Pourquoi les arbres d’ici sont dignes de recherche

Présentés par François Arteau, président de Les amis du parc Angrignon, Élyssa Cameron, Davia Yahia et Jeremy Fraysse de la Chaire de recherche sur la forêt urbaine de l’UQAM, ont donné une conférence sur la forêt urbaine le 22 mai dernier.

La forêt urbaine. Les arbres. Il y en a partout, ils sont toujours là, tellement qu’on ne les remarque presque plus. Et pourtant, à cette période de l’année, les magnolias viennent de terminer leur fleuraison, les lilas embaument et les autres espèces ont encore leur petit vert tendre.

La forêt urbaine est composée des arbres des parcs et des boisés. Certains sont au milieu du trottoir et d’autres sur les terrains privés. La population des villes augmente, les villes sont en expansion et se densifient. Le béton et l’asphalte ont longtemps été rois. Aménager des espaces de verdure devient essentiel pour préserver la qualité de vie des citoyens.

Les arbres ont de nombreux avantages.  Ils diminuent les îlots de chaleur, régulent les eaux pluviales, filtrent l’air et stockent le carbone. Mais, ils présentent aussi certains inconvénients. Ils peuvent causer des dommages aux habitations, aux voitures et aux fils électriques lors de tempêtes ou de verglas. Les arbres produisent du pollen qui peut générer des allergies et prennent de l’espace là où il y en a peu.

Pour les villes, cette forêt urbaine représente aussi une dépense importante. Il faut les planter, les arroser, les élaguer, les entretenir et, finalement, les abattre.

Les arbres d’ici : au coeur de travaux de recherche

De nombreuses études ont été faites sur les forêts en milieu naturel, mais en milieu urbain, la recherche est très récente. La chaire de recherche de l’UQAM veut justement combler ce manque de connaissances par différentes études et des conférences à l’image de celle qu’elle a donnée avec Les amis du parc Angrignon.  

L’équipe de recherche se penche notamment sur la façon de déterminer les types d’arbres à privilégier selon les lieux. Une autre étude procède à des échantillonnages, ou prélève des carottes dans les troncs pour les analyser. 

Les étudiants et étudiantes font également des relevés géographiques pour déterminer l’état de la forêt selon les secteurs de la ville et différents autres facteurs. C’est parfois difficile par ce qu’une bonne partie des arbres sont sur des terrains privés. Il est d’ailleurs possible de reconnaitre ces membres de l’équipe de recherche à l’aide de leur dossard jaune bien identifié. 

De l’aide pour les arbres qui souffrent à Montréal

Les arbres souffrent. Ils sont malmenés par les grandes chaleurs, les camions de déneigement, les chaînes de vélo, le sel utilisé pour déglacer en hiver, le petit carré de terre qu’on lui a permis d’occuper dans un sol trop compacté.

Mais de plus en plus, on tente de les aider. A Montréal, plusieurs corridors de biodiversité sont prévus. Ces corridors relient des parcs, des îlots d’arbres, des jardins pollinisateurs afin de permettre les déplacements de la faune urbaine. Le corridor écologique du grand Sud-Ouest dispose d’un budget de 2.7M $ et prévoit relier le Parc des Rapides, le parc Angrignon et des quartiers de Ville Émard et Côte Saint-Paul. Plusieurs projets de mini-forêts ont également vu le jour dans le Sud-Ouest et à Verdun.

Un nombre croissant d’études démontre les bienfaits de la forêt sur la population et ce, même s’il s’agit d’une forêt urbaine.

Pourquoi la Ville plante des arbres en bordure des terrains privés

A LaSalle, en avril, certains propriétaires ont reçu une lettre les informant qu’un arbre serait installé devant leur maison. La ville possède une partie du terrain le long des trottoirs et peut exercer cette prérogative.

Elle offre aux propriétaires qui le désirent d’indiquer leur préférence d’arbres parmi 5 choix. Ça ne fait pas l’affaire de tout le monde. Aménagement paysager à repenser, ramassage de feuilles à prévoir ou voitures salies par les excréments d’oiseau sont parfois mentionnés comme des effets négatifs.

Depuis 2022, la Ville a des objectifs de plantation d’arbres et est constamment à l’affût d’endroits à cet effet. Planter un arbre devant sa maison peut constituer une bonne réponse aux défis de la Ville et de la planète. 

Un jeune arbre planté devant chez soi ainsi que le respect ou l’entretien des vieux arbres sont des contributions concrètes à cet effort tout en réduisant un peu l’éco-anxiété.

La photo en haut de cet article est un montage d’une photo du parc Marie-Claire Kirkland-Casgrain à LaSalle et d’une photo du travail de recherche de la Chaire l’UQAM.

Marie Guertin
Collaboration spéciale
Résidente de La Salle depuis 40 ans, Marie est nouvellement retraitée. Elle a maintenant du temps pour ses nombreuses passions : les voyages, ses petits-enfants, les évènements culturels, l’histoire, le vélo électrique et le pickleball.