Loger davantage de Montréalaises et Montréalais

La Ville de Montréal a annoncé récemment une kyrielle de mesures dans le cadre de « Loger + », à quelques semaines de la date fatidique du 1^er juillet, le « Jour du déménagement » au Québec.

« Loger + est une série de mesures robustes pour permettre à la métropole de loger plus de Montréalaises et de Montréalais, en axant sur la construction d’unités et la protection des unités abordables existantes », précise la Ville de Montréal, par voie de communiqué.

Bonification de l’équipe dédiée aux inspections dans le cadre de « Propriétaire responsable »

Lancée en mars 2024, la certification Propriétaire responsable a été mise en œuvre par la Ville afin d’intensifier la lutte contre l’insalubrité. Au terme d’une première phase pilote d’inspections préventives au printemps 2024, la Ville a inspecté 91 édifices de plus de 100 logements, ce qui représente un total de près de 15 500 logements.

Les inspections se poursuivront jusqu’à la fin de l’année, notamment dans les secteurs de Saint-Pierre à Lachine, Sainte-Marie dans Ville-Marie et du Nord-Est de Montréal-Nord. Ce choix se justifie en raison de l’« indice de vulnérabilité élevé » de ces quartiers.

Montréal a également annoncé un investissement de 3 M$ sur 3 ans, dès 2025, pour augmenter les effectifs des équipes de Propriétaire responsable. Grâce à cette bonification, la Ville pourra réaliser, d’ici 5 ans, l’inspection préventive de 8 000 bâtiments, totalisant près de 130 000 logements, selon ses prévisions.

Parallèlement, elle offrira un soutien de 1,5 M$ sur 3 ans, à partir de 2025, aux organismes d’aide en logement et de soutien aux locataires.

1 000 logements hors marché d’ici 3 ans

Toujours dans cette même série d’annonces à propos de Loger +, la Ville de Montréal a indiqué qu’une entente avec la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) permettrait le développement de 1 000 unités de logement hors marché d’ici 3 ans, dont 300 seront réservées pour des personnes à risque d’itinérance ou en situation d’itinérance.

Ce partenariat de type « portefeuille » permet de financer plusieurs projets en même temps, plutôt que des projets à la pièce.

Même si l’investissement total de la Ville de Montréal se précisera dans les prochains mois, une première somme de 5 M$ est confirmée dès cette année pour la phase de démarrage des projets de développement de ces logements. 

La Ville s’engage d’ailleurs à céder certains des terrains qu’elle possède actuellement en vertu du droit de préemption, d’acquisitions de gré à gré, de la Stratégie d’inclusion de logements abordables et du Règlement pour une métropole mixte.

670 logements hors marché dédiés aux étudiantes et étudiants

Dans le même ordre d’idée, la Ville de Montréal a conclu une entente avec l’organisme à but non lucratif, l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE), qui prévoit la construction d’environ 670 logements hors marché pour loger près de 1 000 étudiantes et étudiants. Quatre projets pourront donc aller de l’avant grâce à un soutien financier de 21,4 M$, dont deux dans l’Arrondissement Le Sud-Ouest.

Le projet Cardinal dans Griffintown comptera 285 appartements qui devraient loger 358 locataires. Le bâtiment sera à proximité de l’École de technologie supérieure (ÉTS). Le chantier débutera cette année et une première cohorte étudiante devrait y emménager en 2027.

Le projet La Note des rives dans Pointe-Saint-Charles offrira 95 logements pour environ 208 locataires. Développé en collaboration avec la Concordia Student Union, le projet sera mis en chantier l’an prochain et devrait être complété en 2026.

Bonification du programme RénoPlex pour adapter les résidences aux changements climatiques

Également, la Ville de Montréal a annoncé qu’elle bonifie son programme RénoPlex afin d’offrir un soutien financier aux propriétaires affectés par les inondations, lors d’épisodes de fortes pluies.

Concrètement, la Ville facilite ainsi l’accès aux subventions pour 11 types de travaux qui permettent de réduire les risques d’inondation en abaissant le montant minimum de subvention pour ces travaux à 500 $.

Montréal ajoute aussi de nouveaux produits admissibles, comme les clapets anti-retours ainsi que les portes d’entrée de garage étanches. De plus, les montants de subvention sont augmentés.

La Ville augmente également de 10 % le seuil maximal de valeur foncière nécessaire pour être admissible au programme RénoPlex, en le faisant passer de 3 160 $ à 3 476 $ par mètre carré. Ce serait donc près de 12 000 bâtiments supplémentaires qui pourraient bénéficier du programme, dont près de 1 000 sont situés dans des zones susceptibles d’accumuler des précipitations lors de fortes pluies, indique-t-on par voie de communiqué.

Toutes ces mesures découlent des conclusions du rapport du Chantier Montréal abordable, dévoilé à la fin mai. Cosigné par 12 membres, issus des milieux privé, public et sans but lucratif, il « souligne l’aggravation de la crise du logement, due à des facteurs économiques, telles que la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction ainsi que la pénurie de main-d’œuvre », indique la Ville de Montréal, toujours par voie de communiqué.

La photo en haut de cet article d’un plex à Verdun a été prise par Carl Sincennes.