Imprimer une maison ? C'est le projet sur lequel travaillent Louis-Étienne Rose et Othmane Dayi
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Demain, imprimer à 100% des maisons au Québec ?

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Habitat pour l’humanité Québec bénéficiera d’une habitation fabriquée entièrement par impression 3D, une première au Québec. Un consortium d’une douzaine de chercheurs qui proviennent de différents établissements d’enseignement postsecondaires ou de centres collégiaux de transferts de technologie (CCTT), dont deux basés à LaSalle, veut ainsi construire des bâtiments modulaires durables, grâce à cette technologie novatrice qui pourrait également permettre de contrer en partie la crise du logement.

Ce projet est mené par un ingénieur et enseignant du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, David Laliberté, qui est l’instigateur du tout nouveau Regroupement innovant pour l’impression d’immeubles durables (RI³D-FRQNT).

« Il existe déjà une technologie pour imprimer des maisons. Les imprimantes existent. Il y a des exemples de projets à l’étranger et au Canada. Au Québec, il n’y a pas eu de projets. On est les premiers. C’est vraiment un grand projet », détaille Louis-Étienne Rose, architecte et enseignant en technologies de l’architecture au Cégep André-Laurendeau.

« L’idée, c’est de faire intégrer toutes les disciplines qui sont nécessaires à la construction d’un bâtiment 3D, dès la phase de conception. Nous, on s’occupe du volet logistique et des transports. On ne va pas imprimer les maisons sur le site. On va imprimer des bouts, des formes de mur qu’on va imprimer et transporter », explique Othmane Dayi, directeur scientifique chez InnovLog, un CTTT rattaché au Cégep André-Laurendeau.

M. Dayi et son équipe se demanderont entre autres comment transporter ces bouts de bâtiments. Il pourrait par exemple déterminer la longueur maximale d’une pièce, en fonction des camions de transport.

De son côté, M. Rose se concentrera sur les réglementations liées au bâtiment, la performance énergétique et l’aspect technique des bâtiments.

Ce projet est appuyé financièrement par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), à hauteur de 900 000 $ sur trois ans. De plus, 300 000$ sur trois ans provient de l’ensemble des partenaires, dont des acteurs du milieu.

Ceci permet de libérer du temps aux chercheurs, puisque ce projet demande une grande réflexion.

Des constructions plus environnementales

« Un des objectifs est de repenser la construction en utilisant des matériaux qui prennent moins d’énergie. L’idée derrière, c’est d’avoir une empreinte carbone qui est très basse, très faible, par rapport à ce qui existe », précise Othmane Dayi.

« Ce qu’on veut faire, ce sont des modules. Il peut y avoir une portion de mur, incluant peut-être du plancher, il peut y avoir une portion de mur avec des fenêtres. Ce sont des composantes qu’on va faire. Ce sont vraiment des blocs qu’on va accrocher à d’autres blocs qui vont s’assembler ensemble », image Louis-Étienne Rose en opposition aux éléments préfabriqués que l’on retrouve actuellement.

L’impression 3D permet également de produire des formes arrondis, qui ont des résistances plus élevées que des formes standard, pour les murs, par exemple. Cela permettrait aussi de déterminer la forme la plus optimale pour la construction.

L’objectif final du projet est de construire une habitation résidentielle prototype de deux logements d’ici 2026. Elle sera livrée à Habitat pour l’humanité dans un lieu qui reste à déterminer, tout comme les matériaux qui seront utilisés.

M. Rose ajoute que de construire en atelier laisse moins de place à l’erreur humaine, mais demande une plus grande organisation.

Les deux chercheurs croient qu’à long terme, il serait possible de construire de façon hybride avec certains matériaux imprimés et d’autres modèles plus conventionnels pour maximiser le potentiel.

Une solution pour atténuer la crise du logement?

« Un des objectifs du regroupement, c’est de pouvoir construire en utilisant moins de main d’œuvre », dit M. Dayi.

« Si on est capable de produire à une certaine rapidité dans un temps donné et dans un coût donné qui peut être compétitif, c’est un produit de plus pour aider à lutter contre la crise du logement », renchérit l’architecte.

La photo en haut de cet article est un montage d’une image tirée de CANVA et d’une photo prise par Carl Sincennes en septembre 2023.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.