Joséphine Kalonji Mikemu
Éducation Partenaires

[Partenaires d’Ici] Joséphine Kalonji Mikemu : histoire de résilience, d’entraide, d’amour et de vocation d’infirmière

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Vouloir, c’est pouvoir !  C’est le cas pour Joséphine Kalonji Mikemu qui va bientôt réaliser son rêve de redevenir infirmière. Joséphine était déjà infirmière dans son pays natal, la République Démocratique du Congo.  Arrivée au Québec depuis presque neuf ans, elle va finalement pouvoir pratiquer sa profession d’infirmière en décembre prochain, à l’obtention de son diplôme d’études collégiales (DEC) en Techniques de soins infirmiers du Cégep André-Laurendeau. 

« À l’époque, le processus pour faire reconnaître mon expérience était très long. J’ai calculé que ce serait moins long pour moi de retourner aux études, que d’attendre d’obtenir la reconnaissance des acquis », raconte Mme Kalonji Mikemu.

Son expérience comme infirmière au Congo lui a quand même permis de travailler comme préposée aux bénéficiaires pendant cinq ans à temps plein. Dans ce travail, elle a vécu une situation qui l’a secouée et replongée dans son passé tragique, l’assassinat de son père devant ses yeux alors qu’elle avait à peine cinq ans.

« À cet âge, je pensais que mon père dormait et j’essayais tant bien que mal de le réveiller. Quand il est parti à l’hôpital et qu’on m’a confirmé son décès, je me suis dit que je devais devenir infirmière pour sauver les gens. C’est devenu ma vocation et ma raison d’être », explique-t-elle.

Une vocation qu’elle avait dû mettre sur pause à son arrivée au Québec. Un jour, alors qu’elle regardait la télévision, elle a entendu un homme de 65 ans raconter qu’il s’était promis d’obtenir son diplôme d’études secondaires avant sa mort, une chose qu’il venait de faire. C’est à ce moment qu’elle a décidé de retourner aux études.  « J’ai toujours dit que j’allais être infirmière, alors j’ai décidé de l’être aussi au Québec. Mon père me disait toujours, quand tu tombes, ne reste pas là, relève-toi. Tu peux épousseter ta chemise ou ton pantalon, mais tu dois continuer, car tu as un objectif à atteindre », se souvient-elle.

Recommencer à zéro au Québec sans ses enfants

En quittant le Congo, Joséphine a dû prendre la décision la plus difficile de sa vie : laisser derrière ses enfants à sa grande sœur. « Le processus est très long pour les faire venir, en partie à cause de l’instabilité politique qui règne au Congo et le délai pour l’obtention de ma résidence permanente. Je communique régulièrement avec eux, et j’envoie de l’argent à chaque occasion que je peux », mentionne Joséphine.

En retournant aux études à temps plein, Joséphine a fait des miracles avec le peu de revenus qu’elle recevait. Elle a aussi occupé son temps en offrant son aide à ses collègues en faisant du mentorat dans le programme de tutorat par les pairs.  

Tutorat par les pairs

C’est au sein de sa technique que Joséphine a commencé par aider ses collègues de classes qui éprouvent de la difficulté en biologie.  Ses conseils seront suivis par une personne, puis une deuxième et une troisième, puis elle se retrouve finalement avec une classe de dix personnes. C’est ainsi qu’elle a donné de son temps chaque semaine pour venir en aide aux étudiantes et étudiants du cégep à travers le tutorat par les pairs. Un programme qui consiste à jumeler les étudiantes et étudiants éprouvant des difficultés dans certaines matières avec ceux et celles qui réussissent mieux. 

 « J’essaie d’adapter ma façon d’expliquer selon le niveau de la personne. Chez nous, on dit qu’un doigt ne peut pas laver le visage, mais si tu mets tous les doigts ensemble, tu peux bien nettoyer le visage. Pour moi, si je suis capable de comprendre et de réussir un cours, je suis aussi capable de venir en aide à un collègue en difficulté pour qu’ensemble qu’on puisse avancer », affirme cette dernière. En plus de participer à ce programme, Joséphine a également joué le rôle d’ambassadrice lors de toutes les portes ouvertes et tous les événements impliquant l’accueil des futurs étudiants et étudiantes.  

La lumière au bout du tunnel

Bien que Joséphine va réaliser son rêve d’être infirmière au Québec, tranquillement, elle doit se préparer à l’idée de quitter le Cégep. « Le Cégep c’est mon oasis de paix, quand je suis ici, je suis avec ma deuxième famille. Les profs de la technique nous encadrent beaucoup, elles sont là pour nous. Tout le monde souhaite notre réussite. Je me souviens qu’une fois, je marchais dans le corridor et une des profs de soins s’est arrêtée et m’a demandé de mes nouvelles. Elle m’a dit de ne pas être gênée de cogner à sa porte si j’avais besoin de quoi que ce soit. Pourtant, elle ne m’avait jamais enseigné. C’est incroyable l’abondance d’amour et d’aide que j’ai reçue », affirme celle-ci, la main sur le cœur.

À l’été 2024, Joséphine Kalonji Mikemu travaillera comme infirmière à l’Hôpital de Verdun. Malgré tous les obstacles que la vie a mis sur son chemin, elle a eu le courage de ses convictions. Elle a surtout eu la détermination de ne pas abandonner son rêve d’enfant. Elle mérite tout notre respect et notre admiration. 

À propos de la Technique en soins infirmiers au Cégep André Laurendeau

Le Cégep André Laurendeau accueille annuellement plus de 200 nouveaux étudiantes et étudiants dans son programme Technique en soins infirmiers. Certaines et certains ont la possibilité de faire partie d’une cohorte particulière et suivre la formation spécifique à l’Hôpital de Verdun. Chaque session comporte un stage dans les hôpitaux de la région. Le Cégep possède une clinique de santé intégrée qui, en plus de servir de milieu de stage, offre des services de santé à la communauté. Les étudiantes et étudiants ont également la possibilité de faire un stage humanitaire à l’international. Elles et ils peuvent également poursuivre leurs études à l’Université de Montréal ou dans une université de leur choix, à travers le programme DEC-BAC en Sciences infirmières.  Le programme DEC-BAC est de 5 ans.  Pour tous les détails c’est par ici !

Pour plus d’informations sur les programmes du Cégep André-Laurendeau, c’est par ici !

Cette publication “Partenaires d’Ici” a été écrite par le Service des communications du Cégep André-Laurendeau et fait partie d’une série de témoignages d’étudiants et étudiantes du Cégep André-Laurendeau.

La photo en haut de cet article est un collage de deux photos de Joséphine Kalonji Mikemu fournies par le Cégep André-Laurendeau.

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Partenaire d'Ici: Cégep André-Laurendeau
Réputé pour sa qualité de vie et d’enseignement, le Cégep André-Laurendeau offre 25 programmes et profils d’études et dans divers pôles d’excellence, dont la gestion, les sciences et la technologie, les sciences humaines, les arts, les lettres et les communications. À cette offre s'ajoutent les nombreux programmes crédités et les cours de perfectionnement de la Formation continue. Le Cégep André-Laurendeau, c’est aussi une expérience unique pour sa vie sur le campus avec son centre sportif, sa salle de spectacle et ses activités socioculturelles.  Créé en 1968, le Cégep André-Laurendeau est un établissement d’enseignement supérieur public et francophone qui accueille près de 4000 étudiants. Il comporte deux centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT): InnovLOG, spécialisé en logistique et Optech, un centre spécialisé en optique et en photonique. Depuis 1991, le Cégep fait partie du réseau du Baccalauréat international (IB). 
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