Projet de cohabitat à Lachine : pourquoi choisir un logement pas comme les autres ?

Les plans des 44 appartements d’un Village à Lachine, le premier projet de cohabitat à Montréal porté par Village urbain, sont maintenant disponibles en ligne après leur dévoilement officiel le 8 juillet dernier.

Plus petits et dotés d’espaces communs à tous les résidents et résidentes, les logements en cohabitat ne sont pas des habitations comme les autres, car le cohabitat propose plus qu’un toit.

Quelles sont donc les motivations des gens qui choisissent ce mode de vie ?

Mère d’un enfant et récemment séparée, Sylvie Ferron a décidé de faire l’acquistion d’un logement dans le projet immobilier lachinois pour se bâtir un réseau de solidarité et d’entraide. Elle fait donc partie des foyers présélectionnés pour l’un des appartements à vendre.

« J’étais contente. Quand on s’intéresse à un projet et qu’on pose sa candidature, on espère avoir de bonnes nouvelles. Samedi, c’était l’annonce. Il y avait une excitation de voir comment tout ça peut se concrétiser », s’exclame-t-elle en entrevue avec Nouvelles d’Ici.

Résidente d’Hudson, elle a fréquenté le Collège Sainte-Anne à Lachine et habité dans Pointe-Saint-Charles. Mme Ferron souhaitait trouver un endroit qui conviendrait à sa situation, puisqu’elle travaille, en partie, au centre-ville de Montréal. Lachine est un milieu de vie qu’elle aimait déjà, grâce aux infrastructures et au bord de l’eau.

« C’est plus qu’un appartement, c’est aussi une communauté de laquelle, on peut faire partie, de laquelle mon fils peut faire partie, s’intégrer, participer. C’est plus qu’un logement, qu’un voisinage anonyme. Je cherchais un milieu plus humain, bienveillant, des rapports plus authentiques », dit-elle.

Elle trouve aussi important d’avoir des valeurs communes avec ses voisins, comme l’environnement, la simplicité, mais aussi d’avoir régulièrement des échanges et des activités ensemble.

En raison des coûts de construction et bien que les logements soient vendus à prix coûtant, l’abordabilité des unités n’étaient pas vraiment une considération pour Sylvie Ferron.

Il y a plusieurs espaces communs, mais tout le monde garde une parcelle d’intimité, selon elle. La future propriétaire souligne d’ailleurs que la communication entre les résidents et résidentes sera primordiale pour la réussite du projet.

Un projet pour lutter également contre l’isolement

« La principale caractéristique de ce type de projets, c’est la volonté de vivre de façon un peu plus collective, alors il faut bien comprendre que pour le projet de cohabitat, on partage des espaces communs. L’idée, c’est de mettre en commun des espaces, mais aussi des équipements qui mènent à des rencontres », renchérit Estelle Le Roux, confondatrice et directrice générale de Village Urbain, l’organisme à but non lucratif derrière Un village à Lachine.

Elle ajoute que les gens sont de plus en plus seuls et cette idée de cohabitat répond à cette problématique.

Si les plans et les visuels du projet ont été dévoilés au début du mois de juillet, la période de mise en vente pour le public en général est maintenant ouverte, précise-t-elle. Plusieurs logements sont encore disponibles, puisque seulement 13 des 44 logements à vendre sont réservés au moment de publier cet article.

« On a fait notre maximum pour proposer un projet de qualité, mais qui reste le plus abordable possible. On a fait des choix pour que tout reste simple, mais aussi pour que ça dure dans le temps », conclut Mme Le Roux.

La phase de déconstruction de l’ancienne Vitrerie Lachine devrait s’amorcer à la fin août ou au début du mois de septembre et la construction dès que la première partie des travaux seront faits. Le projet devrait être fin prêt à la fin de 2024, toujours selon Mme Le Roux.

C’est à l’automne que la réservation des 14 logements offerts à la location devraient avoir lieu pour les locataires.

Un design à la fois audacieux et respectueux du secteur

Contrairement à d’autres, la firme Sid Lee Architecture accompagne l’équipe de Village Urbain dans toutes les étapes du processus, plutôt que d’arriver seulement avec la portion « plan », explique Jean Pelland, architecte, associé principal et co-fondateur de l’entreprise.

« Le design, la conception est tirée d’une lecture du contexte. Quand on arrive dans ce secteur-là de Lachine, la forme urbaine prend différents aspects. Ce qu’on trouvait intéressant est de référer à l’histoire du lieu, ce qui fabrique l’intérêt du secteur », ajoute M.  Pelland.

Concrètement, on parle de fragmentions des volumes et de plus petits bâtiments reliés entre eux. Les matériaux utilisés sont durables, sans être luxueux.

La simulation 3D de la Maison commune d’un Village à Lachine en haut de cet article est utilisée avec la permission de Sid Lee Architecture et Studio Bolide.