Les P’tits Marchés de Lachine: une oasis de fruits et légumes frais dans les déserts alimentaires lachinois

La saison des P’tits Marchés de Lachine a été lancée au Comité de Vie de Quartier (COVIQ), situé dans le secteur Duff-Court. En proposant des produits locaux frais et abordables, ces marchés contribuent à lutter contre les déserts alimentaires de l’arrondissement de Lachine.

Une mission qui passe par le portefeuille 

« On est présent dans des endroits où il n’y a aucune autre offre alimentaire que des dépanneurs », explique Elliot Lauzon-Schlachter, adjoint à la coordination au Groupe de Travail en Sécurité Alimentaire de Lachine. Le marché public de Lachine se situe au cœur d’un grand ensemble de logements sociaux. En offrant à ce quartier des produits frais à des prix qu’il estime « compétitifs à celui des grandes épiceries », M. Lauzon-Schlachter considère faire la promotion d’une alimentation saine. 

Pour permettre à cette initiative locale de rester accessible aux moins fortunés, un nouveau système de paiement solidaire, sur une base volontaire, a été instauré. Depuis cette année, les clients des P’tits Marchés ont la possibilité de payer 8% de plus sur leur commande, correspondant au prix des épiceries, et 15%, accotant le prix d’autres marchés, comme Atwater. 

Priorisant les produits frais à bas coûts plutôt que les produits bios plus chers à la commande, le responsable des P’tits Marchés de Lachine avoue que le marché ne serait, malgré tout, pas viable si ce n’était de l’aide financière de plusieurs organismes dont Centraide. « On ne fait pas vraiment d’argent sur les produits qu’on vend, mais, plus on vend de produits, plus on justifie, à ceux qui nous financent, que c’est un projet dans lequel il faut investir », souligne M. Lauzon-Schlachter.

L’écologie avant tout

La majorité des produits offerts par les P’tits Marchés de Lachine proviennent de la Ferme Urbaine Duff-Court et du jardin du Triangle Fleuri, situés à Lachine. Grâce à leurs cultures variées sans produits chimiques, pesticides ou herbicides, ces cultures contribuent à la capture du carbone et encouragent les cultivateurs et cultivatrices à éviter la surexposition aux pesticides, dommageables pour la santé à long terme. Une fois récoltés, les produits sont directement acheminés vers les marchés. En raison de la culture manuelle de ces jardins ainsi que du court trajet de livraison, les émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent sont très faibles. 

Comme ils mettent de l’avant, par souci d’écologie, des produits ultra-locaux, les P’tits Marchés s’approvisionnent auprès d’agriculteurs et d’agricultrices à proximité. Ces partenaires leur proposent leurs surplus de récoltes à des prix avantageux. Leur apport est indispensable, car les fermes urbaines lachinoises sont trop petites pour répondre à la demande du marché. Le partenaire le plus éloigné des P’tits Marchés de Lachine se trouve à Coteau-Du-Lac, mais pratique l’agriculture biologique.

Selon M. Lauzo-Schlachte, le souci de la vente de produits ultra-locaux rend impossible la compétition avec le marché international qui peut offrir une grande gamme de produits hors saison, à des prix extrêmement compétitifs. 

Le responsable des P’tits Marchés mise sur le contact humain et fait valoir la mission de l’organisme local. En échangeant avec la clientèle réunie autour des P’tits Marchés, il compte mettre de l’avant les bienfaits d’une alimentation saine et locale. Se préparant à bientôt donner des ateliers pour les jeunes sur l’alimentation saine, il utilise son expérience et ses connaissances pour le bien de Lachine. 

La photo en haut de cet article a été prise par Renaud Vaillancourt.