Un festival à la Maison de la culture Marie-Uguay pour découvrir l’inattendu dans Le Sud-Ouest

Lancé le 7 mars, un nouveau festival vise à sortir des sentiers battus pour attirer principalement les jeunes adultes à la Maison de la culture Marie-Uguay dans Le Sud-Ouest.

Le festival Découvertes artistiques inattendues à Marie-Uguay (DAIMU) propose une programmation éclectique alliant à la fois les arts visuels, la musique, le théâtre, la danse et l’humour dans deux salles différentes pendant 4 jours, en après-midi, en soirée et même la nuit.

« On avait envie d’offrir des spectacles qui ont rarement un contexte de diffusion intéressant. On s’est dit pourquoi ne pas profiter d’un moment plus calme dans la programmation, la semaine de relâche, pour faire quelque chose d’inattendu. On ne vise pas la famille, on vise les parents », explique Olivier Toutsiras, agent culturel à la Maison de la culture Marie-Uguay et responsable de la programmation de DAIMU en ajoutant que l’offre pour les enfants est saturée durant cette semaine, mais qu’il n’y a pas grand-chose pour les adultes.

Certaines activités sont d’ailleurs réservées aux 16 ans ou 18 ans et plus, tandis que les autres sont ouvertes à tout le monde.

Belle part au talent local

Un autre objectif de DAIMU est d’offrir à des artistes locaux des opportunités qu’ils n’auraient pas autrement pour sortir du cadre habituel. Le tiers des artistes à l’affiche proviennent de l’arrondissement Le Sud-Ouest et les autres du reste de l’Île de Montréal. Dans le cas où il y aurait des éditions futures, l’agent culturel aimerait faire encore plus de place aux artistes locaux et peut-être même intégrer des artistes semi-professionnels ou amateurs.

À l’initiative de M. Toutsiras, c’est toute l’équipe de la Culture qui a songé à des manifestations artistiques qu’elle aimerait voir.

« On s’est dit : comment faire pour que la maison de la culture soit habitée de plusieurs façons pour devenir un tiers-lieu, un endroit où les gens ne vont pas seulement voir un spectacle, mais viendraient faire quelque chose avant ou après », dit-il. Un espace pour discuter et prendre un verre a été aménagé pour permettre aux gens d’interagir avec les artistes.

Le programme propose une exposition dans la cage d’escalier, un concert de harpe dans le noir, un spectacle de drag-queens et de drag-kings, de la réalité virtuelle, etc. Le tout est offert par des artistes professionnels représentant une diversité ethnique, de genre, de langue et d’âge. 

Il y a également des ateliers, dont celui de waacking et des sets de DJ. L’un d’entre eux mettra à l’honneur le jazz de la Petite-Bourgogne.

Une promotion et un budget différents

Contrairement au reste de la programmation de Marie-Uguay, les 14 performances offertes à DAIMU ne se retrouvaient pas dans la brochure traditionnelle. Ils ont bénéficié d’une campagne promotionnelle à part. Tous les rendez-vous sont offerts gratuitement, mais il faut réserver sa place en ligne. La vente avance bien, mais quelques billets sont encore disponibles.

Le festival a été réalisé à faibles coûts financiers et environnementaux. Tout le visuel a été fait par l’équipe de la Culture et l’essentiel du budget a été dirigé vers les artistes et les employées et employés. Le matériel et les décors proviennent des entrepôts de la Ville de Montréal.

Il est encore trop tôt pour savoir si le festival reviendra, mais si c’est le cas, il est fort probable qu’il le soit de façon biennale avec le projet « Carnets », selon M. Toutsiras.

Trophées et cage d’escalier

Présenté dans le cadre de DAIMU, l’œuvre « Trophées et cage d’escalier » a été réalisée par l’artiste henriçois, Douglas Scholes.

Comme le nom de l’œuvre l’indique, des trophées fabriqués sur mesure sont maintenant installés dans la cage d’escalier menant à la Maison de la culture. Pour se faire, l’artiste a repris des vieux trophées et les a retravaillés pour qu’ils célèbrent des choses ordinaires comme la « lessive » ou la « couleur brune », par exemple.

« Le côté formel des trophées m’intrigue beaucoup avec les formes, un certain look avec le bois que j’apprécie. Il y a les figures représentées comme les anges. Aussi, la cage d’escalier, c’est à côté, ce n’est pas une place pour contempler, mais pour passer », explique M. Scholes qui a trouvé plusieurs trophées au rebut, puisque la descendance des propriétaires de ces trophées s’en débarrasse souvent.

Avec cette installation, l’artiste souhaite que les gens s’arrêtent pour célébrer la cage d’escalier. Il a ajouté des panneaux acoustiques qui ressemblent à s’y méprendre à des panneaux de bois et rappellent une salle de trophées, en plus de d’améliorer l’acoustique du lieu.

Les photos dans cet article ont été prises par Carl Sincennes le 6 mars 2024.