Travaux au parc Lacoursière à l’Île-des-Soeurs dès septembre

L’arrondissement de Verdun a tenu la semaine dernière une rencontre d’information et d’échanges en mode virtuel sur le projet d’amélioration du parc Lacoursière de l’Île-des-Sœurs. Depuis de nombreuses années, le parc et ses lacs sont à la fois source de plaisirs et de désagréments pour les personnes qui le fréquentent.

Déjà plus de 2,3M$ ont déjà été investis pour des travaux dans ce parc. Un comité aviseur et un comité riverain ont également été mis en place.

En 2023, 101 arbres seront élagués et 28 seront abattus et des travaux seront effectués pour améliorer le système électrique. Plusieurs appels d’offres ont été lancés et un contrat a déjà été octroyé pour la renaturalisation.

Plusieurs solutions ont été imaginées pour tenter de régler les enjeux au parc. Le dragage et le contrôle du myriophylle à épis n’ont pas été retenus, mais la végétalisation de la bande riveraine, l’injection d’air et la plantation d’arbres ont déjà été faites, ou sont en voie d’être réalisées.

« On a une accumulation de sédiments qui se forment au fond du lac. On a également des lacs peu profonds, on a des obligations légales. On a également de la gestion de risques, parce qu’il y a eu de la cyanobactérie qui est apparue l’an passé, près de l’aire de jeu. On a une urgence d’agir », explique Julie Mahoney, chef de section, projets de parcs, à la Ville de Montréal

« La vision des travaux qu’on vous propose, c’est de ramener l’ordre biologique dans les lacs en priorisant des méthodes respectueuses de l’environnement. C’est-à-dire de mettre de l’avant, de conserver les caractéristiques et identités naturelles et paysagères, de prioriser le caractère environnemental », ajoute-t-elle.

Une pompe à l’intersection du Chemin du Golf et du boulevard Marguerite-Bourgeoys pour alimenter Lacoursière en eau

Avec ce projet, on souhaite apporter de l’eau fraîche dans les étendues d’eau pour améliorer la circulation, à l’aide d’une pompe. L’expérience avait déjà été tenté dans le Lac des Battures, « qui est venu améliorer la quantité et la qualité de l’eau dans le Lac des Hérons », dit Steve Vadeboncoeur, ingénieur à l’arrondissement de Verdun.

En 2023, une pompe serait installée tout près de l’intersection du chemin du Golf et du boulevard Marguerite-Bourgeoys pour que l’eau se rende jusqu’au Lac Lacoursière. 

« Je vous rassure, on va le mettre le plus loin possible des résidences. On vise à octroyer ce mandat-là le plus tôt possible. Les travaux seraient prévus en septembre. », enchaîne-t-il.

Son coût est évalué à 550 000$.

D’autres projets sont sur la table comme l’enlèvement du collecteur pluvial dans le Ruisseau aux hérons. 

Une végétation dense avec quelques percées visuelles tout autour sur une largeur de 10 mètres

Il y aura plantation d’arbres dans la bande riveraine de 10 mètres pour une superficie totale de 2500 mètres carrés. 

« La plantation va être réalisée avec des calibres beaucoup plus grands, plantés densément pour plus d’efficacité. Les percées visuelles sont un élément clé. Les travaux s’en viennent en septembre. Un choix d’espèces indigènes a été travaillé pour une plantation qui respecte la biodiversité », explique pour sa part, Dominique Collin, architecte paysagiste à l’Arrondissement de Verdun.

31 arbres, 1137 arbustes et 7800 vivaces seront ainsi plantés à cet endroit. Une barrière à sédiments sera installée lors des travaux et il y aura des zones en gestion différenciée (zone naturalisée).

Les travaux sont prévus en septembre et seront réalisés par Motexa qui a obtenu le contrat.

Les résidents se questionnent et réagissent

Un résident de l’Île-des-Soeurs se questionnait entre autres sur les plans à propos de la présence de quenouilles et phragmites dans l’eau et pourquoi le dragage n’est pas privilégié par la Ville.

Mme Mahoney a expliqué que le ministère de l’Environnement du Québec a refusé d’émettre l’autorisation nécessaire au dragage, puisque les autres options doivent d’abord être essayées. De son côté, la conseillère d’arrondissement, Céline-Audrey Beauregard, a affirmé que des mesures sont prises pour tenter de limiter le phragmite, comme l’arrachage, mais qu’il n’est pas possible d’arracher les quenouilles.

« Dans les plans, il y a des ouvertures où on peut venir intervenir pour le dragage, sans avoir à intervenir où les plantations sont » a précisé Mme Mahoney.

Une autre personne se demandait s’il était possible que la prise d’eau soit trop basse. On lui a répondu qu’elle est à deux mètres sous le niveau de l’eau.

Quelques résidents se sont aussi exprimés sur l’« odeur nauséabonde, une senteur d’œuf pourri » du lac.

« On espère que l’alimentation en eau va venir régler ce problème-là. Plutôt que d’avoir de l’eau qui est stagnante, normalement, les bassins en amont devraient toujours être remplis d’eau. Donc, ça va certainement diminuer les odeurs », explique M. Vadeboncoeur, en ajoutant que c’est 2 litres par seconde qui seront ajoutés dans le lac.

Une autre personne a demandé le délai pour voir les résultats. Mme Mahoney a répondu que l’effet du projet d’alimentation en eau se verrait très rapidement, tandis que cela pourrait prendre quelques temps avant de voir l’effet des plantations, mais Mme Collin a précisé que les gros calibres de plantation viendront accélérer le processus.

Interrogés sur d’éventuelles fermetures du parc durant ces travaux, les représentants de Verdun ont répondu que seules des zones spécifiques seront fermées lorsque ce sera nécessaire.

La photo d’archives du lac Lacoursière en haut de cet article a été prise en mai 2021 par Eva Liscano.