Première édition du Symposium international des femmes afro-entrepreneures au Quai 5160

La maison de la culture de Verdun, Quai 5160, a accueilli, vendredi 22 novembre, le premier Symposium international des femmes afro-entrepreneures (SIFA) à l’initiative de l’organisme Chantier d’Afrique du Canada (CHAFRIC).

Dès 8h30, le Quai 5160 s’est transformé en lieu d’échange et de réseautage pour ces femmes. Expertes ou débutantes dans l’entrepreneuriat, les personnes ayant pris part aux activités sont ressorties plus informées sur les défis et les opportunités du métier en tant que femmes racisées.

Une vingtaine de panélistes ont abordé maints sujets qui affectent le parcours des afro-entrepreneures. Le panéliste Djemson Estimé, chargé d’évaluation pour le Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires, cite notamment des problèmes liés au financement, au manque de réseautage, des difficultés d’accès au crédit, la discrimination, les micro-aggressions, l’enjeu culturel et la situation familiale. Ces problèmes les affectent autant au niveau individuel, qu’organisationnel et sociétal, indique-t-il.

Mikerlande Demonsieur se reconnaît bien dans cette évaluation. Avec un emploi à temps plein, une famille à charge et son entreprise, elle affirme vivre dans une vulnérabilité financière après avoir investi de sa poche dans son entreprise de service d’aide à domicile, Soin multiculturel, depuis son démarrage en février dernier.

« On ne naît pas entrepreneure. On apprend en côtoyant d’autres entrepreneurs et en participant, justement, à des activités comme aujourd’hui pour élargir nos horizons, pour aller chercher les ressources dont on a besoin pour pouvoir prendre de l’expansion et aussi, faire connaître les services », dit-elle. 

Mme Demonsieur espère en apprendre davantage sur le financement et découvrir des techniques pour assurer la pérennité de son entreprise malgré les difficultés. Tandis que la raison de la présence de Marie Flore Nzeba et ses collègues est le réseautage.

Communément appelé Superwomen, ce groupe provenant de Drummondville offre un programme d’encadrement aux femmes ressortissantes du conflit armé en République démocratique du Congo en les soutenant dans leur intégration au Québec.

Mme Nzeba et ses collègues veulent « sortir de leur zone de confort » et faire de nouvelles rencontres. « Nous n’avons jamais été dans un autre symposium. Donc, nous voulons nous intégrer aussi dans d’autres organismes de femmes qui font des activités avec des femmes », explique Mme Nzeba.

La place des afro-entrepreneures dans la société québécoise

Ce symposium vise à mettre de l’avant « l’entrepreneuriat féminin afro-Canadien » tel qu’expliqué par CHAFRIC dans un communiqué de presse. Il a aussi pour but de soutenir les entrepreneures débutantes en quête d’accompagnement, les jeunes organisations à la recherche d’opportunités de développement et, bien entendu, offrir à d’innombrables femmes afrodescendantes un soutien communautaire. 

Présidente du SIFA et directrice générale de CHAFRIC, Henriette Kandula considère que c’est nécessaire de créer un espace qui soit inclusif et équitable pour ces entrepreneures dans la société québécoise. 

Mme Kandula insiste qu’il faut absolument commencer à chiffrer l’apport économique des afro-entrepreneures dans les rendements du Québec afin que celles-ci reçoivent la valorisation qui leur est due.

La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule le 22 novembre.