Un grand forum sur l’immigration et la diversité ethnoculturelle a eu lieu le 30 mai au Centre communautaire Sarto-Desnoyers à Dorval. La salle bondée accueillait des intervenants et intervenantes de tout l’Ouest-de-l ’Île, incluant Lachine et LaSalle.
Le but de cette rencontre était de discuter de l’immigration, de ses enjeux et de ses défis, mais aussi de trouver des solutions.
Un portrait de la situation, plusieurs enjeux
« L’Ouest de l’île voit une croissance constante de sa population immigrante, ce qui amène les organismes et les milieux à élaborer des stratégies mieux adaptées au changement démographique et à la variété des défis particuliers vécus par la population issue de l’immigration » a déclaré Corinne Aubry, directrice régionale par intérim pour la région de Montréal au Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
Cette dernière a cité l’accès au logement, la barrière linguistique et le manque de réseau social qui entraîne l’isolement, entre autres.
« On voudrait rencontrer nos voisins. On voudrait être inspiré par les projets de nos voisins, connaître un petit peu plus les ressources », explique Martin Savard, animateur de la Table de réflexion et d’action interculturelle de Lachine (TRAIL) concernant la genèse de ce forum réunissant tous les acteurs du milieu.
Des solutions locales
Plusieurs organismes comme la TRAIL ainsi que l’Arrondissement de LaSalle ont pu présenter leurs initiatives. Justine Bouvier, représentante de la TRAIL, a mentionné que les trois projets les plus porteurs concernant la thématique du forum étaient « Lachine Accueil », « De toutes origines, nous sommes Lachine » et « La démocratie dans les main des jeunes » (qui est toujours en cours).
De son côté, l’organisme laSallois Accueil pour immigrants et réfugiés du Sud-Ouest de Montréal (AIRSOM) – Centre Prisme a expliqué offrir un accueil personnalisé à chaque personne nouvellement arrivée au pays qui les contacte..
Alexa Diaz, coordonnatrice des services de soutien à l’accompagnement, a relaté que la clientèle a changé depuis quelques années. De plus en plus d’hommes, mais surtout davantage de demandeurs d’asile ont recours aux services de l’organisme. Ce sont principalement des personnes d’origines latino-américaines ou indiennes qui fréquentent le centre, mais on remarque une importante croissance récente des personnes d’origines ukrainiennes ou turques.
Selon Mme Diaz, les principaux enjeux sont le coût du logement, l’accès à la santé et aux aliments ainsi que le coût de la vie.
Toujours à LaSalle, la responsable du Plan d’action sur l’inclusion et la diversité culturelle de l’arrondissement, Naty Diop, a fait remarquer que 35% de la population provient directement de l’immigration. La Chine, l’Italie et l’Inde forment les principales communautés immigrantes de LaSalle.
Elle a indiqué que plusieurs défis se posent comme l’accès à l’information pour les allophones, la barrière de la langue et le dédoublement des services de certains organismes communautaires, entre autres.
Une discussion ouverte sur l’immigration et la diversité ethnoculturelle
Les participantes et participants du forum ont pu poser des questions aux panélistes.
L’une d’entre elle se demandait comment se vivait les enjeux de racisme et de discrimination sur leur territoire, mais aussi, s’il y avait des activités de rapprochement entre les populations immigrantes et la communauté d’accueil.
« Il ne faut pas le nier, le racisme, ça existe encore, les discriminations, ça existe encore. Il faut continuer de former et sensibiliser les employeurs. On avance à petits pas. Parfois, c’est parce qu’on ne se connaît pas », a répondu Mme Diop.
De son côté, l’Association de la Communauté Noire de l’Ouest de l’île dit avoir mis en place un atelier où la communauté d’accueil peut en apprendre davantage sur le racisme vécu par les nouveaux arrivants et comment elle peut aider concrètement ces personnes.
Mme Bouvier, de la TRAIL, a affirmé que des membres ayant eu recours à d’autres organismes à Lachine qui ne sont pas habitués de travailler avec des personnes immigrantes ont eu l’impression d’avoir été victime de racisme.
Finalement, une autre personne de l’assistance a questionné Mme Diaz sur les enjeux que les demandeurs d’asile rencontrent dans l’accès au système de santé. Cette dernière a répondu que leur principale difficulté est d’obtenir un rendez-vous, particulièrement avec un spécialiste, comme beaucoup de personnes sans médecin de famille à Montréal.
La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 30 mai 2024.
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