Davantage d’enfants vulnérables à Dorval, Lachine et LaSalle qu’ailleurs à Montréal

Selon l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM) 2022, ceux habitant à Dorval, mais surtout à Lachine et LaSalle sont généralement plus vulnérables que la moyenne montréalaise dans au moins un ou deux domaines. C’est l’une des conclusions de l’événement local de présentation des résultats de l’enquête à Lachine, le 26 mars.

Cette recherche permet d’évaluer 5 domaines de développement tous les 5 ans afin de brosser un portrait global : santé physique et bien-être, compétences sociales, maturité affective, développement cognitif et langagier ainsi que les habiletés de communication et de connaissances générales.

L’enquête locale a été réalisée auprès de tous les enfants résidant à Montréal et fréquentant les classes de maternelle régulières des réseaux public et privé, francophone et anglophone. Ce sont 620 enfants pour le CLSC Dorval-Lachine et 690 pour le CLSC LaSalle qui ont été évalués. Près de 35% de ces enfants ne parlaient pas encore le français.

Chaque enseignant(e) de maternelle a dû répondre à 103 questions pour chacun de ses élèves au printemps dernier. Le taux de participation est 90,4% sur tout le territoire de Dorval-Lachine-LaSalle.

Vulnérables dans au moins un domaine

Toutefois, si l’on compare les chiffres avec 2017 et 2012, on constate une amélioration soutenue à Dorval-Lachine, passant de 34,5 % en 2012, pour s’établir à 33.7% en 2017, mais une stagnation à LaSalle. Le pourcentage pour Montréal est semblable au reste du Québec.

Vulnérables dans au moins deux domaines

En comparant les chiffres, on remarque une nette amélioration par rapport à 2012 et une faible amélioration par rapport à 2017 pour Dorval-Lachine. À LaSalle, on est passé de 22,6% à 17,7% pour revenir à 19,9%.

Une des personnes responsables de la surveillance et du monitorage au Service Périnatalité, enfance, familles et communauté à la Direction régionale de la Santé publique (DRSP) de Montréal qui a fait la présentation, Vivianne Martin, explique d’ailleurs que plusieurs données sont à prendre avec un grain de sel, surtout lorsqu’elles sont présentées par voisinage.

Plusieurs voisinages sont dans la moyenne montréalaise, mais d’autres comme Duff-Court (49%, la plus haute valeur à Montréal), Highland-LaSalle Heights (36,2%), LaSalle-Nord (44,6%) et le Village-des-Rapides (38,1%) font partie des quartiers avec la plus haute proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine à Montréal.

Lorsqu’on parle de deux domaines de vulnérabilité, on retrouve les mêmes quartiers, mais Lachine-Est s’ajoute dans la catégorie légèrement au-dessus de la moyenne montréalaise.

Duff-Court détient la plus haute proportion d’enfants vulnérables dans le domaine de la santé physique et bien-être à Montréal avec 34,5%, tandis que LaSalle-Centre-Ouest se classe parmi ceux avec la plus faible proportion.

En termes de compétences sociales, Lachine-Ouest se classe parmi les meilleurs avec 3,6%, tandis que LaSalle-Nord a une proportion bien plus forte à 23,8%.

Même pourcentage encore une fois en ce qui concerne la maturité affective pour Lachine-Ouest, rejoint par Dorval à 6,2%. Du côté du développement cognitif et langagier, LaSalle-Centre-Ouest et LaSalle-Centre sont dans la moyenne montréalaise, tandis que Duff-Court et Lachine-Est sont parmi les plus vulnérables.

Pour les habiletés de communication et de connaissances générales, tous les voisinages, sauf LaSalle-Centre, sont au-dessus de la moyenne montréalaise.

Et ensuite?

La tournée locale de l’EQDEM se décline en 17 rencontres sur l’Île de Montréal avec les partenaires du milieu et 4 rencontres avec des parents et leurs enfants entre 0 et 12 ans. Les discussions permettront d’alimenter le rapport de la directrice régionale de santé publique, la Dre Mylène Drouin, sur le sujet.

Lors de la rencontre à Lachine, les participantes et participants ont proposé quelques idées pour améliorer le sort des enfants de Dorval, Lachine et LaSalle : un lieu pour les familles à LaSalle rassemblant plusieurs services comme Aire Ouverte, faire rayonner le programme « Agir tôt », améliorer l’environnement physique et accompagner les familles, ainsi qu’améliorer l’accès des familles aux services.

Une autre rencontre publique, un dîner-causerie, pour les parents de 12 ans et moins et leurs enfants, aura lieu le 13 avril à la Bibliothèque Saul-Bellow.

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 26 mars 2024.