Article modifié le 17 avril 2025, pour faire mention de la présence du candidat libéral Claude Guay.
Des organismes communautaires verdunois ont tenu une assemblée publique à la mairie d’Arrondissement, le 11 avril, pour réfléchir à des moyens d’agrandir le parc de logements sociaux à Verdun, pour et par la communauté.
Le public qui a répondu présent à l’appel dès 9h du matin était tel que la salle du conseil en était pleine à craquer. Étaient présents la mairesse d’arrondissement Marie-Andrée Mauger, accompagnée de membres de son conseil. S’y trouvaient aussi la députée provinciale de Verdun, Alejandra Zaga-Mendez, les candidats à l’élection fédérale Craig Sauvé, Louis-Philippe-Sauvé et Claude Guay, ainsi que bon nombre de personnes engagées.
D’emblée, un silence lourd s’est abattu sur la salle lorsque des données frappantes sont révélées au public dans le Portrait logement de Verdun 2025. Au total, l’arrondissement compte 4% de logements sociaux et communautaires.
Ce taux confère à Verdun la 13e position parmi les 19 arrondissements montréalais, très loin derrière son voisin Le Sud-Ouest qui en compte 21%. Le document dénote également l’absence de ce type d’habitations à L’Île-Des-Soeurs.
Selon le portrait de quartier, le revenu moyen après impôt des ménages verdunois est plus élevé que la moyenne des arrondissements montréalais. Toutefois celui-ci ne suffit pas à composer avec la hausse des loyers.
Le document indique une augmentation de 19% des frais mensuels moyens de logement pour les ménages locataires et 17% pour ceux propriétaires à Verdun, contre 16% et 15% pour l’ensemble de la Ville de Montréal.
Ainsi, les familles de Verdun doivent généralement consacrer plus de 30% de leur revenu pour se loger. Il est également plus coûteux de vivre à L’Île-Des-Soeurs que dans les quartiers de Wellington-de-l’Église et Desmarchais-Crawford.
Palier au manque criant de logements sociaux est la priorité du Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun (CACV), le regroupement communautaire Concertation en développement social (CDSV), et le Bureau de consultation jeunesse. D’autres organismes communautaires de Verdun, préoccupés par la situation, s’allient à eux.
« Le Verdun dans lequel j’ai grandi a considérablement changé. Parfois pour le mieux. Mais à la lumière des données qu’on a entendues… On essaie de ne pas être découragé, mais disons que c’est ça qui soulève beaucoup de défis », partage Louise Constantin, membre du CACV et citoyenne engagée.
Comment redévelopper le parc locatif à Verdun ?
Le plan d’urbanisme et de mobilité de la Ville de Montréal cible que 20 % de l’ensemble des logements sur le territoire de Montréal soient des logements hors marché, et ce d’ici 2050.
Pour atteindre cet objectif, Catherine Lussier, coordonnatrice au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), souligne l’importance des mobilisations citoyennes.
Selon elle, ce sont les mouvements populaires qui ont poussé le gouvernement provincial à mettre en place le programme d’aide à la construction de logements sociaux AccèsLogis. Cependant, celui-ci prend fin et sera remplacé par le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) prochainement.
En après-midi, le maître de cérémonie, François Saillant, auteur et militant pour le droit au logement et anciennement coordonnateur du FRAPRU, invite le public à prendre part à des ateliers de réflexion pour chercher des pistes de solutions concrètes.
Les participantes et participants ont consacré plusieurs heures à discuter des moyens d’accroître le nombre de logements sociaux à Verdun.
Des idées pionnières sont ressorties de l’échange, notamment, l’importance de se doter d’un plan d’acquisition des immeubles et d’un droit de de préemption sur les structures présentes, d’inclure une plus grande proportion de logements sociaux dans les projets en cours, ainsi que de mettre plus de pression sur les trois paliers de gouvernement afin d’avoir plus de ressources et de financements.
Avant de terminer, Marie Frédérique St-Onge, coordonnatrice du CACV, mentionne qu’il ne faut pas abandonner la lutte. « J’espère aujourd’hui, que vous repartez avec un message d’espoir, avec une vision de solutions, puis avec une envie de continuer ces mouvements sociaux pour ne pas qu’on s’embarque dans le découragement », conclut-elle.
La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule le 11 avril 2025.
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