Portrait du sentiment de sécurité à Verdun et l’Île-des-Soeurs grâce à un sondage auprès de 512 personnes

Action Prévention Verdun (APV) a présenté, le 14 mars à La Station de l’Île-des-Sœurs, les résultats de son sondage sur le sentiment de sécurité dans l’arrondissement. Une seconde présentation aura lieu le 10 avril à 18h à la bibliothèque Jacqueline-De Repentigny à Verdun.

Réalisé l’été dernier en personne et en ligne auprès de 512 individus, cette enquête présente des résultats à la fois similaires et différents. selon le mode de collecte des réponses, comme l’a bien fait remarquer Michel Pierpaoli, responsable médiation citoyenne et sécurité urbaine lors de sa présentation à La Station.

C’est pour réfléchir et échanger sur les questions de sécurité urbaine afin de concevoir un plan d’action en sécurité urbaine que l’Arrondissement avait décidé de débuter une première démarche avec une étude factuelle sur la sécurité à Verdun, réalisée par le Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC) et basée sur les données du SPVM. Consulté sur cette première étude, APV a proposé une étude sur le sentiment de sécurité à Verdun pour compléter les données objectives et intégrer les aspects plus subjectifs au portrait.

« En sécurité urbaine, on sait aussi que ce qui compte, c’est le sentiment de sécurité urbaine. Parfois les gens se disent : c’est terrible. Mais quand on regarde les chiffres, il n’y a pas tant de crimes. Au contraire, d’autres disent : ici, c’est sécuritaire. Mais, les chiffres disent l’inverse », explique-t-il.

Le sondage papier, en personne, a été mené dans les rues de la mi-juillet à la fin août 2023, auprès de 209 répondants dans divers endroits de l’arrondissement, dont une bonne partie se trouvait sur la rue Wellington (55) et au Provigo de l’IDS (23).  Le sondage électronique, rempli par 303 personnes, a été diffusé à partir de la mi-août sur les réseaux sociaux, dans l’agenda de Nouvelles d’Ici, ainsi que par les milieux communautaire et institutionnel.

Selon la présentation, le sondage mené en personne repose sur un échantillon plus représentatif de la composition démographique de l’arrondissement. Pour le sondage en ligne, où les biais de sélection sont courants, les personnes de 66 à 75 ans provenant de l’IDS et les femmes se retrouvent dans une plus grande proportion que leur poids démographique.

En sécurité à Verdun-IDS : 96% en personne, 76% en ligne

À la question, « vous sentez-vous en sécurité à Verdun? », 96% ont répondu par l’affirmative en personne, contre 76% en ligne. Dans le sondage rempli à distance, ce sont donc 24% des répondants et répondantes qui ont affirmé ne pas se sentir en sécurité. Sur les 74 personnes qui l’ont fait, 62 proviennent de l’IDS.

Parmi les éléments cités dans les réponses qui diminuent le sentiment de sécurité figurent la présence de personnes en situation d’itinérance, les gens « bizarres », avec des enjeux de santé mentale ou de dépendances, la conduite dangereuse et les interactions difficiles entre piétons et cyclistes ainsi que les vols

Ces éléments ont justement été abordés par les personnes venues assister à la présentation du 14 mars soulignant des problématiques au niveau de passages piétons, de l’éclairage, des vols, de la vitesse des voitures et du flânage.

« Avant, l’IDS avait une réputation en or. Tout le monde demande qu’il y ait plus de visibilité de la police », a tenu à mentionner une insulaire.

« L’IDS est quand même très sécuritaire. Ça ne veut pas nier votre sentiment. Statistiquement parlant, elle est sécuritaire. 33% du PDQ 16 est déployé à l’IDS, plus la nuit. Ce n’est pas vrai qu’il n’y a pas de présence policière. Mais, c’est vrai qu’il y a des enjeux de vitesse, de vols de voitures », a expliqué Véronique Tremblay, conseillère de la ville dans Champlain–L’Île-des-Sœurs.

Des pistes pour améliorer le sentiment de sécurité à Verdun-IDS

Le sondage a permis de faire ressortir des idées pour améliorer la sécurité urbaine : augmenter la présence policière et de soutien social, s’occuper des personnes en situation d’itinérance et trouver des moyens de ralentir les voitures (dos d’ânes, contrôle policier, fermeture de certaines rues aux voitures, La Well piétonne à l’année).

Si une grande majorité des personnes sondées s’entend sur le fait que la population a un rôle à jouer concernant les questions de sécurité, c’est surtout pour lancer l’alerte et rester attentif à la sécurité de tout le monde.

Afin de jouer un rôle plus important pour améliorer la sécurité publique, les personnes ayant répondu au sondage ont indiqué vouloir être mieux informées par rapport à ces questions, qu’il y ait plus de sensibilisation et qu’il y ait davantage d’espaces de rencontres et d’espaces de dialogue avec les élues et élus.

« J’ai été surpris de voir, surtout à l’IDS, que les gens sont inquiets de la sécurité routière. Je le suis aussi. Cependant, quand on fait des interventions pour augmenter la sécurité, on voit du monde qui se plaint à ce niveau sur les médias sociaux. Je vois les deux côtés de la médaille », a souligné Enrique Machado, conseiller d’arrondissement dans Champlain–L’Île-des-Sœurs

Karine Joly a collaboré à la rédaction de la version finale de cet article.

La photo en haut de cet article a été prise le 14 mars à La Station de l’Île-des-Sœurs.