À LaSalle, une première pelletée de terre a eu lieu le 6 mars sur le site du futur siège social et usine de production d’Hypertec. La société prévoit s’installer d’ici la fin de l’été prochain dans le secteur industriel du Canal Lachine 4.0.
Les quartiers industriels bordant le canal de Lachine font l’objet depuis 2023 d’un plan de revitalisation. Il est prévu que l’usine de production soit prête pour septembre et que le siège social le soit pour décembre, a avancé le chef de l’innovation et du développement durable pour Hypertec et président d’Hypertec Construction, Eliot Ahdoot.
Tout est fait en parallèle, avance-t-il. M. Ahdoot est convaincu que le projet pourra se réaliser dans un délai si court grâce au chevauchement des travaux, au recours à la préfabrication et au travail simultané sur l’ingénierie et la construction.
« Aussi, on apporte beaucoup de technologies. On monte des plans détaillés tridimensionnels pour pouvoir aider à faire une planification directe sur ce qu’on veut accomplir. On utilise [aussi] les technologies de la conception assistée par ordinateur », ajoute son frère Simon Ahdoot, président et directeur-général d’Hypertec.
Des pourparlers sont en cours avec Hydro-Québec pour régler les dernières questions d’ingénierie avant de démarrer la construction.
Avec le climat économique incertain et la guerre tarifaire opposant les États-Unis et le Canada, Hypertec explique s’approvisionner en matériaux de construction auprès de fournisseurs majoritairement canadiens.
« Cette usine-là, ça va être une référence mondiale. Il va y avoir 180 puits géothermiques. Alors, tout le chauffage, puis la climatisation, va se faire à travers la géothermie. On va faire la récupération d’eau grise », déclare Eliot Adhoot.
Afin d’assurer la durabilité du bâtiment, « on utilise des nanoparticules de cuivre dans le béton pour éviter qu’il s’érode [et] pour qu’il y ait une durée de vie beaucoup plus longue », ajoute-t-il, en citant la construction du stationnement à étage. Celui-ci devrait contenir entre 260 et 280 places.
Il sera toutefois recommandé aux employées et employés de se rendre à leur lieu de travail en transports en commun. Des discussions sont en cours pour avoir un arrêt de bus de la Société de transport de Montréal (STM) devant la rue Saint-Patrick.
Hypertec est un fournisseur de solutions, de services et de produits informatiques pour les secteurs privé et public. L’entreprise réalise la majeure partie de sa production (80 %) à Montréal. La vaste majorité de ses ventes sont réalisées à l’extérieur du Canada, l’équivalent de 90 %.
Une serre avec plusieurs utilités
Le projet du siège social prévoit l’installation d’une serre de 11 148 mètres carrés. Comme annoncé par les dirigeants d’Hypertec, elle servirait à produire des fruits et légumes exotiques et des arbres en voie de disparition.
L’alimentation en électricité de la serre pourrait se faire grâce à la récupération de la chaleur. L’entreprise envisage également de faire de la recherche et de la production de biodiesels à partir de la captation du dioxyde de carbone, explique le chef de l’innovation et du développement durable d’Hypertec.
Pour écouler le stock de fruits et de légumes, Hypertec mentionne un partenariat avec Zone Agtech, un regroupement d’OBNL du domaine agroalimentaire et agricole, situé dans la municipalité régionale de comté (MRC) de L’Assomption, à 30 km de Montréal.
Durant la pelletée de terre, les représentants de l’entreprise ont affirmé vouloir travailler avec les cégeps et universités locales pour accélérer le développement de technologies.
« Un projet extraordinaire »
« C’est réellement un projet extraordinaire qui répondait en tout point à la vision qu’on avait pour le développement de ce terrain-là. Pour un projet de cette envergure-là, qu’on ait réussi moins d’un an après le premier contact à venir faire la première pelletée de terre, ça demeure très impressionnant », affirme Nancy Blanchet, mairesse de LaSalle.
Elle explique que le terrain où se situera Hypertec avait été acheté par la Ville de Montréal et séparé en trois lots, soit un espace pour la future usine de biométhanisation, un autre pour agrandir le dépôt à neige et un troisième site voué à une industrie.
Hypertec a effectué un échange de terrain avec la Ville de Montréal, une entente conclue en novembre 2024. L’entreprise a acheté le terrain à LaSalle d’une superficie de plus de 37 000 mètres carrés au coût de 12,6 M$. En contrepartie, elle a vendu à la Ville de Montréal des lots totalisant 111 484 mètres carrés dans des milieux humides à Saint-Laurent, au prix de 30,6 M$.
Mme Blanchet avoue avoir été surprise par l’état d’avancement du projet, lorsqu’il lui a été présenté pour la première fois.
« C’était trop beau pour être vrai, on a été enchanté dès le premier projet en se disant « Mon dieu, c’était inespéré d’avoir un projet de cette qualité-là qui débarque chez nous. » On avait même pas commencé à négocier avec eux autres, puis déjà, il nous proposait de quoi qui dépassait les attentes », déclare-t-elle.
Étant donné que le projet de l’entreprise est de plein droit et qu’aucune dérogation n’a été nécessaire, il n’a pas été soumis à une procédure de consultation publique.
« Il respecte en tout point notre réglementation, je dirais même qu’il va au-delà en termes de qualité, de ce qu’on aurait pu exiger. Donc, c’est la raison pour laquelle les choses se sont faites très rapidement. On a travaillé avec une entreprise extrêmement ouverte et très à l’écoute des attentes de l’arrondissement », ajoute Mme Blanchet.
Lors de la cérémonie du 6 mars, Hypertec a même lancé l’idée de collaborer avec l’Arrondissement pour créer du logement social ou abordable, mais aussi des logements pour les membres de son personnel.
Eliot Ahdoot estime que le recours aux technologies de la préfabrication aidera à réduire le coût total. Questionnée au sujet de cette idée, la mairesse de LaSalle précise qu’aucune discussion formelle n’a encore été entamée.
La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 6 mars 2025.
Aziz Mestiri a collaboré à la rédaction de cet article.
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