Deuxième étape de la tarification solidaire au CVM de LaSalle : vers une implantation plus large

Le Centre du Vieux-Moulin (CVM) de LaSalle est actuellement dans sa deuxième phase d’implantation de la tarification solidaire. Il a convié les partenaires du territoire à en apprendre plus et peut-être à l’implanter ailleurs, lors d’une rencontre tenue le 6 février, au Centre culturel et communautaire Henri-Lemieux.

« Tout au long de notre vie, on a des assemblages différents de besoins. Nos besoins évoluent, ils changent. Nos façons d’y répondre vont évoluer aussi. C’est un peu ce genre de préoccupations là que le Centre du Vieux Moulin a derrière la tête avec des programmes comme une tarification solidaire », indique le designer social, Steeven Pedneault.

En planification et en phase d’implantation depuis près de 2 ans, la tarification solidaire au CVM a été détaillée lors de la rencontre. La première phase a été mise en place en 2023-2024, grâce au soutien financier de Centraide et l’accompagnement d’Espace Stratégies.

La deuxième phase, soit celle en 2024-2025 se termine en mars. S’articulant principalement autour de la communication, elle bénéficie d’un financement de PME-MTL. Elle a permis d’adopter le slogan Ensemble, tout est possible, et une signature visuelle propre à l’initiative.

Le tout est utilisé dans plusieurs publications du CVM, dont une brochure, une marquise et une murale dévoilée également le 6 février. Plusieurs ateliers sur la tarification solidaire sont aussi programmés.

Les visages de la précarité

« On a observé de la précarité financière chez les membres. On avait des usagers, des usagères qui ont perdu l’accès à des services et la solution pour redonner l’accès à ces personnes-là dans la dignité, c’était la tarification sociale », a expliqué Carol-Ann Doddridge, chargée de projets pour l’implantation d’une tarification solidaire au CVM.

Contrairement à la tarification sociale, nul besoin de justifier son statut pour en bénéficier. « Il faut que ce soit fait dans la dignité. On ne veut pas de stigmatisation dans notre programme », a justifié la chargée de projets. 

« Avec une tarification solidaire, l’idée c’est d’avoir des interactions qui vont être significatives, que les gens qui viennent ici sentent qu’ils vont être accueillis, peu importe leur identité. Il n’y aura pas quelque chose qui va être rajouté sur les épaules », a ajouté Steeven Pedneault.

Pour l’instant, deux secteurs ont été ciblés pour l’implantation de la tarification solidaire au CVM : l’alimentation et les activités. Déjà, elle a été implantée pour les dîners communautaires, via des contributions volontaires. Les repas congelés et le Café des aînés sont aussi dans la ligne de mire. Pour les activités, des échelles de prix sont en réflexion.

La première phase a justement permis de la définir et de comparer les différents modèles de tarification solidaire. Un sondage a aussi été mené dans la communauté. Cela a permis de mieux cerner les besoins et d’adapter les moyens de communication.

« Ça demande du temps, ça demande de l’énergie pour qu’on s’assure que les gens adhèrent au programme. Sinon, il n’y aura pas de programme », concède Carol-Ann Doddridge.  

« C’est vraiment par conviction [que tu adoptes la tarification solidaire], pas pour faire des sous, ça c’est clair. Tu le fais par conviction de vouloir donner un accès à tous », a mentionné Hélène Lapierre, directrice-générale du CVM.

La fixation des prix sera réalisée graduellement. La tarification solidaire est aussi déjà implantée au niveau de la clinique d’impôts, avec un mécanisme de contribution volontaire. Globalement, le service fait encore mieux ses frais qu’à l’époque où le tarif était unique.

Les photos dans cet article ont été prises par Carl Sincennes le 6 février 2025.