Un homme est en train de sourire à la caméra avec un pinceau et un pot de peinture à la main.
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Franco Égalité : Démocratiser l’art pour le soustraire à l’élitisme

L’artiste montréalais multidisciplinaire Franck-Olivier Égalité-Belleus, connu sous le nom de Franco Égalité, refusait catégoriquement de devenir un artiste dans sa jeunesse. Il dessine depuis l’âge de trois ans et, rapidement, il a maîtrisé les rudiments de la peinture. Toutefois, le dessin n’était qu’un passe-temps à ses yeux. 

Surnommé l’«artiste » par sa famille et ses amis, M. Égalité-Belleus n’a jamais adhéré à l’idée de devenir un artiste à cause des nombreux stéréotypes associés à ce titre. L’archétype de l’être mégalomane et imbu de lui-même, confie-t-il, ne l’a jamais attiré. « J’ai toujours créé, mais c’était pour répondre à une demande ou pour être en service », ajoute-t-il.

Étudiant dans le programme de dessin animé au cégep du Vieux-Montréal, M. Égalité-Belleus obtiendra plus tard un baccalauréat en design graphique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Axé sur le multimédia et la communication visuelle, il tente à tout prix de s’écarter du monde artistique. Toutefois, sa réputation continue de le suivre. « Même durant ce programme à l’UQAM, tous les enseignants et les élèves me nommaient l’artiste quand c’était la dernière chose que je voulais être », raconte t-il. 

Soif créative

Après l’obtention de ses diplômes, il se met à travailler dans l’industrie de l’image, plus particulièrement pour des studios d’animation et des agences de publicité. 

Toujours très attaché au milieu artistique, M. Égalité-Belleus se rend compte qu’ «il n’y a rien qui satisfait ma soif créative, qui me permet de m’épanouir ou qui me stimule ». C’est ainsi qu’il décide d’entreprendre de transformer son passe-temps en une entreprise qu’il nomme Francorama.

Cette décision ne s’est pas prise sur un coup de tête. Après avoir longuement cogité sur les questions : qu’est-ce qu’un artiste et quel genre d’artiste compte-il devenir, M. Égalité-Belleus trouve finalement les réponses à ces questions. Il veut devenir «un artiste en service aux communautés, aux gens qui en ont besoin». 

Tranquillement, il commence à vendre ses services de muraliste, d’illustration commerciale, de design graphique ou d’animations, aux organismes, aux petites entreprises et aux différentes communautés de la ville, explique t-il. De bouche à oreille, il se bâtit un réseau de contacts. 

La première murale d’envergure que Franco Égalité réalise en collaboration avec MU Montréal rend hommage à Nelson Mandela trente ans après sa visite historique à Montréal. Située dans le quartier de la Petite-Bourgogne, elle prend place sur le mur de l’église Union United Church depuis 2020. Pour Franco, cette réalisation a déclenché sa carrière de muraliste. 

Image d'une murale rendant hommage à Nelson Mandela.
Murale rendant hommage à Nelson Mandela trente ans après sa visite à Montréal. Elle a été peinte par Franco Égalité et inaugurée en 2020

L’inspiration derrière la murale du Parc Hayward

À travers les ateliers de remue-méninges et de son contact constant avec les jeunes, l’artiste a été inspiré pour la murale du Parc Hayward. 

« Le thème choisi est l’évolution, la transformation et le cheminement vers l’avenir. La Maison des jeunes (MDJ) de LaSalle est un lieu très habité par les jeunes, ils ont donc choisi un thème et une esthétique qui représentaient ce lieu de vie et ce qu’il leur apporte », explique Julie Carlier, responsable des communications à MU Montréal.

Lorsque M. Égalité-Belleus a été contacté par MU Montréal pour le projet de réalisation d’une murale à la MDJ, l’organisme lui a mentionné qu’il avait été sélectionné par les jeunes. En plus de leur offrir des ateliers artistiques, ces jeunes ont été impliqués tout au long du processus créatif de la murale.

« Il est très bon dans l’interaction avec les jeunes et avec les gens dans le communautaire. C’est quelqu’un qui aime faire des ateliers […] donc c’est un artiste qui paraissait qualifié pour ce projet », ajoute Mme Carlier.

À travers cette murale, M. Égalité-Belleus veut établir un point de repère pour les jeunes et les parents au sein de la communauté LaSalloise. De par ses couleurs vives, il veut également communiquer la vibrance et la joie partagées au sein de la MDJ. 

Cette collaboration entre la MDJ, l’arrondissement de LaSalle et MU Montréal a permis à une vingtaine de jeunes entre 13 et 17 ans de s’impliquer dans ce projet depuis février. La murale de la maison des jeunes a été inaugurée le 26 juin au Parc Hayward.

« Je trouve que les initiatives comme ça, il devrait y en avoir de plus en plus dans des quartiers comme celui de LaSalle, partout ailleurs à Montréal et à l’extérieur », dit Franco Égalité. Pour lui, ce type de projets permet de démocratiser l’art. « Peu importe l’âge, peu importe [l’environnement] familial, faire en sorte que ce soit quelque chose qui sorte de l’élitisme », et rendre l’art accessible à tout le monde.

Un homme peint sur un mur de brique.
Franco Égalité travaille sur la murale de la Maison des jeunes de LaSalle

S’épanouir à la Maison des jeunes de LaSalle

Aujourd’hui, âgé de 29 ans, M. Égalité-Belleus réalise que lui-même aurait voulu avoir un endroit tel que la Maison des jeunes (MDJ) de LaSalle dans sa jeunesse. Selon lui, ce genre d’endroits permet aux jeunes de s’épanouir.

« Ça m’aurait permis, moi, personnellement, d’ouvrir mes horizons puis d’être un peu moins fermé par rapport au terme d’être un artiste », dit-il. Il avoue que sans les encouragements de sa mère qui l’a inscrite dans des ateliers créatifs dès son enfance, il n’aurait pas suivi cette voie.

M. Égalité-Belleus reconnaît le privilège qu’il a eu d’avoir une mère qui l’a poussé à suivre sa passion. Dès le début de Francorama, elle lui a apporté un soutien inconditionnel.

Quel est la suite pour Franco Égalité ?

Franco Égalité signera prochainement une autre murale pour célébrer les 50 ans de l’organisme Centraide. Conjointement, il travaille sur sa deuxième exposition qui aura lieu en février 2025. 

Les photos dans cet article ont été prises par Myrialine Catule.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal dans le cadre du programme de bourses pour les médias de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.