Nouvelle série de questions à propos de l’édifice Clément, de l’école Sainte-Geneviève à LaSalle et des écoles publiques à l’IDS-Verdun au CA du CSSMB

Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour, le 24 octobre, lors de la plus récente séance du conseil d’administration (CA) du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), dont l’octroi de contrats pour des travaux dans les écoles primaires Beau-Séjour et de l’édifice Clément à LaSalle. C’est justement le dossier du déménagement prévu de l’école primaire Sainte-Geneviève Sud à l’édifice Clément et la question des écoles publiques à Verdun et l’Île-des-Sœurs qui ont monopolisé les discussions durant une bonne partie de la séance.

Plus de 3M$ pour remettre aux normes l’édifice Clément à LaSalle

Le CA du CSSMB a autorisé l’octroi d’un contrat de 3 137 137 $ à l’entreprise EMJ Construction inc. pour les travaux de mise aux normes de l’édifice Clément sur la rue Jean-Milot à LaSalle.

Ces travaux comprendront le réaménagement des locaux (classes, gymnase double, service de garde, bureaux du personnel professionnel, etc.), le remplacement de la dalle de béton au sous-sol, le remplacement du drainage souterrain et le raccordement au réseau de la ville, la réhabilitation des sols contaminés, le remplacement d’un système de ventilation ainsi que l’ajout de clôtures et le lignage du stationnement pour le rendre compatible avec sa nouvelle vocation.

Les travaux doivent débuter le 30 novembre et se terminer le 19 juillet 2024.

Lors de la période de questions de la séance du CA du 24 octobre, les parents et membres de la communauté du quartier du Bronx à LaSalle ont réitéré certaines récriminations qu’ils avaient déjà signifiées au CSSMB par le passé. Le manque de communication de l’institution sur ce projet et la contamination des sols du site ont été à nouveau abordés. Mais, les personnes qui avaient fait le déplacement de LaSalle à Saint-Laurent pour l’occasion ont aussi apporté de nouveaux arguments.

Elles n’ont eu aucunes nouvelles depuis le début de l’année concernant le déménagement prévu. Des nouveaux parents n’auraient été informés que grâce au voisinage.

Le président du CA, Jean-Philippe Blanchette, a répondu que le CSSMB a fréquemment communiqué avec les parents par plusieurs moyens, notamment lors de la rencontre de parents et de l’assemblée générale des parents au mois de septembre. Une nouvelle communication sera également envoyée prochainement pour donner les informations générales, mais aussi pour rappeler qu’une consultation est en cours avec le conseil d’établissement et le comité de parents de l’école Sainte-Geneviève.

M. Blanchette invite d’ailleurs les gens à se présenter aux séances du conseil d’établissement qui sont « publiques ».

« Pour ce genre de questions, il y a un comité de vigie, qui se réunit hebdomadairement pour faire l’étude de tous les espaces et tous les besoins que le CSSMB pourrait avoir maintenant et dans le futur. Si on regarde le cas présent, on voulait garder l’équipe-école et les élèves ensemble », précise le président du CA en ajoutant que la solution n’est pas parfaite, mais qu’elle semble le meilleur compromis.

Des garde-fous dans le contrat pour assurer la décontamination des sols à l’édifce Clément

Pour sa part, le père d’un élève à Sainte-Geneviève, Guillaume Bruant, qui est également expert en contamination des sols, voulait connaître le plan pour décontaminer les sols et savoir s’il pourrait aider.

M. Blanchette a précisé que des garde-fous ont été placés dans l’appel d’offres. « L’ingénieur, responsable du suivi, est complètement indépendant du CSSMB et le laboratoire qui va faire les tests est indépendant du centre de services et de l’ingénieur. L’entrepreneur est aussi indépendant des deux autres », énumère-t-il.

