Coup d’envoi de la consultation publique sur le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 de la Ville de Montréal

Les personnes désirant se prononcer sur le Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050 de Montréal, un plan qui aura un impact important sur leur quotidien, ont juste trois mois pour le faire. Le compte à rebours a commencé et il n’y aura pas d’autres occasions pour donner son avis, puisque la Ville ne prévoit pas de donner de délais supplémentaires.

Lancée le 18 juin, la consultation publique se terminera le 24 septembre. Suivra la rédaction du rapport de consultation par les commissaires, et enfin, l’adoption finale du PUM en 2025, juste à temps pour les élections municipales.

Il n’y a pas eu beaucoup de questions mardi à la soirée de lancement de la consultation sur le PUM 2050. En tout et pour tout, huit ont été posées aux représentants et représentantes de la Ville, dont seulement trois questions émanant du public.

Au bout de 76 minutes, la présidente a dû clore la séance, d’une durée initiale de deux heures. Pourtant, l’horaire choisi devait convenir au plus grand nombre. Et l’importance du projet n’est plus à démontrer puisque le PUM est un outil de planification majeur, structurant et déterminant pour le développement de Montréal et ses quartiers.

Consultation publique jusqu’en septembre

Le projet de Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050, dévoilé le 11 juin dernier, vise à « faire de Montréal en 2050, une ville verte, juste et résiliente ». « En 2025, la Ville adoptera le Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050 qui définira les règles pour aménager le territoire et façonner la mobilité dans un objectif de transition écologique et d’équité sociale et territoriale, » peut-on y lire. En clair, l’objectif est de « repenser le modèle de développement urbain afin d’améliorer notre qualité de vie pour les 25 prochaines années. »

Une série de consultations publiques sont prévues pour permettre aux Montréalais et Montréalaises de donner leurs avis et enrichir ce document stratégique avant sa mise en œuvre.

« On n’a pas besoin de moins d’OCPM, on a besoin de plus d’OCPM »

La soirée de consultation a eu lieu aux bureaux de l’Office, rue Metcalfe. Prenant la parole en premier, Philippe Bourke, jusque-là président par intérim de l’Office, a annoncé sa confirmation la veille à ce poste par le conseil municipal, pour un mandat de quatre ans. D’emblée, il indique l’objet de la soirée, à savoir : « donner l’information qui va aider à comprendre à la fois l’objet de la consultation, mais aussi la démarche que la commission va employer, et pour aussi connaître les moyens mis à votre disposition pour bien participer ».

M. Bourke a saisi l’occasion pour répondre aux critiques émises sur l’utilité et la pertinence de l’OCPM, en tant qu’outil indépendant capable d’offrir un regard critique aux membres du conseil municipal et la bonne information pour prendre la bonne décision. 

« Ce sont toutes d’excellentes raisons pour l’existence de l’OCPM, auxquelles j’ajouterai des raisons d’ordre général. Quand vous regardez le contexte dans lequel on vit, et de voir à quel point plusieurs systèmes démocratiques sont malmenés, avec la montée des extrêmes et la polarisation plus grande, on n’a pas besoin de moins d’OCPM, on a besoin de plus d’OCPM. », a-t-il conclu.

Des milliers de contributions

Francine Simard, commissaire à l’OCPM, et présidente de la consultation sur le PUM 2050, a rappelé que chaque citoyen a le droit de participer à l’enrichissement du projet et d’influencer la décision du conseil municipal. Durant tout l’été, les personnes et les groupes intéressés pourront partager leurs opinions en ligne sur le projet du PUM. Elle a aussi annoncé le calendrier des dates et activités prévues durant l’été dans le cadre des consultations, en invitant les citoyennes et citoyens à trouver toute l’information utile sur le site internet de l’Office.

Caroline Lépine, cheffe de division au service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville, a pris la parole ensuite pour détailler la démarche d’élaboration du plan, en livrant des chiffres de participation publique durant les phases précédentes, soit : 4310 contributions citoyennes, 1938 activités en salle et 7079 participations aux activités en ligne. Elle a présenté les clés de lecture du document pour comprendre le plan, sa structure, ses principes directeurs et l’utilisation des supports élaborés afin d’optimiser la lecture. Enfin, elle a conclu sur les apports de cette révision dans la planification urbaine, soit la différence entre le plan d’urbanisme de 2004 et le PUM 2050.

Un consultation publique qui débute avec les vacances d’été ?

Une fois ouverte la séance des questions, un premier membre du public a questionné le délai accordé et le moment choisi pour la consultation publique, en pleine période estivale. Ce choix peut devenir une contrainte pour les personnes désirant prendre part à la consultation, a-t-il argumenté. Le PUM 2050 est un document volumineux (1200 pages plus les annexes) qui nécessite, du fait de sa portée stratégique, un examen sérieux et approfondi. À sa demande d’étirer la période de consultation publique, Mme Simard a répondu que « malheureusement », l’échéancier imposé par la Ville ne le permet pas.

Interrogée à ce sujet par Nouvelles d’Ici, la mairesse de Verdun, Marie-Andrée Mauger, relativise cet argument. « Ce qu’il faut voir c’est que le lancement de la consultation était cette semaine, mais on voit que la prochaine rencontre, c’est un forum le 29 août, les séances de questions-réponses sont au mois de septembre et l’audition des opinions à la fin septembre. Il y a quand même 3 mois pour les personnes qui souhaitent s’exprimer », a-t-elle déclaré.

Une autre citoyenne présente dans la salle a demandé une clarification sur la différence entre le plan local d’urbanisme et de mobilité (PLUM) et le PUM 2050. Cette dernière voulait aussi savoir si les arrondissements pourraient adopter certaines dispositions divergeant avec le règlement. Dans un premier temps, Louis-Henri Bourque, représentant de la Ville, a conseillé la lecture du chapitre 7 où sont exposées les attentes pour les PLUM. « L’objectif du PLUM est d’être un outil de planification local au niveau des arrondissements, pour la mobilité et l’urbanisme, par contre, ça ne vient pas remplacer la règlementation », a-t-il expliqué. Sa collègue, Mme Lépine, a complété en disant que le plan d’urbanisme est une compétence partagée entre le conseil municipal et les conseils d’arrondissements. Les arrondissements ont d’ailleurs participer à son élaboration.

Les autres questions ont porté sur la sécurité, la mobilité ainsi que le confort des Montréalaises et Montréalais, mais aussi la prise en compte ou pas de l’économie circulaire dans le PUM 2050.

Avant de clore la soirée, Mme Simard a rappelé les rendez-vous suivants et les modalités de participation à la consultation.

Calendrier des consultations

Besoin de regarder la séance d’information ?

L’enregistrement de la séance est disponible sur YouTube.

Plus d’informations sur le PUM 2050

La photo en haut de cet article est une photo d’archives prise lors d’une première consultation en septembre 2022 sur la vision retenue pour le PUM 2050.

Les autres photos proviennent de captures d’écran de la diffusion de la séance sur YouTube prises par Nouri Nesrouche lors de la webdiffusion de la soirée.