Transport structurant du Grand Sud-Ouest : consultations publiques sur les différents scénarios à l’automne

Depuis ses balbutiements en 2021 avec l’annonce d’un budget de 19,4 M$ pour la réalisation de son dossier d’opportunité, le projet structurant de transport collectif électrique du Grand Sud-Ouest de Montréal a passé plusieurs étapes de consultation et d’études. Les résultats de ce travail d’études de plus de 2 ans seront bientôt présentés à la population.

«Des activités de consultation publique, incluant une plateforme numérique et des rencontres portes ouvertes, sont prévues cet automne sur les scénarios de tracé et de mode à l’étude», a confirmé Simon Boiteau, conseiller, Affaires publiques et communications de l’Agence régionale de transport de Montréal (ARTM), dans un courriel à Nouvelles d’Ici.

L’ARTM, le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTMD) et la Ville de Montréal, sont derrière ce projet visant à doter le sud-ouest de l’Île de Montréal d’un transport collectif à haute fréquence reliant notamment le sud-ouest de l’Île-de-Montréal à son centre.

C’est en juin 2021 qu’avait été annoncé le début des études nécessaires à la réalisation du dossier d’opportunité de ce projet du Grand Sud-Ouest. Le gouvernement provincial avait alors mandaté l’ARTM pour sa réalisation afin de préciser le mode de transport, le tracé et les coûts. Un bureau d’études a été créé à ce moment-là.

Un tramway ? Rien n’est encore décidé selon l’ARTM

Bien que l’option du tramway soit évoquée, d’autres modes comme le train léger sur rail et même des autobus express sont toujours à l’étude, selon l’ARTM.

« À ce stade préliminaire, tous les modes structurants sont considérés. Ce qu’on nous a demandé, c’est de définir un mode, un tracé (…) C’est de trouver un mode en adéquation avec les besoins identifiés », explique Patrick Charpentier, directeur de ce projet à l’ARTM, en précisant que « tous les modes ont leurs caractéristiques propres. »

La Ville de Montréal a fait connaître ses préférences en incluant la question du tramway dans le PPU de Lachine-Est, dévoilé au début du mois, mais aussi lors d’une assemblée publique en présence de Valérie Plante, le 31 mai dernier à Lachine.

« On va désenclaver tout un secteur. Grâce au développement qui va se faire ici, grâce aux nouveaux arrivants, on va avoir une masse critique pour justifier le tramway et refaire l’échangeur Saint-Pierre de la bonne manière », avait alors dit Maja Vodanovic, mairesse de Lachine et responsable de la concertation avec les arrondissements et de l’eau au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Cette possibilité a également été évoquée, parmi plusieurs autres, lors de la séance publique du conseil d’administration de l’ARTM.

« Dans le projet du Grand Sud-Ouest, on est en train d’analyser un grand secteur où on pourrait établir une desserte et on est ouvert à tous les modes, à la fois, l’autobus express, à la fois des modes de service légers sur rail ou même le tramway. Donc, à l’issue des études, on va pouvoir déterminer le meilleur mode », affirmait Ludwig Desjardins, directeur exécutif, Modélisation, organisation et développement des réseaux à l’ARTM.

La zone à l’étude est délimitée à l’ouest par la Ville de Dorval (avenue Dorval), incluant les sites de l’aéroport et des gares de VIA Rail et exo ; à l’est, par le boulevard Saint-Laurent; au nord, par les zones industrielles de Dorval et de Lachine, puis par le chemin Côte-Saint-Luc et son prolongement à Westmount; au sud, par le fleuve Saint-Laurent.

Près de deux ans d’études pour cerner les besoins de la population en transport collectif à Dorval, Lachine, LaSalle et Verdun

À l’issue d’un processus d’appel d’offres, la réalisation des études été confiée à un partenaire en octobre 2021. Ces études visaient, entre autres, à caractériser le territoire pour « comprendre sa démographie, l’utilisation des sols, les pôles de déplacement et les secteurs à potentiel de développement », précise M. Charpentier, en entrevue avec Nouvelles d’Ici.

C’est en 2022 qu’a été réalisé le diagnostic du territoire et des besoins de mobilité, en regardant entre autres où les gens se déplacent, le volume et l’utilisation des différents modes de transport.

L’ARTM a ainsi contacté 135 organismes d’horizons divers sur le territoire: milieu communautaire, des affaires, de la santé, de l’environnement et de l’éducation , en plus de parler aux élus municipaux concernés. Une quarantaine d’organismes ont ensuite participé à des rencontres à la fin de mars 2023. « L’idée, c’était vraiment de présenter les premières constatations, puis de venir chercher un peu leur retour sur un projet de cette envergure-là », poursuit le chargé de projets.

 « La rétroaction des élus et des représentants de la société civile, au sujet des études sur le territoire et la mobilité, s’est faite sous forme d’échanges, lors des rencontres, et celle-ci a été consignée aux fins du rapport qui sera produit sur la démarche globale entourant le dossier d’opportunité », ajoute M. Boiteau.

Selon lui, les principaux thèmes abordés ont été: la collaboration entre les acteurs impliqués dans le projet; l’intermodalité entre les moyens de transport durable; l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et les populations à faible revenu ainsi que l’impact d’un mode de transport structurant sur les communautés d’accueil.

Une rencontre pour les gens de LaSalle… à Verdun

En entrevue avec Nouvelles d’Ici le mois dernier, la mairesse de LaSalle, Nancy Blanchet a tenu à souligner que l’ARTM semble être à l’écoute et sensible des préoccupations soulevées par les élus et les citoyens.

Toutefois, elle mentionne que la rencontre avec les partenaires laSallois s’est tenue à Verdun, puisqu’aucun local n’était accessible pour tous en transport collectif. « Ça met en évidence tout ce qu’on dit haut et fort : il n’y a pas de transport collectif efficace (à LaSalle). Je ne veux pas diminuer le service qui est offert par la STM, mais il y a juste l’autobus », souligne-t-elle à grand trait. Une autre rencontre a eu lieu à Dorval.

Le bureau d’études de l’ARTM prévoit déposer une première version du dossier d’opportunité en 2023. À la lumière des avis reçus des différentes instances de gouvernance au cours des mois suivants, une version finale sera ensuite déposée au Conseil des ministres du gouvernement du Québec pour la décision finale.

L’illustration en haut de cet article est une carte du territoire du Grand Sud-Ouest où doit être implanté un nouveau mode de transport structurant provenant de l’ARTM avec en caméo une photo de voiture Azur du métro de la STM.