L’Institut universitaire en santé mentale Douglas déploie trois mesures qui permettent d’éviter de longs séjours à l’urgence et d’offrir des services intégrés en santé mentale en proposant des services d’hospitalisation à domicile, une unité d’intervention brève, ainsi qu’une équipe spécialisée d’intervention rapide et de relais en santé mentale dans la communauté.
Traitement intensif bref à domicile (TIBD)
Plus communément appelé, l’hospitalisation à domicile, elle permet d’éviter une hospitalisation régulière, tout en obtenant des soins quotidiens. Destiné aux 18 ans et plus, avec des risques suicidaires faibles à modérés, ce service mis en place depuis le 18 septembre est proposé de trois façons.
« La première, c’est quelqu’un qui se présente à l’urgence. Le psychiatre de l’urgence évalue la possibilité ou pas de l’hospitaliser de façon régulière. S’il juge que non, il le réfère à une équipe d’hospitalisation à domicile qui peut prendre en charge l’usager à l’intérieur de 24 heures et il retourne chez-lui », explique Amine Saadi, directeur des programmes santé mentale et dépendances, au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Le deuxième cas permet à une personne déjà hospitalisée de façon régulière de voir accélérer son retour à la maison, toujours avec une prise en charge dans son milieu.
La troisième option s’applique quand on est déjà suivi par les équipes en cliniques externes ou ambulatoires. Il est alors possible d’être référé à ce service, plutôt qu’à l’urgence ou être hospitalisé.
Une douzaine de patients ont déjà pu en bénéficier.
Unité d’intervention brève (UIB)
Lorsqu’un patient arrive à l’urgence et qu’il est évalué que son état ne requiert pas une hospitalisation de plus de 72 heures, il est admis à cette unité qui peut également servir de pont au TIBD, aux soins ambulatoires ou encore à l’Équipe spécialisée d’intervention rapide et de relais en santé mentale dans la communauté. Ce service existait déjà, mais il est maintenant intégré aux deux autres services.
« Dans notre philosophie d’intervention, on veut absolument que l’usager retourne le plus rapidement possible dans son milieu naturel pour faciliter le processus de rétablissement. On juge que le rétablissement se fera beaucoup mieux entouré de ses proches, que dans un milieu hospitalier », explique M. Saadi.
Équipe spécialisée d’intervention rapide et de relais en santé mentale dans la communauté (ESIRRC)
Ce suivi ambulatoire permet, entre autres, aux usagers d’avoir un accès en moins de 24h aux services, à leur sortie de l’hôpital et de « ne pas tomber entre deux craques ». L’équipe spécialisée d’intervention rapide et de relais en santé mentale dans la communauté a démarré en septembre.
Un psychiatre ou un infirmier spécialisé en santé mentale ou encore une équipe multidisciplinaire vont faire le suivi avec les patients chez eux.
« Ça permet d’avoir un filet de sécurité pour la clientèle qui arrive chez-nous et qui n’avait pas nécessairement un suivi actif en santé mentale », précise le directeur des programmes santé mentale et dépendances.
Seulement à Verdun, LaSalle, Lachine, Le Sud-Ouest et Dorval, mais bientôt partout
Les trois services sont offerts seulement pour les territoires desservis par l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, soit Dorval-Lachine-LaSalle, ainsi que Le Sud-Ouest et Verdun. Toutefois, ils seront bientôt proposés dans six régions au cours des 18 prochains mois.
« Un des retours des usagers est qu’ils apprécient l’intervention à l’intérieur de leur chez-soi, près de leur famille et de leurs proches. D’un point de vue client, c’est une grande innovation au niveau de la santé mentale », conclut Amine Saadi.
En 2022, l’Institut universitaire en santé mentale Douglas a été mandaté par le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec pour soutenir le déploiement des unités d’intervention brève à travers la province.
Les trois services découlent de l’axe 6 du Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026.
« Ils représentent un changement de culture dans la façon dont on prend en charge les personnes ayant besoin de soins et de services en santé mentale. Ils assurent la sécurité physique et émotionnelle des personnes tout en évitant les admissions de longue durée ainsi que le phénomène des portes tournantes », a affirmé Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, par voie de communiqué.
La photo en haut de cet article a été prise par Karine Joly en juillet 2022.
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