani.

Caroline Samii-Esfahani

Caroline Samii-Esfahani
Collaboration spéciale
Résidente de Verdun depuis 2020, Caroline est une journaliste passionnée d’histoires humaines. Elle aime écrire, fusionner les idées, apprendre, rencontrer les gens et partager leurs témoignages.


Dernières nouvelles d’ici


L’information locale, c’est important pour vous ?

Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 199 135 lectrices et lecteurs en 2023 avec une équipe majoritairement composée de bénévoles.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.

Pourquoi laisser Facebook décider si les nouvelles d'ici sont importantes pour vous ?Abonnez-vous à notre infolettre gratuite du vendredi pour continuer de vous informer sur l'actualité et les activités de votre quartier à Lachine, LaSalle, Verdun-IDS et dans le Sud-Ouest !
Collaborations spéciales
Avec les collaborations spéciales de Nouvelles d'Ici, les gens d'ici ont l'opportunité de joindre leur voix à l'équipe des collaborateurs de NDI.