La Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs : une première assemblée publique, beaucoup de questions

La Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs a tenu sa toute première assemblée publique le 30 mars à l’Église Sainte-Marguerite-Bourgeoys à Verdun-IDS. C’était l’occasion de faire le point sur la situation, mais aussi de prendre le pouls de la population.

Tour à tour, des membres de la coalition, des élues, des résidents et résidentes se sont adressés à l’assistance pour passer leur message ou poser des questions. Ce sont 80 personnes qui s’étaient inscrites pour assister à la rencontre.

La Coalition a mentionné toutes les actions qui ont été faites jusqu’à présent pour obtenir une troisième école primaire et une école secondaire, dont des demandes d’accès à l’information, afin de brosser un portrait le plus juste possible de la situation. L’assemblée avait aussi pour but de mobiliser le plus de parents à la cause tout en récoltant des témoignages.

Des projections démographiques qui suscitent des questions

« On se rend compte qu’il y a des décisions qui n’ont pas été transparentes et que les vraies données n’ont pas été prises en compte », a déclaré la porte-parole de la Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs, Daria Lebidoff. Selon cette mère de famille, la mise sur pause du projet de construction d’une troisième école à l’IDS était « hâtive ». Elle a également souligné que le ministère de l’Éducation et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) ont pris en compte des chiffres fortement influencés par la pandémie dans les projections utilisées pour justifier la suspension du projet.

Un autre élément à considérer, selon elle, est le nombre de constructions qui seront réalisées à L’Île-des-Sœurs au cours des prochaines années. Ce boom immobilier aura un impact direct sur  le nombre total d’enfants en âge scolaire dans le quartier.

Selon les calculs de la coalition, il manquerait déjà 400 places, seulement au primaire. De plus, il n’y a aucune nouvelle offre de service pour le secondaire alors que l’école Monseigneur-Richard à Verdun déborde déjà. La fermeture du pavillon de l’École des Marguerite, avec le projet immobilier de la Cité de l’Île, a aussi été évoquée lors de la rencontre.

Une situation qui a de lourdes conséquences

Durant l’assemblée, une mère a expliqué qu’elle avait dû inscrire son enfant à l’extérieur de l’île, faute de place. « Mon fils n’a pas à payer pour un manque de ressources », s’est-elle exclamée.

« À L’Île-des-Sœurs, on manque d’infrastructures scolaires. On sait très bien qu’il y a beaucoup de familles touchées. Aujourd’hui, vous êtes là parce que c’est important. Ça démontre la nécessité de se mobiliser pour avoir des écoles publiques pour tout le monde », a dit la députée de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, en s’adressant au public.

La coalition demande une réévaluation de la décision du CSSMB. Ce dernier devrait se pencher sur la question au mois de mai, date à laquelle de nouvelles données et projections de la fréquentation de ses établissements scolaires seront disponibles.

« Que ce soit intentionnel ou non, il y a un manque de communication entre les équipes et il y a peu de fluidité dans le partage des données. On ne savait même pas que le projet était en analyse au moment de sa suspension », dit Mme Lebidoff.

Un des éléments qui ressort de l’assemblée est que le manque de places pourrait obliger bon nombre d’enfants à se déraciner. Un autre est que ce manque avait déjà été évoqué lors de la construction de la deuxième école primaire de l’île. 

« L’une des premières recommandations que l’on a fait en 2012, c’est […] une 3^e école, car nos chiffres montraient qu’il y aurait trop d’enfants dans ces écoles-là. Quand on parle de données démographiques, c’est de la bouillie pour les chats » a affirmé, en commentant les arguments du CSSMB, une résidente qui s’était battue pour la construction d’une 2^e école à L’Île-des-Sœurs.

Existe-t-il des options à l’IDS pour le terrain ?

Finalement, plusieurs résidentes et résidents présents lors de l’assemblée se sont demandé pourquoi la Ville de Montréal n’est pas plus proactive concernant le terrain.

« À L’Île-des-Sœurs, c’est toujours plus compliqué, à cause de la rareté et à cause du prix des terrains. L’arrondissement fait sa part. On a bien l’intention de livrer une école. C’est important qu’à la prochaine rencontre, vous ameniez vos amis et vos voisins », a lancé la conseillère de ville du district de Champlain–L’Île-des-Sœurs, Véronique Tremblay. Mme Tremblay a d’ailleurs confirmé du même souffle qu’il restait des terrains pour construire une école à l’IDS. Trois emplacements sont actuellement ciblés par l’arrondissement.

La Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs compte bientôt partager publiquement ses données, continuer ses représentations auprès des instances décisionnelles et tenter de mobiliser la population.

Plus d’infos sur le dossier de la troisième école à l’Île-des-Sœurs

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes lors de la réunion publique de la coalition du 30 mars 2023 à l’église Marguerite-Bourgeoys à Verdun-IDS.