Le jardin collectif Allions-Nous avec ses récoltes à la mi-août
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Un potager urbain à 20 dans la cour de l’ex-école Allion à LaSalle

Bettes à carde, concombres et radis font partie des premières récoltes du potager urbain mis en place cet été dans la cour de l’ancienne école Allion sur Édouard à LaSalle. L’organisme citoyen Allions-Nous a investi cet espace vide depuis la fermeture de l’école en 2007 pour y installer un jardin collectif.

Vingt résidentes et résidents du Bronx se sont portés volontaires au début de l’été. Nul besoin de posséder une expérience ou une connaissance approfondie des plantes, cette activité récréative était offerte à tous les membres de la communauté. Pour ces bénévoles, le jardinage est un passe-temps, pas une corvée. Tous se sont engagés à venir au moins une fois par semaine pour accomplir l’entretien quotidien tel que l’arrosage ou l’arrachage des mauvaises herbes. 

Stephan Senghor, entrepreneur social spécialisé en agriculture urbaine, en économie circulaire et en transition écologique des territoires urbains, explique l’importance de mobiliser une communauté à participer dans l’agriculture urbaine sans que cela devienne une contrainte. 

« Cultiver ce n’est pas une activité qui est facile à la base, mais il faut la rendre facile et conviviale », ajoute M.Senghor. Ce dernier a offert son expertise en développement de jardin communautaire à Allions-Nous lorsqu’ils ont lancé leur projet. 

« L’idée du jardin, c’est pour les gens qui n’ont pas le temps de s’occuper d’un jardin à temps plein. C’est parfait parce que là, on est vingt personnes qui s’occupent du même jardin », explique Pierre Cloutier, le coordonnateur bénévole du jardin collectif d’Allions-Nous.

En plus de passer de nombreuses heures chaque semaine à s’occuper des plantes, M.Cloutier élabore les plages horaires de l’équipe des 20 afin de séparer équitablement les tâches quotidiennes. Il compile également des données soumises par les bénévoles après leur passage au jardin via un formulaire Google, disponible en scannant un code QR sur place. Cela permet de quantifier les efforts dans le jardin. Tous auront droit à leur part des récoltes, séparées équitablement entre les membres. 

Dans ce projet collectif, les jardinières et jardiniers sont tous égaux et suivent un fonctionnement où chacun peut suggérer des tâches à accomplir. « Si quelqu’un se demande quoi faire, on se parle entre nous, on décide entre nous, il n’y a pas de chef », précise M.Cloutier. 

Jardin collectif de la cour Allion (8 juin 2024) – Crédit photo : Karine Joly

Jardin collectif : des légumes, des mauvaises herbes et des défis

En entrevue avec Nouvelles d’ici, Pierre Cloutier reconnaît que le jardin collectif a dû surmonter plusieurs obstacles au cours des derniers mois.

Les journées de canicule suivies de journées froides et de pluies parfois diluviennes ont grandement affecté la santé des plantes. Les conditions météorologiques ont constitué le principal défi dans ce projet.

La disponibilité tardive de la cour de l’ancienne école Allion, uniquement à partir du 4 juin, a retardé le début de la saison. Avant le début des plantations, il était très difficile de trouver du temps libre et de mobiliser les bénévoles pour la construction des bacs à plantes. La gestion des vacances en cette période estivale a aussi compliqué la planification des horaires.

Par manque d’expérience dans l’organisation d’un jardin, l’équipe des 20 n’a pas pris en compte les associations de cultures au moment de planter, ce qui a réduit le nombre de légumes récoltés. Enfin l’espace d’entreposage pour ranger leur récolte n’avait pas été prévu initialement pour permettre aux membres de venir chercher leur part. Un petit réfrigérateur a finalement été installé à cet effet.  

Mais, la satisfaction de pouvoir jouir des récoltes surpasse les difficultés auxquelles ils ont dû faire face cet été. Pierre Cloutier mentionne avec plaisir qu’ils ont bien appris de leur expérience.

Très fier de la saison à ce jour, il contemple les bons coups et est particulièrement impressionné par la bonne communication au sein de leur équipe et de l’engagement citoyen lors de la réalisation de ce projet. Ce dernier salue également le support de Destination Travail et de l’Arrondissement de LaSalle.  

Si c’est possible, tout le monde souhaite que cette expérience d’agriculture urbaine se renouvelle l’an prochain dans le Bronx. 

La photo en haut de cet article est un collage de plusieurs clichés des bénévoles du jardin et d’une photo générale de l’installation dans la cour Allion prise par Myrialine Catule le 15 août 2024.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.