articles de plastique à usage unique en restauration
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Interdiction d’articles de plastique à usage unique : premier bilan à LaSalle, Lachine et Verdun

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L’interdiction de certains articles de plastique à usage unique, soit les contenants et les ustensiles, est entrée en vigueur le 28 mars dernier. Six mois plus tard, Nouvelles d’Ici a voulu faire le point sur la transition qu’ont connu des commerçants de LaSalle, Lachine et Verdun.

Des questionnements à Verdun et l’Île-des-Sœurs

«Il y a un problème sur le marché. Les fourchettes et les cuillères en bois, ce n’est pas une bonne solution. Les clients nous disent que la sensation du bois sur la langue n’est pas agréable. C’est aussi une question d’habitude. Les enfants l’acceptent. Le système joue un rôle important dans le conditionnement des gens », constate le propriétaire de la Pizzeria 5 saveurs, Messaouid Boudouid, que l’on surnomme Saïd à L’Île-des-Sœurs.

Les clients qui mangent à l’intérieur utilisent de la vaisselle lavable. Et, les autres n’ont pas trop rouspété lorsqu’il leur expliquait que c’était pour respecter une règlementation municipale.

« C’est bien beau de le faire à Montréal, mais si le monde n’a pas cette conscience, c’est un coup d’épée dans l’eau », plaide-t-il en précisant que cela lui coûte maintenant plus cher d’opérer son établissement.

« On était déjà en avance sur le recyclage. Ça prend de l’adaptation. Avant de jeter, on recycle beaucoup. Les contenants coûtent plus chers, mais il faut que chacun y mette du sien si on veut arriver à quelque chose » affirme de son côté, Ginette Painchaud, propriétaire du restaurant sur Wellington, Les Îles en ville.

Les plats congelés étaient déjà servis dans des contenants réutilisables, donc la plus grande adaptation s’est faite dans le « pour emporter ». Cela a coûté 1000 $ de plus, cette année.

« Les gens sont compréhensifs, la gestion des déchets c’est un problème mondial. Il ne faut pas non plus que ça devienne mercantile. Les restaurateurs, on est déjà sur le respirateur artificiel. C’est un truc de plus, mais au moins, celui-là est justifié », conclut-Mme Painchaud.

Une entrée en vigueur tranquille à Lachine

Le propriétaire de Pita Frena, Jacob Nidam, explique qu’il a retiré les serviettes de tables et que les articles maintenant interdits sont en bois, plutôt qu’en plastique. Par ailleurs, les gens qui mangent sur place reçoivent leur boisson dans un verre en vitre. Les sacs de plastique ont été remplacés par des sacs de papier.

« La majorité de nos produits étaient déjà compostables ou réutilisables, alors ce n’était pas un grand changement », dit-il en précisant que le changement a été peu coûteux et que les clients n’ont pas vraiment remarqué.

« On n’a pas eu d’échos de commerçants ou de partenaires disant que c’étaient des changements difficiles à faire ou qui venaient nous demander des conseils. Globalement, on a substitué des produits jetables par d’autres produits jetables qui ne sont pas interdits », remarque Catherine Houbart, directrice générale du GRAME, en soulignant que les produits en bois sont compostables, ce qui n’est pas à négliger.

Elle aurait aimé que le règlement génère davantage de changements en instaurant des programmes de consigne, par exemple, pour réduire les déchets à la source.

Pousser encore plus loin à LaSalle

Le café Eviza a participé à un projet mené par le guichet unique pour la transition alimentaire (GUTA). Subventionné par le gouvernement du Québec, de l’accompagnement gratuit a donc pu être offert à plusieurs commerçants.

L’OBNL, La vague, a ainsi accompagné l’équipe du café Eviza pour poser un diagnostic de l’impact environnemental du café et faire des changements, explique la copropriétaire, Ève Champagne.

Depuis quelque temps, un système où les clientes et clients obtiennent 10% de rabais sur leurs breuvages s’ils amènent leur tasse réutilisable a été mis en place. Sans sa propre tasse, il faut débourser 25 sous de plus pour un verre jetable.

« Le but n’est pas de pénaliser, mais vraiment que les gens amènent leur tasse réutilisable. On veut conscientiser les gens. C’est la même chose pour les contenants réutilisables. Si tu veux mettre ta soupe dans un contenant réutilisable, il n’y a pas de soucis, même chose pour les sandwichs », dit-elle.

La vague leur a aussi recommandé de mettre plus d’emphase sur les produits locaux dans leur affichage et d’améliorer l’offre de produits végétariens et de laits alternatifs.

Mme Champagne raconte que les gens ont bien adopté les nouvelles mesures. Certains sont même outrés que ce règlement s’applique seulement à Montréal.

Le café Eviza a justement pu écouler leur vieux stock à un commerçant de la Rive-Sud, ce qui a diminué les coûts. Toutefois, certains fournisseurs offrent peu d’options, ce qui augmente un peu les coûts d’opération.

Pour Cristel Guérard, propriétaire de l’épicerie Délices d’ici à deux pas du parc Leroux dans le Bronx, la transition s’est aussi bien passée.

« Pour ce qui est du prêt à manger, j’utilise des contenants d’aluminium et des contenants réutilisables pour la soupe. J’utilise aussi des pots massons que les gens peuvent rapporter. Ce qui a été le plus difficile pour les gens a été les ustensiles en bois, plutôt qu’en plastique », explique-t-elle.

Selon elle, les clients étaient très compréhensifs. Étant donné qu’elle avait déjà peu de demandes pour les ustensiles, la règlementation n’a pas augmenté drastiquement ses coûts.

La photo en haut de cet article provient de CANVA.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.