Des mains dans des pots de terres.
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Saint-Pierre à Lachine : un atelier d’initiation à l’alimentation durable porte ses fruits

Le temps plutôt maussade n’a pas empêché qu’une dizaine de Lachinoises et Lachinois se réunissent au 59, avenue Saint-Pierre, pour s’initier à la pratique de l’alimentation durable et abordable ce samedi. La séance pratique a été conçue pour initier le public à la production de fruits et légumes à la maison et l’informer quant aux points d’approvisionnement hyperlocaux. 

Le groupe a assisté à une présentation sur l’alimentation durable suivie d’un cours de cuisine. Ensuite, les enfants et les adultes se sont retroussés les manches pour faire eux-mêmes leurs pots de semis. 

Pour la lachinoise Karima Louness, l’activité est parfaite pour les apprenties jardinières et jardiniers. Elle-même a tenté à plusieurs reprises de se lancer dans le jardinage, mais sans succès. Toutefois, « cette année, je vais commencer à planter (des semis) sérieusement », déclare-t-elle avec conviction. 

Une résidente de Saint-Pierre, Omolabake Oyewole, a grandement apprécié les ateliers de semis et de cuisine avec ses deux garçons. « Je voulais essayer quelque chose de différent aujourd’hui », partage-t-elle.

Ce cadre lui a permis d’en apprendre plus sur les types de semences et de trouver des astuces pour protéger ses plants des écureuils. « Je pense que faire pousser des tomates et des poivrons me permettront de réduire mes dépenses en épicerie », ajoute Mme Oyewole.

Éléonore Escobar, responsable de projet sur la biodiversité urbaine au GRAME, reconnait que le territoire enclavé du quartier Saint-Pierre constitue un désert alimentaire pour ses 5 200 Pierrois et Pierroises.

Le GRAME, La p’tite maison de Saint-Pierre, le 59 Saint-Pierre, le Groupe de travail en sécurité alimentaire de Lachine et les bibliothèques de Lachine tentent de guider la population lachinoise vers des alternatives alimentaires plus saines, locales et écologiques.

Selon l’analyse territoriale réalisée par l’organisme Centraide du Grand Montréal, le nord-est de Lachine est appauvri en offres commerciales, ce qui entraine un déficit de ressources et de services, notamment alimentaires.

Promouvoir l’achat local

Afin d’encourager l’alimentation durable et la consommation de produits hyperlocaux, cet atelier a été présenté pour la première fois en mars 2024, dans le cadre du Mois de la nutrition, avec l’objectif de devenir un rendez-vous annuel.

Dans le même esprit, le programme de carte de proximité a vu le jour à Lachine en 2024.  Cette carte s’utilise comme moyen de paiement uniquement dans Les p’tits marchés de Lachine, explique Brendan Sheehan, coordonnateur au Groupe de travail en sécurité alimentaire de Lachine.

Ce programme est chapeauté par le Carrefour solidaire, un centre communautaire d’alimentation qui alloue cette année 20 000 $ pour offrir ces cartes à la communauté lachinoise, ajoute M. Sheehan. 

Tout en stimulant l’économie locale, il permet aux Lachinoises et Lachinois faisant face à l’insécurité alimentaire d’avoir accès à des fruits et légumes à prix abordable. Les personnes inscrites reçoivent 50 $ par mois, jusqu’à concurrence de 125 $ pour les ménages de quatre personnes et plus. La carte proximité est valide de juin à octobre, soit la période des marchés estivaux.

Les places sont limitées. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire auprès des organismes communautaires de Lachine à compter de la mi-avril.

L’image de couverture a été prise par Myrialine Catule le 5 avril 2024.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.