Terrain en friche
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Pumptrack de l’IDS : toujours des questions et une pétition

Le futur pumptrack de l’Île-des-Sœurs continue de faire couler l’encre. Plus de 1000 personnes ont signé une pétition en ligne demandant qu’il soit implanté ailleurs. Plusieurs questions ont également été posées à ce sujet lors du conseil de Verdun du 2 juillet.

C’est Elyse Morin, une résidente de l’IDS, qui a lancé la pétition Non à la construction d’une pumptrack sur le terrain adjacent au boisé du Domaine St-Paul, le 16 juin sur la plateforme change.org.

« Nous demandons à la ville de reconsidérer le choix de cet emplacement pour le pumptrack. Il existe certainement d’autres lieux, où une telle installation pourrait être construite, sans mettre en péril un écosystème aussi précieux », peut-on lire dans la pétition.

Comme d’autres citoyennes et citoyens, Mme Morin s’inquiète surtout de sa construction sur un terrain limitrophe du boisé du Domaine Saint-Paul, désigné comme « écosystème forestier exceptionnel » par le ce qui était le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, du Québec jusqu’en 2022.

Ce terrain semble d’ailleurs être protégé par décret depuis 1990. « Pour les environs du boisé, la ville prévoira dans ses règlements de zonage, de lotissement et de construction les normes nécessaires à la sauvegarde du boisé », indique ce décret.

Mme Morin précise d’ailleurs qu’elle n’est pas contre le pumptrack, en tant que tel, mais s’oppose plutôt à sa localisation. Elle cherche des terrains alternatifs où il pourrait être construit. Elle propose, entre autres, de prendre la partie non utilisée par le terrain de soccer du parc Adrien D. Archambault, en déplaçant les clôtures. Un autre terrain est aussi à l’étude par d’autres gens impliqués à IDS, mais sa viabilité reste à démontrer.

Membre du comité citoyen du boisé du Domaine Saint-Paul, Philippe Tremblay affirme qu’ « on est vraiment préoccupés par le fait que les terrains sont tellement proches l’un de l’autre. Ça peut avoir des impacts, comme sur l’écoulement des eaux, par exemple. »

Selon ce dernier, l’une des solutions pour éviter ce genre de situation serait la création d’un comité permanent de gestion du boisé Saint-Paul.

« On espère qu’il y a encore des chances de faire changer la Ville d’idée. Peut-être, qu’il va y avoir d’autres informations qui vont circuler pour faire en sorte que ce soit plus difficile de le justifier ou ils vont se rendre compte des éléments qui n’ont pas été pris en considération dans le choix du site », espère Mme Morin.

Dans le cas contraire, un recours en justice n’est pas exclu.

Bien qu’elle préfèrerait que le lot en question où sera construit le pumptrack demeure en friche, la résidente suggère que la Ville étende les jardins communautaires sur ce lot si elle veut absolument l’utiliser, un usage beaucoup plus approprié pour ce terrain, selon l’instigatrice de la pétition.

Une partie du lot est déjà occupée par un site de dépôts organique « temporaire » des Travaux publics.

Questions du public à ce sujet au conseil d’arrondissement de Verdun-IDS

Lors de la dernière séance du conseil, plusieurs personnes préoccupées ont tenu à faire valoir leur point de vue à ce sujet.

Questionnée par Mme Morin sur l’impact écologique, la mairesse de Verdun, Marie-Andrée Mauger, a répondu que le site choisi pour la construction du pumptrack est hors du périmètre du boisé.

« Le site occupe une superficie de 3500 mètres carrés, mais l’aménagement du pumptrack en tant que tel, est de 1000 mètres carrés. C’est un terrain vague, non aménagé, déstructuré, des sols contaminés. On va décontaminer le site. On va y faire des plantations », dit-elle en concédant qu’il y aura de la minéralisation pour aménager le site. Mme Mauger rappelle que des autorisations doivent être obtenues par le ministère de l’Environnement et que certains arbres seront conservés.

«Les constructions autour du boisé Saint-Paul peuvent avoir un impact beaucoup plus grand qu’une infrastructure collective. Pour l’éclairage des résidences privées, parfois les piscines, on a dû faire beaucoup d’interventions par le passé», ajoute-t-elle.

Une résidente, voisine du terrain qui devrait accueillir le pumptrack d’IDS, a mentionné le décret gouvernemental qui protège le boisé Saint-Paul et les zones périphériques. Elle a demandé si une évaluation environnementale avait été faite. La mairesse a encore une fois mentionné les autorisations qui devront être délivrées par le ministère de l’Environnement.

« Il ne va pas émettre le certificat avant qu’on ait rempli certaines conditions. Je l’ai vécu pour le lac Lacoursière. Ça a été difficile. Les fonctionnaires du ministère n’ont pas la réputation d’étudier les demandes à la légère. Il y a des mécanismes pour s’assurer de la conformité », a poursuivi Mme Mauger.

Une autre résidente, en faveur de ce projet, s’est plainte de la « désinformation » concernant le projet de construction du pumptrack à l’IDS et a invité l’arrondissement à se battre contre cela. Elle voulait savoir si le pumptrack aurait une allure champêtre et plusieurs niveaux pour les pratiquantes et pratiquants. La mairesse s’est engagée à ce qu’elle soit stimulante pour tous.

Bernard Tessier, un autre résident impliqué de l’IDS, a demandé qu’on fournisse l’empreinte carbone du pumptrack. « Il n’y aura pas la création d’un îlot de chaleur », a déclaré Marie-Andrée Mauger en ajoutant que l’arrondissement n’a pas les moyens de faire un inventaire des gaz à effet de serre (GES).

Une dernière personne se demandait s’il était possible de connaître les résultats des études de caractérisation environnementales qui ont été faites au parc Adrien D. Archambault, et les moyens pour assurer sa décontamination.

Selon l’étude faite dans les années 1960, lors des travaux de remblayage, « le niveau de contamination est variable, selon le lieu de forage. Il va falloir faire des forages additionnels en vue des travaux. Le but est de maintenir en place au maximum les sols », a précisé la mairesse de Verdun, Marie-Andrée Mauger.

La conseillère de ville, Véronique Tremblay, en a profité pour mentionner que les études précédentes avaient été réalisées dans le but d’aménager une école sur le site, mais que les exigences ne sont pas les mêmes que pour construire un pumptrack.

La photo du site du futur pumptrack d’IDS, en haut de cet article, a été prise en juillet 2024 par Carl Sincennes.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.