Louis Belzile en 1959 (caméo) devant 2 de ses toiles de 1965 (à droite) et 1985 (à gauche)
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Louis Belzile : Un artiste-peintre d’ici père du mouvement des Plasticiens et de l’éducation artistique à l’école

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Original du Manifeste des Plasticiens (10 février 1955)
Original du Manifeste des Plasticiens (10 février 1955) – Crédit photo : Céline Belzile

Tout comme Gabrielle Roy, l’auteure de Bonheur d’occasion, l’artiste contemporain Louis Belzile a occupé le haut d’un duplex pendant cinq ans au cœur du quartier du Bronx à LaSalle.

Si c’est au crépuscule de sa vie que l’artiste-peintre a posé son chevalet et ses pinceaux dans le quartier laSallois en 2010, c’est 55 ans plus tôt qu’il co-signe le Manifeste des Plasticiens le 10 février 1955. Le jeune Belzile et trois de ses pairs, Jauran, Jean-Paul Jérôme et Fernand Toupin, tous dans leur vingtaine, impriment et brochent cette déclaration constitutive d’un nouveau mouvement en rupture avec les Automatistes et leur manifeste du Refus Global, publié 7 ans auparavant par Paul-Émile Borduas.

En 1956, Louis Belzile se retrouve également parmi les fondateurs de l’Association des artistes non figuratifs de Montréal avant de devenir l’une des figures marquantes de la peinture contemporaine au Québec. 

Louis Belzile : l’un des 4 Plasticiens a vécu à LaSalle, Lachine et Ville-Émard

Louis Belzile en 2005
Louis Belzile quand il résidait dans le Bronx à LaSalle (2005) Crédit photo : Céline Belzile

Avant de s’éteindre le 12 février 2019, l’artiste-peintre a passé les dernières années de sa vie dans une résidence à Lachine puis au CHSLD Yvon Brunet à Ville-Émard. Mais, vous l’avez peut-être croisé, entre 2005 et 2011, dans les rues du Village des rapides ou au Café des aînés du Centre du Vieux-Moulin. Comme son haut de duplex à LaSalle ne se situait qu’à quelques blocs du centre Henri-Lemieux sur Édouard, il lui arrivait de fréquenter le café de l’organisme communautaire à l’étage.

“Comme tout artiste, il a toujours cherché à évoluer” se souvient Céline Belzile, la fille du peintre qui est aussi une collaboratrice de Nouvelles d’Ici. Après ses années plasticiennes où les formes géométriques et la composition de la toile dominaient ses créations, Louis Belzile a choisi de poursuivre sa quête artistique en cherchant la lumière dans ses toiles. Au delà des lignes pures revendiquées à ses débuts, l’artiste a laissé son inspiration et ses pinceaux embrasser la couleur et la lumière dans une fluidité recherchée et assumée. “C’est à la fin des années 70 et au début des années 80 que la lumière a commencé à jaillir de ses toiles” se souvient sa fille.

Au delà de la peinture, l’un des pères du programme québécois d’éducation artistique

À l’instar de nombreux artistes, le peintre se tourne vers l’enseignement, dans les années 1960, pour subvenir aux besoins de sa jeune famille. “Il peignait la nuit, après avoir dormi un peu à son retour à la maison, après sa journée de travail à l’école” raconte Mme Belzile. Il n’était pas rare que petite fille, elle descende en pyjama à la cave de l’immeuble du Plateau où résidaient les Belzile pour souhaiter une bonne nuit à son père avant d’aller se coucher.

Père et artiste, Louis Belzile a aussi contribué à la création du programme d’éducation artistique dans les écoles du Québec en travaillant au ministère de l’Éducation. À ses obsèques en 2019, l’un de ses anciens collègues a voulu souligner son rôle important dans le développement des Arts en milieu scolaire. “Il avait compris très tôt l’importance de l’audiovisuel comme moyen pédagogique avec des carrousels de diapositives au début, puis avec la télévision par la suite” explique sa fille.

Un jour exposé au centre Henri-Lemieux où il fréquentait le Café des aînés du Centre du Vieux Moulin?

Certaines toiles de ce natif de Rimouski sont exposées à la Galerie Montcalm de Gatineau jusqu’au 27 février, d’autres figurent dans des collections publiques (aux Musée des Arts contemporains de Montréal et Musée national des Beaux-Arts du Québec notamment) ou privées. Si le Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup a présenté la rétrospective Belzile : Ordre et Liberté en 1996, ses peintures n’ont jamais été exposées à LaSalle qui en compte pourtant un nombre important.

Détails de 4 toiles de Louis Belzile
Détails de 4 toiles de Louis Belzile (de gauche à droite en commençant en haut) : Concerto (1961), Sans titre (1965), Équinoxe du Printemps (1983) et Vision cosmique (1985) – Crédit photo : Céline Belzile

“Ce serait intéressant de sélectionner quelques-unes de ses toiles et l’un des exemplaires originaux du Manifeste des Plasticiens pour les présenter à la Galerie des 3C au centre Henri-Lemieux” répond Mme Belzile lorsque je suggère l’idée en cours d’entrevue. 

Une telle exposition pourrait être une belle occasion pour les gens d’ici qui ont pu croiser Louis Belzile dans le quartier ou au Café des aînés de découvrir enfin son art et de mieux comprendre qu’une “œuvre peut n’être pas la création de celui qui l’exécute, mais de celui qui la regarde ou d’une collectivité, plus simplement”, comme l’ont défendu les Plasticiens dans leur manifeste en 1955. 

La photo en haut de cet article est une composition réalisée à partir de gros plans de 2 oeuvres de Louis Belzile : Équinoxe du printemps (1983) à gauche et Sans titre (1965) à droite ainsi que d’un portrait de l’artiste datant de 1959, des photos utilisées avec la permission de Céline Belzile.


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Karine Joly
Résidant dans le Bronx à LaSalle depuis 2004, Karine a fondé Nouvelles d'Ici avec un groupe de citoyennes et citoyens en octobre 2020. Elle en est la rédactrice en chef, à titre bénévole, depuis ce lancement. Journaliste locale en presse écrite et radio au début de sa carrière en France, elle a aussi été managing editor de la section Cities & Towns d'une grande dot com américaine à New York. Karine a ensuite fondé sa famille et un centre de formation en ligne pour les professionnels de la communication numérique universitaire. Elle travaille pour une université à Montréal depuis décembre 2022.