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Le Québec dans mon panier : l’achat local comme moteur de l’économie d’ici

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En tant que partenaire du festival Perspectives des étudiantes et étudiants en communication du cégep André-Laurendeau de LaSalle, notre rédaction a remis, le 1er juin 2021, le prix Coup de cœur Nouvelles d’Ici à Mathilde Théorêt, une résidente de Lachine, pour cet article de fond sur l’importance de l’achat local au Québec.

Qui aurait cru qu’une pandémie ferait si bien comprendre l’importance de l’achat local aux Québécois ? Et pourtant, les gens d’ici ont répondu à la demande du gouvernement de se tourner vers des achats de proximité pour faire rouler l’économie du Québec. Selon un sondage de la firme Navigator, 82 % des consommateurs québécois ont fait un effort pour acheter local depuis le début de la pandémie. « Je pense que ça a peut-être ouvert les yeux à plusieurs personnes sur la nécessité de consommer local. », reconnaît Marie-Christine Toupin, une grande consommatrice de produits locaux.  

Bouteille de Saga Grand Gin - Grand Dérangement
Bouteille de Saga Grand Gin
Crédit photo : Grand Dérangement

Copropriétaire de Grand Dérangement, la première distillerie certifiée biologique au Québec, Jean-Philippe Rail est en plein chantier de construction à Saint-Jacques au début de la «  première vague » au Québec. Comme son entreprise est considérée comme une entreprise essentielle puisqu’elle produit de l’alcool, la construction peut se poursuivre et se terminer.

En quelques semaines, la demande en  produits nettoyants et en désinfectants a grandement augmenté. Il y a une pénurie mondiale d’alcool. Jean-Philippe raconte que le gouvernement a fait appel à quelques distilleries un peu partout au Québec pour produire de l’alcool pur à 95 % utilisé dans le désinfectant pour les mains. La  production a duré quelques mois, le temps que la demande s’estompe.

Puis la distillerie a enfin pu commencer à produire son premier gin biologique, Saga.  

L’achat local : question d’indépendance

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y a aucune grande usine qui produit de l’alcool au Québec, seulement une soixantaine de distilleries. Seulement une dizaine d’entre elles  produisent leur propre alcool. Les autres l’achètent d’une usine en Ontario. « Ce serait « le fun »  qu’on soit équipé ici, au Québec, pour faire nos propres choses et de ne pas dépendre d’une autre  province ou des États-Unis pour répondre à nos besoins. », lance Jean-Philippe. Il ne parle pas seulement de la production d’alcool, mais aussi de toutes sortes de produits que le Québec serait en mesure de produire pour ne plus dépendre des autres.  

C’est pourquoi la campagne d’achat local a débuté et plusieurs initiatives et projets gouvernementaux sont apparus. « On  demande aux Québécois d’acheter local, mais il va falloir s’assurer, tout en respectant les lois  internationales, que nos ministères achètent davantage des biens et des services de façon locale » déclarait  François Legault en avril 2020 lors d’une conférence de presse. 

Les poissons de Jean-Pierre en faveur de l'achat local
Les poissons de Jean-Pierre en faveur de l’achat local

L’OBNL Le Panier Bleu est l’une de ces initiatives financées par le gouvernement du Québec. Vitrine pour les commerces québécois, il a permis à ces entreprises de se faire connaître et de rivaliser avec les géants américains. Regroupant 19 902  commerces et un total de 472 365 produits québécois, cette plateforme avait pour but de faciliter la recherche de commerces québécois et d’inciter les consommateurs et les consommatrices à acheter des produits d’ici. « On est chanceux parce qu’on a des entrepreneurs, des  artisans, des agriculteurs, des gens avec beaucoup de talents et beaucoup de cœur ici. », résume bien Marie-Christine Toupin. En achetant un produit d’ici, l’argent reste au Québec et peut être réinvesti au Québec !   

C’est le 22 septembre 2020 que le gouvernement a lancé la Stratégie nationale d’achat  d’aliments québécois. Dorénavant, les institutions et établissements publics se voient  fixer une cible d’achat de produits québécois à atteindre en  2025 au plus tard. 

