Rues Lanouette et Cool à Verdun : inondés à répétition des résidents et résidentes interpellent le conseil d’arrondissement

La problématique des inondations de résidences sur les rues Lanouette et Cool a occupé une bonne partie de la période de questions de la séance du conseil d’arrondissement de Verdun du 5 septembre. Quelques sinistrés et sinistrées avaient fait le déplacement à la mairie pour l’occasion, à l’instar de résidents et résidentes de Lachine qui ont fait la même chose le 14 août dernier pour les fameuses inondations du 13 juillet.

Une première sinistrée a expliqué que c’est la troisième fois en 10 ans qu’elle doit subir une inondation et elle se demandait si sa résidence demeurera assurable. « Nos finances ont des limites. Quel est le plan de contingence pour éviter que l’eau s’accumule », a-t-elle demandée au conseil.

Bientôt un parc résilient pour le secteur Lanouette-Cool

« J’ai pris connaissance de la carte des cuvettes à Verdun et j’ai été ébahie. On sait que le secteur Lanouette-Cool est encore plus bas que les autres endroits de Verdun. L’année prochaine, on va construire un parc résilient, un parc où il y aura accumulation d’eau dans le secteur Hickson-Dupuis », a affirmé d’entrée de jeu la mairesse de Verdun, Marie-Andrée Mauger. Elle a ajouté que les conduites d’eau doivent également être élargies, « un travail par phase, sur plusieurs années » qui aurait déjà dû être commencé il y a plusieurs années.

La mairesse de l’arrondissement a précisé que le Service de l’eau a identifié ce secteur comme prioritaire. La rue Dupuis sera bientôt refaite. Trois bassins de rétention ont déjà été construits, mais des rues doivent encore être refaites pour éviter les points bas.

« On y travaille déjà depuis quelques années. Ça ne paraît peut-être pas, mais c’est pour cette raison-là que le parc résilient va arriver l’an prochain. Ça devrait avoir un effet pour beaucoup de propriétés. Le surdimensionnement des conduites est prévu sur Dupuis et Hickson à partir de l’an prochain et pour les trois prochaines années », a renchéri Daniel Potvin, directeur du développement du territoire et des études techniques à l’Arrondissement.

Mme Mauger a rappelé que la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de la Ville de Montréal consulte la population afin d’élaborer sa prochaine stratégie montréalaise de l’eau. Cet enjeu en fait partie.

Une meilleure communication ?

Une autre Verdunoise a ensuite interpellé le conseil pour savoir comment elle pouvait s’informer des choses à faire avant la réalisation de ces travaux.

La mairesse de Verdun lui a répondu avoir demandé un état des lieux de cette problématique afin de pouvoir mieux agir en ce sens, une réponse qu’elle a répété à quelques reprises durant la période de questions du public.

« On va travailler en mode prévention et on va plus communiquer sur cet enjeu-là. À court terme, on va porter une attention particulière sur le secteur Lanouette-Cool », a-t-elle promis.

Un autre résident sinistré lors des dernières inondations a précisé que l’eau dépasse le niveau des trottoirs presque à chaque année depuis qu’il a emménagé à Verdun. Il a demandé quel est le plan pour la refonte structurelle du réseau d’égout et si les gens inondés pourraient être compensés. Ce dernier a ajouté qu’on lui avait dit, il y a 7 ans, que des améliorations seraient effectuées.

Un plan d’indemnisations ?

Un quatrième Verdunois du secteur a relaté que chaque épisode de pluie fait monter l’anxiété chez les sinistrés qui craignent d’être encore inondés, mais aussi qu’un seul assureur accepterait encore des clients dans ce secteur inondable. Selon ses affirmations, les franchises proposées commenceraient à 5 000$. Ce résident a aussi demandé si un plan d’indemnisations était prévu.

Ce à quoi la mairesse de Verdun a répondu que le Bureau d’assurance du Canada était au fait de ce genre de situations et qu’il n’était pas possible de laisser une masse critique de personnes sans assurances. 

« J’entendais la responsable de l’eau au comité exécutif, Maja Vodanovic, dire : ça va nous amener à faire des modifications règlementaires. Il y a certains endroits où il va falloir éliminer les points bas, non seulement dans l’espace public, mais du côté des résidences aussi pour éviter les entrées d’eau », a raconté Mme Mauger.

Même si le Bureau des réclamations a refusé les demandes des personnes inondées, cette dernière s’engage à voir si d’autres recours sont possibles et comment l’arrondissement peut les accompagner dans leurs démarches. Elle s’est aussi engagée à en parler à ses collègues des autres arrondissements de Montréal.

Un dernier résident a expliqué qu’à chaque précipitation de 30 à 40 mm de pluie s’infiltre dans son vide sanitaire et qu’il doit changer ses chauffe-eaux, deux à trois fois par an. Il ne fait plus de réclamation aux assurances. Le 13 juillet dernier, ses six chauffe-eaux ont carrément levé de terre et sont tombés, entraînant avec eux tout leur filage. Il n’attend pas de sympathie, mais des actions concrètes de l’arrondissement.

La photo en haut de cet article est une capture d’écran de la diffusion de la séance du 5 septembre 2023 sur Youtube.