Capture d'écran
Actualités Affaires civiques Affaires d'ici Arrondissements Entreprises Lachine Le Sud-Ouest Municipal Urbanisme

Canal Lachine : un immense terrain contaminé situé à Lachine et Le Sud-Ouest bientôt réhabilité et redéveloppé

Les sols et l’eau en dessous des 300, rue de la Berge-du-Canal, 5, avenue Saint-Pierre à Lachine et du 7400-7800 rue Notre-Dame Ouest dans Le Sud-Ouest seront réhabilités au cours des prochaines années en vue de l’implantation d’un important projet de redéveloppement industriel et commercial.

Ce vaste terrain, bordé à l’ouest par la rue Saint-Pierre, à l’est par le boulevard Angrignon, au nord par la rue Notre-Dame Ouest et au sud par le canal Lachine, a une superficie d’environ 33 hectares, soit l’équivalent de plus de 46 terrains de football. Il est traversé d’ouest en est par un fossé qui est en partie canalisé.

« Le redéveloppement du site inclut la construction de nouveaux bâtiments commerciaux et industriels, d’espaces de circulation et de stationnement ainsi qu’à l’aménagement d’aires paysagées et gazonnées. Il inclut également la relocalisation du fossé vers le sud, soit vers le canal », a indiqué lors d’une séance d’information publique, Daniel Larose-Charrette, directeur de projet en géo-environnement pour Englobe, entreprise mandatée pour procéder à la caractérisation des sols.

Le site est occupé depuis 1913 par des activités industrielles lourdes et commerciales. De nombreux équipements pétroliers ont été recensés sur le site, dont « potentiellement » un dépôt.

Au cours des dernières années, différentes études de caractérisation environnementales ont été réalisées principalement par la firme Englobe. Plus de 500 sondages ont été faits sur l’ensemble du site. Plus de 1000 échantillons de sols ont été utilisés pour déterminer la qualité environnementale des sols.

Un sol contaminé

On y trouve en surface un remblai qui contient parfois du bois, des scories et de la brique. Sous le remblai, on retrouve un sol naturel, composé de tourbes et de marne, un type de roche.

On y retrouve plusieurs contaminants qui dépassent les critères acceptables, selon le ministère de l’Environnement : des hydrocarbures pétroliers, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, c’est-à-dire des substances organiques constituées d’atomes de carbone et d’hydrogène, ainsi que des composés organiques volatiles et des métaux.

On trouve également des matières résiduelles dans le remblai, dont la présence de 5000 mètres cubes de matières résiduelles dangereuses. Parmi les matières résiduelles non valorisables identifiées, on trouve principalement des scories, des sables de fonderie et du charbon.

De l’eau contaminée

Les principaux récepteurs potentiels d’eau souterraine dans le secteur à l’étude sont les conduits d’égouts sur le site lui-même ainsi que dans l’emprise des infrastructures routières en aval, les drains français des différents bâtiments, ainsi que le fossé qui traverse le site. L’eau s’écoule principalement vers la rue Notre-Dame Ouest, et non pas le canal Lachine à proximité.

Tout comme dans les sols, plusieurs contaminants dans l’eau souterraine dépassent les critères acceptables du ministère. Des composés organiques volatiles, quelques métaux, de l’azote ammoniacal et des chlorures ont été détectés.

Sur les 78 puits aménagés sur l’ensemble de la propriété, un seul puits se distingue par une phase libre d’hydrocarbure composée de mazout lourd.

Il y a également des contaminants dans l’eau de surface du fossé, dont des métaux, les dioxines et les furanes, un groupe de produits chimiques qui se forment au cours de certains processus de combustion, ainsi que du phosphore total. Toutefois, il est important de noter que « les eaux présentaient des concentrations plus élevées avant d’entrer au site qu’en sortant du site à l’étude », indique M. Larose-Charrette.

