Installée à Verdun en 2015, Dre Sylvia Villeneuve est neuropsychologue. À 42 ans, elle dirige le centre de recherche sur la prévention de la maladie d’Alzheimer de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas depuis 2022.
Née à Québec, mais ayant grandi à Ahuntsic, Sylvia Villeneuve fait un petit projet de recherche sur la maladie d’Alzheimer à la fin de son secondaire. « J’étais fascinée par cette maladie, avec en tête ma grand-mère qui en était atteinte », se rappelle la neuropsychologue.
Cette fascination pour la maladie « épouvantable » de sa grand-mère a joué un rôle déterminant dans sa décision d’entreprendre des études universitaires et dans le choix de la psychologie comme discipline. « C’est très difficile d’avoir été si proche d’une personne, puis que cette personne ne se souvienne plus de nous. »
Après un Bac à l’UQAM, un doctorat à l’Université de Montréal, deux formations postdoctorales, la première en Californie et la seconde à Chicago, Dre Villeneuve revient à Montréal. C’est le Dr John Breitner, fondateur du centre de recherche qu’elle dirige aujourd’hui qui l’a recrutée. Elle est maintenant une neuropsychologue spécialisée dans la maladie d’Alzheimer, à la fine pointe du développement de la recherche sur la prévention de cette maladie.
C’est aussi une professeure de l’Université McGill. « Pour être chercheure avec un emploi permanent, on doit être professeure à l’Université » explique la directrice du centre de recherche. « Mais la majorité de mon travail, c’est de faire de la recherche. »
Verdun : l’endroit idéal pour concilier responsabilités professionnelles et vie personnelle
« Mon travail c’est une passion », répond Dre Villeneuve avec un sourire. « On travaille beaucoup d’heures par semaine. Mais c’est une balance de temps à consacrer à différentes tâches ou priorités. (…) Quand tu fais ce que tu aimes et que cela t’apporte quelque chose, tu ne vois pas passer le temps. »
La mère de deux jeunes enfants concède qu’après une journée bien remplie à Douglas, elle est « contente d’aller chercher les enfants avant de rentrer chez elle. » Habiter Verdun, là où elle travaille, est un avantage important dans l’organisation de la vie de famille pour elle.
« Mon conjoint et moi, essayons de faire du sport, du ski, de la course. Depuis un an je fais partie du club de course à Verdun. Nous avons une vie sociale active. Ma mère habite au-dessus de chez moi. »
Prévention de la maladie d’Alzheimer à Douglas : un centre d’expertise de calibre mondial à Verdun
« On sait maintenant que la maladie d’Alzheimer commence dans le cerveau à peu près de 10 à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes », explique Dre Villeneuve avant d’ajouter « qu’il y a toute une phase silencieuse pendant laquelle les personnes commencent à développer la maladie, mais sans répercussions, sans troubles cognitifs. »
Ce travail de recherche s’articule en deux volets : « d’abord identifier les personnes qui, 20 ans plus tard, vont avoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer et ensuite trouver des façons de prévenir la maladie, de la stopper. »
Maintenant qu’il est possible de détecter davantage, « on veut aussi essayer d’intervenir, ce qui n’est pas facile. »
Soulignant que l’on vit beaucoup plus vieux qu’avant et c’est une avancée, Dre Villeneuve fait remarquer que l’on est en train de se rendre compte qu’on n’a pas vraiment réussi à améliorer la qualité de vie dans ces années additionnelles. « Mais là, maintenant, qu’est-ce qu’on fait pour essayer de changer les choses plus tôt, avant qu’il soit trop tard, pendant que la personne n’a pas de troubles cognitifs ? C’est à cette étape qu’on veut bloquer la maladie », insiste-t-elle.
Un nouveau financement d’un montant de 1,745 millions de dollars provenant de la fondation canadienne, Weston Foundation, permettra justement de débuter une nouvelle étude clinique pour une cohorte de 200 participants et participantes.
Le centre de recherche de l’Institut Douglas est aujourd’hui « un centre d’expertise mondial au niveau de la détection précoce », précise Dre Villeneuve.
« À Douglas, on se concentre sur des personnes qui n’ont pas de troubles cognitifs. Ailleurs, d’autres études portent sur les gens qui ont déjà des troubles cognitifs ou la maladie d’Alzheimer. »
La photo en haut de cet article a été prise par Pierre Girard.
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