« Lorsqu’on donne un contrat, le professionnel doit démontrer sa démarche. Lorsqu’on enlève de la terre contaminée, on ne la remet pas sur les lieux, il y a des protocoles. On fait confiance à nos gens. Rien ne laisse présager que le travail ne sera pas fait dans les règles de l’art », a tenu à ajouter le directeur général par intérim du CSSMB, Paul St-Onge, en précisant qu’il n’était pas coutumier de faire affaire avec d’autres experts que ceux déjà engagés.

D’autres parents et une membre du CA se demandaient ce qu’il adviendrait de l’édifice Clément après le retour des élèves de Sainte-Geneviève dans leur propre école reconstruite.

« En ce moment, le CSSMB n’a pas d’édifice excédentaire. Le fait d’avoir un édifice excédentaire peut permettre dans le futur d’avoir des options dans le cas d’un sinistre, par exemple. Indépendamment de Sainte-Geneviève, il y a de bonnes raisons d’aller de l’avant avec les rénovations », note le président du CA. Il a aussi été évoqué d’utiliser cette école rénovée comme une école primaire à part entière dans le futur.

La décision finale concernant le déménagement temporaire de Sainte-Geneviève Sud sera quant à elle prise au CA du CSSMB de décembre, à l’issue de la consultation prenant fin le 15 novembre 2023.

Pour clore la période de questions, une mère d’élèves de Sainte-Geneviève et enseignante au CSSMB a plaidé pour un mode de gouvernance plus transparent et d’« arrêter de se cacher derrière des procédures ». « Je sens qu’on minimise les inquiétudes des gens », a-t-elle lâché.

Du neuf sur le dossier des nouvelles écoles primaire et secondaire à l’IDS ?

Tout d’abord, la mère et porte-parole de la Coalition pour des écoles publiques à l’Île-des-Sœurs, Daria Lebidoff, a demandé une mise à jour à propos des terrains disponibles à l’IDS.

« Le défi, c’est de trouver des terrains qui ne sont pas monnaie courante dans ce secteur-là. Tant le CSSMB que le ministère est au fait que lorsqu’un terrain est disponible, il ne le reste pas longtemps. Tous les intervenants sont au courant de cette situation-là. Des suivis sont faits de façon régulière », a expliqué le président du CA, Jean-Philippe Blanchette.

De son côté, Geneviève Guay, également membre de la Coalition, a commencé son intervention en demandant ce que le CSSMB fait pour tenter d’accélérer le dossier et s’il est possible de les aider.

« On est toujours en pourparlers. On aimerait pouvoir faire des annonces, mais pour le moment, on travaille en étroite collaboration avec le ministère. Rien ne laisse présager qu’il n’y a pas de volonté de l’ensemble des parties », a renchéri Paul St-Onge.

Finalement, un dernier membre du public les a questionnés sur les projections scolaires du ministère de l’Éducation dans le secteur et si le nombre accru de réfugiés récemment arrivés à l’IDS avait été pris en compte dans les calculs.

Le président du CA, Jean-Philippe Blanchette, a répondu que le CSSMB prend en compte ces chiffres pour faire ses demandes au ministère.  « La pandémie a mis un peu de plomb dans l’aile, puisqu’évidemment, toutes les prédictions ont eu du plomb dans l’aile. Ce qu’on remarque, à court terme, c’est une baisse d’effectifs au primaire. Là où il y avait un manque de locaux, il y a 3 ou 4 ans, il y a maintenant quelques locaux de surplus », remarque-t-il. 

Toutefois, il avoue que les besoins sont importants au secondaire. Pour preuve, un plus grand pourcentage d’ados de l’IDS va au privé que le reste de l’île de Montréal.

« Par souci d’offrir une école publique de qualité, le projet d’école secondaire pourrait être priorisé. Cela étant dit, c’est le ministère, une fois qu’il revoit ses prévisions et ses budgets, qui va donner l’aval ou non. Il y a une réunion imminente entre le ministère et le CSSMB », a-t-il précisé.

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 24 octobre 2023.