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Organismes communautaires d’ici : confrontés à plusieurs défis pour se financer et se loger

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Les différents organismes à but non lucratif (OBNL) doivent tous composer avec des enjeux liés à leur financement, mais doivent aussi se poser la question s’il vaut mieux être propriétaire ou locataire.

Beaucoup d’organismes communautaires à Lachine se séparent la tarte

Au Centre de pédiatrie sociale communautaire de Lachine, sa coordonnatrice, Roxanne Lesage, doit sporadiquement solliciter les entreprises du secteur, mais également les fondations pour tenter d’obtenir des dons. Elle tente également d’obtenir des fonds des gouvernements par l’entremise de projets. De plus, la Fondation du Dr Julien vient financer en partie les activités de l’OBNL.

« C’est très difficile de se financer. La plus grande difficulté est que peu donnent et on est beaucoup à aller chercher le même montant », explique-t-elle en précisant que d’autres organismes du secteur soumettent aussi des demandes de subventions ou de financement pour le même genre de programmes, ce qui finit par limiter l’action de tous.

Un autre enjeu avec le financement par projets est que cette approche des gouvernements municipal, provincial et fédéral finance des initiatives, mais ne soutient jamais « la mission première » de l’organisme, ni la direction ou la réception, par exemple. De plus, chacun de ces projets exige une reddition de comptes séparée. Ce travail supplémentaire de production de rapports financiers et d’activités gruge encore plus de temps aux employés, du temps qui n’est pas financé par ailleurs.

« On a un beau réseau de soutien à Lachine. On a formé un groupe d’entraide : Espace direction. On s’entraide, on s’appelle », mentionne tout de même Mme Lesage. Ce groupe rassemble les personnes à la direction des organismes locaux pour leur permettre d’échanger sur les bonnes pratiques et les enjeux communs.

Le Centre de pédiatrie sociale communautaire de Lachine préfère être locataire

Pour les organismes qui offrent des services au public, la question des locaux se pose de plus en plus. C’est le cas du Centre de pédiatrie sociale communautaire de Lachine.

« La décision a été prise très facilement. Nous, on est locataires de nos locaux. La Ville nous les prête. On est vraiment chanceux. À chaque fois qu’il faut renouveler le bail, on s’installe et on regarde les modalités. Le côté moins le fun est que si on veut avoir d’autre locaux, il faut faire la demande, mais il n’y en a pas nécessairement », affirme Roxanne Lesage.

Selon elle, il est parfois nécessaire de jouer à l’équilibriste pour accommoder le nombre croissant d’employés dans un espace restreint. En tant que locataire, il faut toujours attendre l’autorisation des propriétaires pour effectuer des rénovations.

Même si l’organisme souhaiterait un jour devenir propriétaire, « on n’a vraiment pas les finances pour ça. Le programme de Subvention pour les bâtiments occupés par des entreprises d’économie sociale de la Ville de Montréal est intéressant, mais il faut financer à hauteur de 40%. Aucun organisme aussi jeune que nous ne serait prêt à investir autant », insiste Mme Lesage.

Un financement plus stable pour Destination Travail du Sud-Ouest de Montréal

La majorité du financement de Destination Travail du Sud-Ouest de Montréal provient de l’État, explique Philippe Tisseur, son directeur-général. Du financement sporadique provient de fondations pour certains projets, mais l’organisme compte peu sur les levées de fonds, qui sont très énergivores en temps et en ressources. De plus, les nouvelles façons de faire des levées de fonds sur les médias sociaux demandent une nouvelle expertise qu’il n’a pas.

« Il y a des enjeux de financement. Le marché du travail change beaucoup. L’État ne réagit jamais au quart de tour. Il y a toujours un délai entre la législation et les services aux citoyens. Les programmes doivent être modifiés, mais il y a un délai », constate M. Tisseur, en ajoutant que ces programmes parfois mal adaptés résultent en une incapacité de remplir toutes les places disponibles dans certaines initiatives et ultimement à une réduction des fonds disponibles.

Malgré tout, le financement de l’OSBL demeure stable depuis 35 ans. M. Tisseur soulève aussi l’enjeu créé par la propension du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec à demander aux organismes de toujours créer de nouveaux programmes, plutôt que de vérifier si les organismes répondent déjà aux besoins ciblés par la subvention.

Contrairement à Lachine, LaSalle compte peu d’organismes communautaires. Ces derniers sont parfois amenés à dépasser leurs missions premières et leurs services peuvent finir par se chevaucher, selon M. Tisseur.

Il remarque que les autres organismes communautaires de LaSalle utilisent moins les levées de fonds comme mode important de financement. Bienvenue à l’Immigrant fait ainsi exception avec la 2e édition de son gala-bénéfice qui aura lieu le 7 octobre prochain. Comme le souligne M. Tisseur, il est également très difficile pour les nouveaux organismes de se financer.

Devenir propriétaire : une solution?

Sur la question des locaux, le directeur de Destination Travail se veut mesuré.

« Il y a des points positifs et des points négatifs. Nous, on l’a réalisé ici. La majorité des organismes ne veulent pas embarquer là-dedans, parce qu’il y a une lourdeur et des enjeux financiers. Nous, notre cheminement a fait qu’on avait une sécurité au niveau financier, mais c’est insécurisant », affirme Philippe Tisseur en ajoutant que le financement n’est jamais garanti à 100%.

Il faut aussi prévoir des fonds pour les travaux ou les imprévus, par exemple un toit qui coule, ce que plusieurs organismes ne peuvent se permettre.

Toutefois, « c’est un moyen de contrôler l’inflation. Pour les 25 prochaines années, notre loyer ne bouge pas », précise-t-il. D’autres qui sont locataires sont parfois forcés de déménager, lorsque certains propriétaires haussent trop leurs loyers. C’est un cas de figure de plus en plus en commun avec la gentrification de certains secteurs.

C’est ainsi grâce à un leg testamentaire et l’Initiative immobilière communautaire de Montréal que le Centre des femmes de Verdun est devenu propriétaire de ses locaux en janvier 2023.

Philippe Tisseur comprend d’ailleurs les membres des différents conseils d’administration qui sont « collectivement responsables » légalement des organismes et qui ne veulent donc pas se risquer à devenir propriétaire. Aussi, les loyers et hypothèques pour des OBNL tombent dans la sphère commerciale et non pas résidentiel, un élément à prendre en compte.

La photo en haut de cet article provient de CANVA.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.