Certains biogaz comme le méthane ont aussi été répertoriés sur le site. Des valeurs supérieures à la limite d’explosivité ont été retrouvées dans huit puits d’observation.

Des bâtiments également contaminés

Durant les études, des prélèvements ont aussi été faits dans les bâtiments.

On y trouve des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante, du plomb, des biphényles polychlorés (BPC), des hydrocarbures pétroliers ainsi que des structures de bois et des travers de chemin de fer.

Il y a également du béton, de la brique ainsi des systèmes d’éclairage qui peut contenir du mercure, du sodium et des BPC.  Également, les systèmes de climatisation peuvent contenir des halocarbures. Plusieurs réservoirs de produits pétroliers et d’autres réservoirs de produits chimiques sont présents sur le site.

Les résultats des études ont été transmis à AtkinsRéalis, le nouveau nom de l’entreprise d’ingénierie et de construction SNC-Lavalin, qui ont procédé à ce qu’on appelle communément une analyse de risques, dans l’optique du maintien en place de matériaux contaminés, lors des travaux de réhabilitation.

Quel est le plan de réhabilitation ?

Une première version du plan de réhabilitation a été déposée au ministère de l’Environnement en octobre 2023. Un plan de démantèlement a aussi été préparé.

Pour le maintien en place et le confinement des matériaux contaminés, il a été proposé de procéder au recouvrement avec 40 cm de matériaux propres sous les surfaces imperméabilisées, au recouvrement en surface de 1 mètre de matériaux propres pour tous les autres aménagements et un enrobage de 20 cm de matériaux propres pour les conduites ou la fondation des bâtiments.

Il y aura aussi une excavation des matières résiduelles dangereuses, des matières résiduelles non dangereuses ou non valorisables et des autres sols contaminés non réutilisables. Ces matériaux-là seraient chargés directement dans des camions et disposés dans des lieux autorisés par le ministère de l’Environnement.

« Les sols qui présentent des concentrations d’hydrocarbures au-delà des critères d’usage seront excavés et ceux-ci vont être traités en biopiles afin d’éventuellement atteindre les valeurs acceptables pour être réutilisés comme remblayage au site à l’étude », a aussi précisé le directeur de projet.

L’ensemble des travaux vont faire l’objet de surveillance par des techniciens en environnement supervisé par une firme spécialisée en environnement.

De nouveaux puits d’observation vont permettre un suivi de la qualité des eaux souterraines et des biogaz sur un certain nombre d’années.

Quelques interrogations de l’Arrondissement de Lachine

Parmi la dizaine de personnes participant à la séance d’information publique en ligne, des fonctionnaires de l’Arrondissement de Lachine ont demandé quelques précisions.

Ghislain Dufour, commissaire au développement économique de l’Arrondissement de Lachine, se demandait combien de temps cela prendrait pour décontaminer le site. M. Larose-Charrette lui a répondu que la réhabilitation peut prendre quelques années, selon l’échéancier, en fonction des conditions météo.

Lynda Poirier, conseillère en aménagement à l’Arrondissement de Lachine, avait plutôt des préoccupations par rapport aux éléments patrimoniaux du site. Le directeur de projet lui a fait savoir que la démolition des bâtiments n’avait pas encore fait l’objet d’études, mais un employé de la firme de relations publiques National, qui animait la rencontre, lui a promis de faire un suivi sur cette question.

La photo en haut de cet article est une capture d’écran de Google Maps.


Dernières nouvelles d’ici


L’information locale, c’est important pour vous ?

Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 199 135 lectrices et lecteurs en 2023 avec une équipe majoritairement composée de bénévoles.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.

Pourquoi laisser Facebook décider si les nouvelles d'ici sont importantes pour vous ?Abonnez-vous à notre infolettre gratuite du vendredi pour continuer de vous informer sur l'actualité et les activités de votre quartier à Lachine, LaSalle, Verdun-IDS et dans le Sud-Ouest !
Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.