Usine Charles J. Des Baillets
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Usine Charles-J.-Des Baillets : Approvisionner LaSalle et une grande partie de Montréal en eau

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L’usine de production d’eau potable Charles-J.-Des Baillets, à LaSalle, est la plus grande productrice d’eau potable de l’Île de Montréal, mais son fonctionnement est encore un mystère pour les centaines de milliers de personnes qu’elle contribue à garder en santé. Incursion dans les entrailles de cette infrastructure gigantesque et névralgique pour assurer la qualité de l’eau potable à Montréal.

Le long cycle de l’eau potable d’ici

Avant de se rendre aux robinets des gens, l’eau doit passer par un long processus que détaille Vincent Rebselj, chef de section à la Ville de Montréal qui dirige l’équipe de Charles-J.-Des Baillets.

Tout d’abord, l’eau est puisée au fond du fleuve Saint-Laurent par la chambre de vannes LaSalle où un dispositif anti-frasil lui permet de passer, même l’hiver, sans geler. Les grillages également en place retiennent aussi les débris et autres branchages.

Une fois ainsi pompée, l’eau du Saint-Laurent prend deux directions différentes : l’usine Charles-J.-Des Baillets par une conduite dédiée ou l’usine de production d’eau potable Atwater par le canal de l’Aqueduc qui serpente entre les arrondissements de LaSalle, de Verdun et du Sud-Ouest. Un système d’alarme au puit d’eau des deux usines fonctionne en tout temps.

L’eau arrive de façon gravitaire aux usines, grâce à des pompes basse pression situées à l’entrée d’eau, au point le plus haut, pour la première étape de son processus de filtration.

Dans l’immense déversoir est injecté un coagulant qui permet d’enlever les matières en suspension en « agglomérant toutes les particules dans l’eau et d’en faire des flocons de boue », détaille M. Rebselj.

Filtrés dans une soixantaine de grands bassins, les résidus sont envoyés à l’égout. Cette section de l’usine est si grande qu’on n’en voit pas le bout sur les photos.

Lorsque les filtres sont encrassés, ils sont lavés, à grande eau. Pour se faire, on prend l’eau dans la réserve d’eau claire et on envoie un rétro-lavage, explique M. Rebselj, en ajoutant qu’une première filtration est alors envoyée à l’égout. Lorsque la qualité de l’eau est bonne, le processus normal peut reprendre.

C’est la phase d’ozonation qui peut commencer : elle permet non seulement de désinfecter l’eau, mais aussi d’éliminer les goûts et les odeurs. Grâce à des réservoirs d’oxygène et d’azote, ainsi qu’à des générateurs d’électricité, l’usine produit elle-même de l’ozone, « un désinfectant puissant et sans durée de vie ».

L’eau poursuit sa course dans une conduite où elle est passée aux rayons ultra-violets pour détruire les spores. Ces microbes dotés d’une carapace résiste au traitement d’ozonation. C’est pourquoi le traitement aux utlra-violets a été ajouté en 2014. C’est après cette étape le chlore est ajouté à l’eau, un chlore généré en usine.

Lorsque tout le processus est terminé, les pompes à haute pression permettent d’envoyer l’eau directement dans le réseau d’aqueduc avoisinant mais aussi vers les réservoirs, situés autour du Mont-Royal, par les conduites Châteaufort, qui alimentent une partie du nord de l’île, et Atwater, qui se joint à la sortie d’eau de l’usine du même nom pour alimenter tout ce qui est au même niveau ainsi que les réservoirs Rosemont et MacTavish. Fait intéressant, c’est la conduite Châteaufort qui alimente LaSalle.

Une nouvelle conduite vers Lachine est toujours prévue.

Eau brune et éclatement de conduites

L’eau peut devenir brune lorsqu’il y a un changement de pression dans l’aqueduc, ce qui fait remonter la rouille déposée au fond.

Le chef de section explique aussi que c’est en raison, en grande partie, de la vétusté de certaines conduites ne pouvant supporter les changements de pression que des conduites se brisent.

« Si des conduites étaient très atteintes, elles vont fendre. Quand on est chanceux, ça sort. Souvent la conduite fuit, mais c’est sous terre. Dans ce temps-là, on ne le sait pas qu’il y a une fuite. Ça peut créer un affaissement de chaussée », explique-t-il.

Une eau de meilleure qualité ?

« On va au-delà de l’aspect règlementaire pour s’assurer de diminuer au maximum le risque à la population. La qualité de notre eau a augmentée. On fait partie d’un programme d’excellence qui garantit une eau d’une qualité supérieure à ce qui est demandé par le gouvernement », explique le chef de section.

L’usine est en fonction 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, même lorsqu’il y a du verglas.

« Depuis les 20 dernières années, on a énormément diminué la consommation d’eau potable, car on a fait énormément de sensibilisation à la population. On a des patrouilles bleues. On a fait énormément d’investissements aussi sur l’aqueduc. Ce sont des choses que les gens ne voient pas », dit le spécialiste.

L’usine en chiffres

  • 60% de l’eau potable sur l’île provient de l’usine de production d’eau potable Charles-J.-Des Baillets, le reste de l’usine Atwater en grande partie, mais aussi des plus petites usines comme celle de Lachine qui fermera à terme.
  • 750 000 mètres cubes d’eau sortent quotidiennement de l’unité de production de LaSalle.
  • 450 000 mètres cubes d’eau sont emmagasinés sous l’usine.
  • La salle des filtres mesure 400 mètres de long.
  • Deux pompes sont en fonction quotidiennement, mais l’usine en compte 6 au total.

Toutes les photos dans cet article ont été prises par Carl Sincennes lors d’une visite de l’usine le 16 juin 2023.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.