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Agriculture urbaine au sous-sol : produire ici 50kg de légumes par semaine sur 1000 pieds carrés

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L’agriculture urbaine prend de l’ampleur à Montréal et certains poussent l’audace encore plus loin. Au sous-sol du Café Monk sur le boulevard du même nom dans l’arrondissement du Sud-Ouest, se trouve une ferme urbaine. D’une superficie de 1000 pieds carrés, la Ferme Fortuna fournit en légumes frais le restaurant ainsi que d’autres établissements du sud-ouest de Montréal mais aussi à Bromont.

L’idée de cette ferme au sous-sol a germé dans les têtes d’Éric Pineault, fermier de ville, et Éric Le Francois, copropriétaire. C’était il y a quatre ans. D’autres partenaires se sont aussi impliqués financièrement dans le projet par la suite.

Le Café Monk se veut à la fois un café le jour et un bar le soir. « Ça donne la base d’une vie de quartier. Ça développe beaucoup le tissu social. Dans cet esprit de développer intelligemment, on s’est dit, est-ce qu’on fait de l’agriculture dans cet espace? On voulait un lieu de rassemblement du matin au soir », explique M. Le Francois. Le projet est aussi lié à un torréfacteur du Sud-Ouest, Espace Café, et un brasseur existant à Bromont.

Salle à manger du Café Monk

« Avec le prix des loyers, ça fait plusieurs années que je réfléchis à combiner plus d’un commerce pour maximiser le pied carré, élargir les heures d’ouverture. À la fin, notre pied carré revient beaucoup moins cher », expose-t-il.

La première plantation a eu lieu le 7 juin et la première récolte de la Ferme Fortuna le 15 juin. Le Café Monk a ouvert au mois d’avril.

On parle ici d’agriculture verticale, répartie sur 900 plateaux. En plus de la production de légumes verts, de tomates et de fines herbes, trois sortes de champignons (crinières de lion, pleurotes et foliotes) sont également en production.

« Pour les champignons, avec le 1/3 de notre espace, on fait les 2/3 en revenus. Les champignons sont intelligents », souligne M. Pineault.

Ce dernier est encore dans l’expérimentation, mais il plante de 75 à 100 plateaux aux 4 jours, ce qui produit environ 50 kilos par semaine. Il a même réussi à créer de la rosée.

Du kale, du mesclun, du basilic, de la roquette, du pois vert et des tournesols, entre autres, se retrouvent dans l’assiette des clients. Tous sont d’ailleurs mis en valeur dans le menu. Les champignons et les verdures figurent dans la majorité des plats. En plus d’être frais, ces aliments cultivés de la sorte ont un goût assez prononcé. Ils sont plus concentrés, car ce sont des jeunes pousses, précisent les producteurs.

Toutefois, les deux hommes l’avouent : impossible d’être entièrement autosuffisant. Certains légumes comme les concombres et les pommes de terre ne peuvent tout simplement pas pousser en agriculture verticale.

Consommer des légumes hyperlocaux

« L’idée, c’était de réinventer un peu la restauration, d’être le plus autonome possible. On a eu du financement du côté agricole pour la ferme », précise le fermier.

« On le fait quand même avec une perspective de rentabilité. Ce n’est pas juste pour la visibilité », ajoute son collègue.

Dans le futur, les deux comparses aimeraient développer un site web de vente de leurs produits avec la livraison gratuite dans Le Sud-Ouest, mais aussi offrir des visites et des formations aux écoliers. Ils aimeraient que leur projet serve de modèle à d’autres entrepreneurs en restauration.

« Il y a quelque chose de gratifiant à construire un lieu, puis le payer et en faire un succès pour le faire durer. Avoir un succès de quelques mois dans notre domaine, c’est un échec. C’est un fantasme lointain de faire de l’argent à court terme », conclut M. Le Francois.

Béatrice Ouellet a collaboré à la recherche de cet article.

Les photos dans cet article ont été prises par Carl Sincennes le 13 novembre 2023.

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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.