7 nouveaux logements sociaux pour les femmes confrontées à la violence conjugale dans l’Ouest de Montréal

L’organisme lachinois Le Parados va construire sept nouveaux logements sociaux et communautaires dans l’Ouest de Montréal, grâce, entre autres, à la cession d’un terrain par la Ville de Montréal.

« Le Parados, comme plusieurs maisons d’hébergement, doit tous les jours refuser des demandes d’hébergement venant de femmes qui vivent dans un contexte de violence conjugale, par manque de place. Depuis janvier, 7 femmes ont été tuées par leur conjoint », constate Catherine Ménard, directrice-générale du Parados.

Cette année, Le Parados a dû ainsi composer avec un taux d’occupation de 119 %.

« La création de ces logements sécuritaires, abordables, c’est crucial pour prévenir les féminicides et assurer la sécurité des femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants », exprime-t-elle.

2 types d’hébergement face à la violence conjugale

Il existe deux types d’hébergement dans ces situations. Les hébergements de première étape comme le Parados sont en fait des refuges d’urgence où les femmes restent environ 3 mois. Les hébergements de deuxième étape ressemblent davantage à des logements conventionnels, mais avec une myriade de dispositifs de sécurité et de services. L’adresse demeure toujours confidentielle pour protéger les résidentes. Ces dernières peuvent y demeurer de 3 à 24 mois.

Mme Ménard explique qu’elle a voulu mettre en place ce projet de logements sociaux dès son arrivée en poste au Parados en 2022 avec la demande d’un terrain à la Ville de Montréal.

À quoi ressembleront les nouveaux logements ?

Ces logements comprendront chacun 4 pièces et demie pour permettre d’accueillir une résidente ayant déjà fréquenté un centre de première étape avec ses enfants. L’une de ces unités sera entièrement adaptable. De l’accompagnement psychosocial est également prévu.

La bâtisse sera équipée de pellicules pare-balles sur les fenêtres, de systèmes de caméra, de boutons panique, d’appels d’urgence et d’entrées sécurisées.

Le coût total de la construction atteindra environ 5 M$, puisqu’en plus des logements, une section du bâtiment sera consacrée aux services externes du Parados. Déjà 90% des sommes nécessaires pour financer ce projet ont été amassées. 

Les premières pelletées de terre sont prévues cet été et les premières locataires pourraient emménager, dès l’automne 2025, avance Mme Ménard. Les plans de construction et les demandes de permis sont faits.

« Une femme qui vient de terminer son parcours en maison d’hébergement de 1^ière étape est confrontée à plusieurs défis. Elle a quitté un conjoint violent, s’est retrouvé dans un refuge, à des dizaines, voire des centaines de kilomètres de chez-elle et elle doit recommencer sa vie à nouveau », explique Catherine Ménard. Elle explique que face à la difficulté de trouver un logement, une femme dans cette situation peut revenir habiter avec son agresseur.

Ces logements de deuxième étape permettront aux femmes ayant séjourné au Parados de s’intégrer plus facilement dans leur nouveau secteur.

Après cette période de deux ans , plusieurs pourront se tourner vers les HLM (durée d’attente moyenne pour les femmes victimes de violence conjugale). D’autres se tourneront vers un autre type de logement locatif.

La photo en haut de cet article provient de CANVA.