Communautaire Partenaires

[Partenaires d’Ici] Quand immigrer ici à plus de 60 ans représente tout un défi…

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Le statut migratoire des immigrants que nous aidons est l’un des premiers renseignements à obtenir durant notre travail d’intervention sociale. Une information qui suscite de nombreuses confusions, mais qui permet de déterminer les différents services accessibles pour chacun.

4 options pour le statut migratoire de chaque immigrant

Edmundo Pavon
Edmundo Pavon
Crédit photo : EM

Avant l’obtention de leur citoyenneté canadienne, les nouveaux arrivants peuvent avoir l’un des quatre grands statuts suivants : résident permanent, résident temporaire, réfugié accepté (ou personne protégée) et demandeur d’asile (ou revendicateur de statut réfugié).  

Aujourd’hui, j’aimerais dresser le portrait de deux personnes, de véritables exemples de ténacité et de résilience pour tous ceux et celles qui viennent s’établir à LaSalle.

Immigrer, c’est compliqué et généralement douloureux à cause des choix que cela nécessite. Ajoutez-y des facteurs comme l’apprentissage d’une nouvelle langue, la perte de tous vos réseaux sociaux et la nécessité de repartir à zéro professionnellement, et vous obtiendrez des drames dignes d’une télé-réalité !

Marthica, une réussite qui n’était pas gagnée d’avance

Marthica, comme nous l’appelons avec beaucoup de respect et d’affection à AIRSOM Centre Prisme, est une grande dame de plus de soixante ans. Comme son mari fait des études post-universitaires et de perfectionnement dans l’une de nos universités, elle est ici à titre de conjointe. 

Son mari a un permis d’études (ce qui le classe comme un résident temporaire) et de ce fait il n’a le droit de travailler que 20 heures par semaine. Marthica, en revanche, peut travailler à temps plein.

En Colombie, son pays d’origine, Marthica était la mère monoparentale de sa fille sérieusement malade. Après son divorce, elle avait arrêté de travailler pour s’occuper de l’éducation de son enfant. Sa fille devenue grande, Marthica a réintégré le monde du travail dans l’enseignement des langues étrangères et la commercialisation. Elle a le don de la parole et rien ne peut la ralentir lorsqu’elle s’est fixé un objectif. Faites attention si vous croisez son chemin, car elle est capable de vendre le sable du désert à un Bédouin !

Avec son statut migratoire, ce n’est pas évident. Résidente temporaire, elle doit toujours faire attention aux dates prédéterminées pour des procédures migratoires, les paiements des frais de scolarité de son conjoint et gérer les inconvénients liés au manque d’accès aux services de santé… Malgré tout cela, Marthica et son mari ont réussi, lui à se trouver un emploi de 20 heures tel que permis dans la loi et elle à temps plein dans le domaine de la promotion et de l’assistance sociale.

Aujourd’hui, Marthica commence sa journée avec gratitude, car elle a pu faire sa place, en très peu de temps, sur le marché du travail au Québec. Un marché qui est sans pitié avec les cinquante ans et plus. 

Entrée Centre Prisme - Airsom à LaSalle
Entrée Centre Prisme – Airsom à LaSalle – Crédit photo : Ecaterina Melnic

Martin, tout laisser pour vivre en sécurité, mais aussi recommencer à zéro

Martin* est la seconde personne dont je veux vous parler. Martin approche les soixante-dix ans. À la différence de Marthica qui a choisi de tout quitter pour un pays lointain comme le Canada, Martin a vu sa vie basculer lorsque la situation politique de son pays, le Vénézuela a tourné à l’enfer en 2018. 

Cette année-là, sa femme et lui ont décidé de rendre visite à leurs enfants au Québec. Face à la violence, l’insécurité et la répression généralisée dans ce pays, ces derniers ont convaincu leurs parents de rester ici pour toujours. 

Les procédures légales ont duré deux ans, deux années d’incertitude et de difficultés pour se loger, recommencer une vie dans un pays nordique, s’adapter aux us et coutumes différents, apprendre une nouvelle langue à leur âge. Auparavant cadre financier dans une multinationale en Amérique du Sud, Martin et sa femme ont perdu perdu pratiquement tout ce qu’ils avaient bâti durant leur vie.

Mais cela ne l’a pas empêché de trouver un travail à temps plein en comptabilité. Sa rigueur dans le travail comptable et son sens de l’organisateur ne cesse de surprendre son gestionnaire. Martin ne regrette pas d’avoir été presque obligé par ses enfants de revendiquer le statut de réfugié. Mais, le plus difficile et le plus douloureux pour lui a été de repartir à zéro au moment précis où il prenait sa retraite. Son intégration linguistique en français se poursuit encore aujourd’hui, mais il a développé de nombreuses stratégies pour comprendre et se faire comprendre, montrant ainsi sa volonté d’aller de l’avant.

Vous pouvez trouver les histoires de Marthica et de Martin exceptionnelles. Et, si vous leur portez un peu attention, vous verrez que ce sont des personnes exceptionnelles. À la soixantaine, la plupart des gens commencent à envisager de quelle manière ils vont terminer leur vie. Marthica et Martin ont eux décidé d’en recommencer une nouvelle ! Tous deux ont du mérite. C’est un courage qu’il faut saluer. Marthica et Martin n’ont pas manqué de ténacité pour prendre leur place au sein d’une nouvelle société qui leur a demandé de faire leurs preuves.

*Martin est un nom d’emprunt car cette personne souhaite garder l’anonymat.

Envie d’en apprendre plus sur les services d’AIR-SOM Centre Prisme ? Visitez nous sur le Web, Facebook ou appelez-nous au (514) 364-0939.

Cette publication “Partenaires d’Ici” a été écrite par Edmundo Pavon, Directeur général de AIR-SOM Centre Prisme.

La photo en haut de cet article, un portrait de Marthica, a été prise par Sarah Gagnon.

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Partenaire d'Ici: AIRSOM Centre Prisme
ACCUEIL POUR IMMIGRANTS ET RÉFUGIÉS DU SUD-OUEST DE MONTRÉAL CENTRE PRISME (AIR-SOM Centre Prisme) est le résultat d’une longue période de concertation qui a commencé en 1988 pour aboutir à la mise en place du Centre à but non lucratif en décembre 1991. Guidée par la passion de promouvoir la diversité culturelle et la cohésion sociale, AIR-SOM Centre Prisme a pour mission d’offrir de l’instruction et des services de soutien aux immigrants et aux réfugiés dans le besoin, y compris des cours de langues et d’adaptation au marché du travail, des services de traduction, une halte-garderie et des programmes d’information sur la culture canadienne et la vie au Canada.
https://www.airsomprisme.org/