La P’tite Maison de Saint-Pierre, un acteur communautaire du quartier de Lachine

Article modifié le 11 mars, pour préciser le déménagement hors du quartier de deux ressources.

Dans le quartier défavorisé de Saint-Pierre, à Lachine, un organisme communautaire offre une multitude de services aux résidentes et résidents. La P’tite Maison de Saint-Pierre tente ainsi de revitaliser ce secteur enclavé.

Depuis sa création en 2011, cet organisme, situé au 41, avenue Ouellette, est devenu un lieu de rencontre pour la population locale qui fait face à de nombreux défis.

La P’tite Maison de Saint-Pierre loue gratuitement le bâtiment au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB). Le lieu, jadis occupé par la conciergerie de l’école primaire Martin-Belanger, ne manque pas d’animation, comme l’a constaté Nouvelles d’Ici. 

Une équipe de huit intervenantes travaille ici, menée par la directrice Inass El Adnany. Avant de prendre la direction de La P’tite Maison de Saint-Pierre en 2022, cette dernière a commencé son parcours dans le quartier en 2014. Elle était stagiaire dans le cadre d’un projet de revitalisation urbaine.

Son engagement pour la communauté l’a amenée à travailler directement avec la population, lui permettant ainsi de comprendre les besoins spécifiques. « En ce moment, la P’tite Maison et le 59 Saint-Pierre, sont les seuls organismes d’intervention sociale présents dans le quartier », regrette-t-elle.

Elle souligne par ailleurs le déménagement du Centre de pédiatrie sociale communautaire de Lachine (CPSC) et du Comité logement Lachine-LaSalle (CLLL), ainsi que la fermeture de la Caserne des jeunes.

Une enclave

Pourtant, ce ne sont pas les besoins qui manquent dans ce quartier qui compte environ 5200 habitants, selon l’analyse territoriale de l’organisation Centraide du Grand Montréal. Saint-Pierre est confronté à une multitude de problèmes socio-économiques, notamment la pauvreté. Les logements sont vieux et souvent insalubres, ce qui fait de Saint-Pierre un quartier de transit, estime également Mme El Adnany.

« Depuis les quatre dernières années, on a plusieurs demandeurs d’asile qui sont venus au quartier Saint-Pierre. Je pense que les loyers sont moins chers, comparé à d’autres quartiers », explique-t-elle à Nouvelles d’Ici.

De plus, le quartier est un désert alimentaire où seuls des dépanneurs offrent des produits d’épicerie, et « les gens sont obligés d’aller à Lachine ou à LaSalle pour faire leurs courses », indique la directrice.

Par ailleurs, l’isolement géographique, dû aux autoroutes et aux voies ferrées qui encerclent le quartier, en complique le développement.

Une palette de services

L’organisme propose une variété de services adaptés aux besoins de la communauté. Parmi eux, l’aide alimentaire, qui connaît une augmentation significative des demandes, témoigne de la précarité grandissante des Pierrois et Pierroises.

« Nous distribuons environ soixante paniers alimentaires chaque semaine, et la demande augmente chaque année », précise la directrice.

En plus de l’aide alimentaire, La P’tite maison offre un espace de rencontre, des ateliers, des activités interculturelles et même une friperie pour se procurer des vêtements à des prix qui ne dépassent pas 1$

Des ateliers d’autodéfense et des groupes de discussion pour améliorer le français des personnes nouvellement arrivantes sont quelques exemples d’initiatives qui visent à répondre aux besoins spécifiques.

L’organisme est conçu pour renforcer le pouvoir d’agir des membres de la communauté, affirme Mme El Adnany. Les activités sont proposées par et pour la population locale, un aspect crucial, estime-t-elle, pour renforcer l’estime de soi et le sentiment d’appartenance.

Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche le 4 mars 2025.