12 jours d’action contre les violences faites aux femmes avec Le Parados à Lachine

Les violences faites aux femmes sont encore une triste réalité partout dans le monde, y compris ici. À Lachine, Le Parados, qui accueille et héberge les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants, vient de lancer une campagne de sensibilisation par le biais d’une trousse de communication pour faire cesser ensemble ces violences.

« L’objectif premier est vraiment de sensibiliser la population en général aux différents types de violence faites aux femmes, mais également de comprendre toute la dynamique derrière. Comprendre le cycle de la violence conjugale, comprendre la dynamique qui s’installe dans un contexte de violence conjugale », explique Catherine Ménard, directrice générale du Parados.

Grâce à la trousse, elle espère qu’il sera plus facile de mieux reconnaitre les types de violence et venir en aide aux personnes qui les subissent.

Une campagne de sensibilisation du 25 novembre au 6 décembre

Tous les ans, les 12 jours d’action de lutte contre les violences faites aux femmes se déroulent du 25 novembre au 6 décembre, jour du drame de Polytechnique. Le 6 décembre 1989, un homme a assassiné 14 femmes et blessé 13 personnes à l’École Polytechnique de Montréal.

Cette année, le thème choisi par la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes est « Tous concernés par les violences faites aux femmes ». Chaque jour, une thématique plus spécifique sera abordée pour répondre à des questions importantes, comme :

• « Quelles formes de violences sont rencontrées par les jeunes Montréalais et Montréalaises ? »
• « Qui sont les auteurs de violences faites aux femmes ? »
• « Les athlètes féminines sont-elles plus à risques que les athlètes masculins ? ».

« Il y a une méconnaissance des différents types de violence. Les gens vont penser d’emblée qu’une femme victime de violence reçoit des coups. Il y a différents types de violence. C’est important de mettre ça de l’avant. Il y a aussi des réactions du type : pas dans ma cour, c’est leur vie personnelle », analyse la directrice générale du Parados.

« Plus de 736 millions de femmes (i.e. : dans le monde) ont subi au moins une fois des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, des violences sexuelles en dehors du couple, ou les deux », peut-on lire dans la trousse de communication. Elle comprend des suggestions de publications pour les médias sociaux, des affiches à imprimer, ainsi qu’un modèle de signature de courriel.

En plus de la violence physique et sexuelle, on fait aussi référence à la violence verbale, spirituelle, économique et technologique lorsqu’on parle de violence conjugale. Les huit affiches disponibles résument également le cycle de la violence conjugale : tension, agression, justification, lune de miel. On y trouve aussi un rappel important : les relations amoureuses doivent toujours avoir lieu dans le consentement.

Une campagne dans des espaces bienveillants à Lachine et ailleurs à Montréal

« On a choisi d’aller dans des espaces où la femme a un accès facile. On a visé principalement des toilettes publiques et des espaces que ce soit des commerces, que ce soit des bibliothèques, que ce soit des CIUSSS et des écoles. Des affiches de sensibilisation y seront déposées durant les 12 jours », spécifie Mme Ménard.

Selon cette dernière, il y a un véritable engouement pour cette trousse de communication d’une campagne très locale. Les affiches seront ainsi présentes dans les 45 bibliothèques de la Ville de Montréal, ainsi que dans plusieurs CIUSSS. Des associations de commerçants ont également demandé de recevoir de petits autocollants dotés d’un code QR qui permet d’avoir accès au contenu de la trousse.

Toujours dans le cadre de ces journées, des agents sociocommunautaires du SPVM accompagneront le Parados le 29 novembre sur la rue Notre-Dame à Lachine et tiendront ensemble un kiosque sur place.

Ces lieux deviennent des « espaces bienveillants ». Un programme de formation axé sur le dépistage des violences faites aux femmes dans un contexte conjugale leur sera offert dans les mois à venir. Également, une formation en ligne sera donnée à des entreprises du Québec afin de reconnaître les signes de violence conjugale et porter assistance, à partir du mois de janvier.

Bientôt plus de logements de deuxième étape pour les femmes qui en ont besoin

Le Parados va construire des logements de deuxième étape, soit des logements pour des personnes à risque de féminicide ou encore qui ont besoin d’accompagnement psychosocial au delà du passage de 3 mois dans une maison d’hébergement.

« Ce sont des logements abordables, confidentiels, sécuritaires, avec une équipe d’intervention présente jusqu’à un maximum de deux ans. Ça existe déjà, mais il n’y en a pas vraiment dans l’Ouest-de-l’Île », dit Catherine Ménard.

Des annonces officielles seront faites prochainement.

Une femme de Lachine ne sera évidemment jamais hébergée au Parados ou dans ces logements, mais ailleurs pour éviter que son agresseur la retrouve. Les maisons d’hébergement ne sont pas des milieux fermés.

Le taux d’occupation du Parados est de 107%, au moment d’écrire ses lignes, et une chambre ne demeure vacante que quelques heures. Mme Ménard confirme que cette situation est généralisée partout au Québec.

La photo en haut de cet article provient de CANVA.