Accélérer le développement immobilier à Montréal : LaSalle et Le Sud-Ouest vont tester une nouvelle approche

La Ville de Montréal veut accélérer le développement immobilier sur son territoire. Son plan comprend un projet pilote dans les arrondissements de LaSalle, Le Sud-Ouest, Rosemont-La-Petite-Patrie et Ville-Marie ainsi que dans le secteur du futur écoquartier de Namur-Hippodrome.

Environ 80 projets immobiliers, dont la moitié à LaSalle et dans le Sud-Ouest, sont concernés. C’est la Cellule facilitatrice en développement immobilier, un comité-conseil formé en 2021 de parties prenantes du secteur de l’immobilier et de la Ville de Montréal, qui a suggéré cette approche.

Dans le cadre du projet pilote, plusieurs solutions vont être testées à LaSalle, dans le Sud-Ouest et les autres arrondissements pour les évaluer et les utiliser dans l’ensemble de la Ville si l’essai s’avère concluant.

Un nouveau processus de traitement des demandes testés sur 80 projets immobiliers dont une quarantaine à LaSalle et dans Le Sud-Ouest

« Tout part du constat que c’est compliqué de livrer des projets immobiliers à Montréal. Il y a 19 arrondissements avec 19 réglementations différentes. Certains doivent passer devant certaines instances consultatives, d’autres non », explique Benoît Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest et responsable de l’immobilier au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Les arrondissements choisis l’ont été en raison du nombre de projets d’envergure, mais aussi parce qu’ils « représentent toutes les particularités montréalaises en matière de développement immobilier. Ceux qui font partie du projet pilote sont ceux qui étaient prêts à participer à la démarche en 2023 », explique la relationniste à la Ville de Montréal, Camille Bégin.

Chacun des 80 projets sélectionnés comporte un certain degré de complexité et présente au moins une des caractéristiques suivantes :

• une valeur de 10 M$ et plus
• une valeur de 3 M$ et plus répondant à une priorité d’intervention ou de développement de la Ville
• inclut des logements sociaux, abordables et familiaux

Pour mener à bien cette tâche, la Ville finance un poste de commissaire au développement immobilier dans chacun des arrondissements ciblés pour être le pivot dans son secteur. Un comité avec les directeurs généraux adjoints de Montréal va, quant à lui, suivre l’avancement de tous les projets, proposer des solutions et finalement prendre des décisions pour faire avancer les dossiers avec les différents services.

M. Dorais explique ce qui va changer dans les arrondissements : au moment de l’analyse des projets, l’apport de chacun des services aura déjà été pris en compte, plutôt que de l’être pris à la pièce. « On veut cartographier le parcours. Les promoteurs, ce qu’ils veulent, c’est de la prévisibilité », précise M. Dorais.

Quels projets immobiliers sont concernés par cette démarche d’accélération à LaSalle et dans le Sud-Ouest ?

« L’objectif principal de la cellule facilitatrice, c’est l’optimisation des processus, sans jamais diminuer la qualité des projets », renchérit Hugo Rousseau, directeur de l’aménagement et des services aux entreprises à l’arrondissement de LaSalle, en ajoutant que le but est aussi de standardiser les processus.

26 projets ont été sélectionnés dans Le Sud-Ouest. Parmi eux, on retrouve les anciens ateliers du CN du Groupe Mach dans le quartier Pointe-Saint-Charles, en chantier depuis une dizaine d’années. On retrouve aussi un projet de 52 logements sociaux avec des locaux communautaires, toujours dans le même quartier, financé par quatre programmes gouvernementaux et réparti sur des terrains qui appartenaient à la Ville, l’ancienne commission scolaire de Montréal et à l’Archevêché de Montréal.

Du côté de LaSalle, ce sont une vingtaine de projets qui ont été identifiés. Ils sont tous à des étapes différentes. Cette liste est amenée à changer dans le temps. On y retrouve, entre autres, celui de 1000 logements de COGIR, à l’intersection de Newman et Léger.

« On s’est manifestés très fortement pour faire partie du processus. On est toujours dans une perspective d’amélioration continue, mais aussi c’est important pour nous les relations avec les promoteurs immobiliers. », raconte Hugo Rousseau, directeur de l’aménagement et des services aux entreprises à l’arrondissement de LaSalle.

Selon M. Rousseau, LaSalle a de bonnes pratiques qui pourraient être répliquées ailleurs.

« Les enjeux qu’on a sont surtout du côté des services centraux, la segmentation des processus », explique-t-il.

À terme, cette façon de faire pourrait aussi s’appliquer aux projets immobiliers de plus petite envergure.

« Le promoteur qui a un projet plus modeste ne sera pas désavantagé. Ça ne se fera au détriment de personne. On a une ressource pour coordonner », insiste le maire du Sud-Ouest. « Ce n’est pas un traitement différencié pour favoriser les grands joueurs immobiliers. C’est plus pour voir, comme administration, comment on peut s’améliorer », conclut M. Rousseau.

Pour l’instant, le projet-pilote ne devrait pas avoir d’impact sur le processus d’approbation référendaire, selon les arrondissements.

Toutefois, en vertu d’une réforme de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, les municipalités désireuses de densifier leur territoire, au Québec, pourraient empêcher la tenue d’un référendum, selon les informations de Radio-Canada.

La photo en haut de cet article présente une vue de l’est de LaSalle depuis le 14ème étage d’un chantier sur Newman et Léger en juin 2022. Elle a été prise par Gino Matta.