L’importance de la publicité pour les produits d’ici

La publicité aussi est importante pour la survie des entreprises québécoises. Elle permet  d’exposer un produit à un plus grand nombre de gens et d’inciter plus rapidement les Québécois  à acheter le produit local. Encore une fois, la COVID a été bénéfique pour Jean-Philippe avec le  lancement de son premier gin biologique, Saga, puisque la SAQ, le seul client à qui le gin est  vendu, a fait beaucoup de publicité pour encourager les consommateurs à acheter de l’alcool  québécois. « On a beau chialer, dans son mandat, elle fait bien sa job. », dit-il en riant. 

Comme  l’ouverture de la distillerie s’est produite en temps de pandémie, Jean-Philippe n’a aucune  référence face à son chiffre d’affaires, mais les ventes sont excellentes. De plus, Éco Entreprises Québec affirme que la vente d’alcool a beaucoup augmenté  au début du confinement et que la SAQ aurait vendu 79 % de plus de spiritueux québécois que l’année  précédente.  

La face cachée d’un achat local : des emplois québécois !

Marie-Christine Toupin
Marie-Christine Toupin, pour l’achat local
Crédit photo : MCT

Lorsque la température s’est réchauffée, les gens, ne sachant pas où aller puisque tout le monde devait rester au Québec, ont commencé à prendre des marches et à découvrir les petits commerces sur leur chemin. « Quand je  choisis d’aller acheter mon café dans le petit café local qui fait venir lui-même le café d’une  brûlerie de Montréal, il y a probablement trois commerces avec des entrepreneurs et des  individus qui mettent leurs corps et leur âme là-dedans qui peuvent continuer. » ajoute Marie Christine pour montrer la différence que son geste peut faire. Les gens achètent un produit local pour participer au mouvement sans prendre conscience de l’impact que leur geste peut avoir sur l’économie du Québec. La beauté de l’économie circulaire !

Même principe à Grand Dérangement : Jean-Philippe est copropriétaire avec son oncle, Marcel Mailhot, agriculteur. Son maïs, blé et orge poussent tout près de la distillerie. Les grains nécessaires à la fabrication du gin sont donc récoltés et transportés en camion jusqu’à la distillerie. Une fois l’alcool distillé, les sous-produits retournent à la ferme, dans le cycle agronomique, pour nourrir les bovins. « C’est naturel, et c’est même mieux, d’utiliser des produits qui ont un cycle de vie qui est très court ».  

Que ce soit pour encourager son ami commerçant, ou parce que le meilleur produit ne se vend qu’à cette place, ou encore par simple fierté, toutes les raisons sont bonnes pour acheter local, surtout depuis la COVID. Il faut changer ses habitudes, sensibiliser son entourage  à l’achat local et comprendre que chaque petit geste a un grand impact sur le Québec. Pour Marie-Christine Toupin, tellement de choses passent par le panier québécois : « Je suis peut-être un peu naïve, mais j’ai le goût de penser que ça s’en va vers le  mieux. ». 

Mathilde Théorêt
Collaboration spéciale
Résidente de Lachine et diplômée du Collège Sainte-Anne, Mathilde Théorêt est maintenant au cégep André-Laurendeau dans le profil journalisme.
Cet article a été édité par Karine Joly.

La photo en haut de cet article est une composition de deux clichés en provenance de CANVA.


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Futurs journalistes d'Ici (Dep. Communication - Cégep André-Laurendeau)
Le département de communication du Cégep André-Laurendeau propose un profil Journalisme multimédia et un profil Cinéma dans le cadre du programme Arts, lettres et communication. Les jeunes y vivent une expérience citoyenne, humaine et créative. C’est une occasion de s’initier à la création médiatique, de s’ouvrir sur le monde, d’appartenir à une communauté et de se préparer pour l’université. La possibilité de publier leurs textes sur Nouvelles d’Ici est une occasion de mieux comprendre les enjeux du monde et des médias.