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À Lachine, les gens de Duff-Court rendent un dernier hommage à Keziah De-Shong McKenzie

Une semaine après la mort tragique de Keziah De-Shong McKenzie, une vingtaine de personnes se sont réunies dans les locaux du Comité de vie de quartier Duff-Court (COVIQ) à Lachine pour rendre hommage à ce jeune homme de 27 ans qui a perdu la vie sur le terrain de basketball du parc Michel-Ménard le 29 mai.

La directrice générale du COVIQ, Lainie Gaëlle Jeannot, et son équipe ont pris l’initiative d’organiser une vigie le 6 juin pour permettre aux résidents et résidentes de la rue Duff-Court de commémorer une dernière fois la vie de M. McKenzie. La famille n’était pas présente sur les lieux, mais dans les pensées des résidentes et résidents tout au long de la soirée. 

“C’est important pour nous, le COVIQ, de venir montrer notre appui à la famille, mais aussi à la communauté,” explique Mme Jeannot.

Chandelle à la main, l’équipe du COVIQ a invité chaque personne présente à observer une minute de silence. Dans l’immense tristesse qui régnait dans la pièce, seuls des sanglots se faisaient entendre à travers le silence.

Tout au long de la soirée, des témoignages ont fusé de tous bords. Tous se sentent ébranlés par ce tragique événement. “Au fond de moi, j’ai le cœur qui saigne,” lance Diaoré Dilikhan, résidente de la rue Duff-Court, qui s’imagine la peine que doit vivre la mère du jeune homme. Mme Dilikhan voit son quartier comme une grande famille qui doit se soutenir dans les moments difficiles. 

La vigie du 6 juin au COVIQ – Crédit photo: Myrialine Catule.

Elle reconnaît que cette vigie était nécessaire pour rassembler la communauté dans ce moment de deuil et lui permettre de se sentir à nouveau en sécurité. 

Denise Lafleur, une autre résidente de la rue Duff-Court, soutient qu’elle ne se sent plus en sécurité.“Moi, j’ai demandé d’avoir plus de policiers. Ils m’ont dit qu’ils en ont plein les bras, c’est partout pareil,” dit-elle. 

Selon un communiqué partagé par le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) concernant le drame, c’est le 17e meurtre de l’année. Aucun développement n’a été reporté, l’enquête se poursuit, confirme l’agente relationniste, Sabrina Côtier.

Opération de porte-à-porte

Le lendemain de l’incident, une équipe composée de la police, d’organismes communautaires incluant COVIQ et de la mairesse d’arrondissement Maja Vodanovic a mené une opération de porte-à-porte. Sans tenir compte des habitations privées, 396 logements ont été visités. 

Durant quatre heures d’affilée, ils sont allés à la rencontre des gens afin de leur offrir du support et une occasion de partager leur sentiment face à la situation. 

“J’ai découvert toute une communauté à Duff-Court. Le fait d’avoir fait les portes, j’ai vu qu’il y avait des gens très impliqués,” mentionne la mairesse en faisant référence à l’équipe de COVIQ. Elle se dit prête à s’engager avec eux et les autres groupes pour remettre le quartier Duff-Court sur pied.

Dans cet élan, Mme Vodanovic planifie de réaménager le parc Michel-Ménard et de réparer le chalet. Une somme a d’ailleurs été prévue à cet effet dans le budget de Lachine, affirme-t-elle.

La mairesse veut également intervenir auprès de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) afin de régler plus rapidement le problème de portes qui restent débarrées dans le quartier. 

Résilience communautaire au sein de Duff-Court

COVIQ s’est donné pour mission de rétablir l’esprit communautaire et le sentiment de sécurité au sein du quartier. Cette vigie représentait un premier pas dans cette direction. 

Cet été, les gens de Duff-Court verront l’équipe du COVIQ régulièrement dans le quartier. L’organisme communautaire veut que tous sachent que leurs locaux sont ouverts à toutes les personnes qui sentiront le besoin de parler, d’être accompagnées ou d’être entourées pour éviter l’isolement, comme le souligne Mme Jeannot

Le COVIQ insiste sur l’importance de rétablir un lien de confiance entre le parc et les gens. Pour l’intervenante jeunesse, Audrey Nona, il est important de maintenir les activités extérieures durant la saison estivale pour les jeunes.

La famille a lancé un GoFundMe pour couvrir les frais des funérailles de Keziah De-Shong McKenzie.

La photo de couverture provient de CANVA.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal dans le cadre du programme de bourses pour les médias de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.