Les relations égalitaires expliquées aux 12-17 ans à la bibliothèque de Lachine par Le Parados

En cette semaine de grève, c’est à la bibliothèque Saul-Bellow à Lachine que des jeunes de 12 à 17 ans se sont donné rendez-vous pour participer aux ateliers sur les relations égalitaires proposés par Le Parados, une maison d’aide et d’hébergement pour femmes violentées et leurs enfants.

Généralement offertes dans les écoles secondaires de Lachine et parfois à Dorval, ces formations visent à aider les jeunes à mieux comprendre la violence pour mieux la prévenir, la repérer et y réagir.

Prévenir la violence, le plus tôt possible

Avec la création de son service de sensibilisation l’an dernier, Le Parados a revu et mis au goût du jour ses formations. L’atelier « Relations égalitaires » s’adresse aux jeunes de 12 à 14 ans. Son objectif est de prévenir la violence chez les jeunes. De son côté, « A.G.I.R pour des relations égalitaires » cible les 14-17 ans pour les sensibiliser aux diverses formes de violence vécues dans les relations amoureuses.

Le Parados, un organisme communautaire de Lachine, accueille et accompagne des femmes ayant vécu de la violence ainsi que leurs enfants. « On a un service jeunesse qui traite les jeunes tant à l’interne qu’à l’externe. », explique Sacha Damour, coordonnatrice des programmes de sensibilisation au Parados.

L’expertise acquise au fil des ans est partagée avec la population par la création de programmes de sensibilisation et de prévention de la violence. Les jeunes ont un rôle à jouer dans la prévention de la violence et « ça fait très longtemps que la maison a cette envie de sensibiliser les jeunes », confirme Mme Damour.

Elle soutient que « travailler sur les violences faites aux femmes ça passe aussi par un changement de mentalité, par un changement de paradigme, de regarder les choses différemment et d’en parler… et de se sentir libre d’en parler. » et c’est ce que ces formations permettent d’accomplir.

Les filles ne sont pas épargnées

Dans le Rapport sur la violence commise et subie par les jeunes de l’agglomération de Montréal du Centre international pour la prévention de la criminalité (CICP), on rapporte qu’entre 2015 et 2021, 3 049 victimes âgées de 0 et 11 ans ont été signalées. « Si les voies de fait sont les crimes contre les personnes les plus fréquents pour cette tranche d’âge, il n’en reste pas moins que 240 enfants ont signalé une agression sexuelle.», peut-on lire dans la trousse d’information créée par Le Parados.

Le CICP rapporte également que plus de filles et de jeunes femmes sont susceptibles d’être victimes de crimes liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC). « Entre 2020 et 2021, 500 des victimes avaient 25 ans ou moins : 144 hommes (28,8 %) et 356 femmes (71,2 %). »

Si le CICP soutient qu’il n’y a pas de définition précise de la cyberviolence, il est probable que des comportements tels que le harcèlement en ligne, la cyberintimidation, l’abus lors de cyberrencontres (Cyber Dating Abuse ou CDA), et la porno-vengeance (Revenge Porn) en fassent partie.

Contrer la violence faite aux femmes et aux filles

Le Parados utilise différents moyens pour contrer la violence faite aux femmes. L’organisme vient de terminer la campagne Les 12 jours d’action de lutte contre les violences faites aux femmes pour laquelle il a créé une trousse d’information et de sensibilisation qui peut être adaptée et utilisée à l’année.

Au moment d’écrire cet article, les grèves affectant le secteur scolaire étaient en cours. Si la situation se prolonge, Le Parados prévoit offrir de nouvelles sessions de ses formations la semaine prochaine.

La photo illustrant cet article provient de Canva.