Des places pour les personnes aux prises avec des troubles de santé mentale aux Habitations Normand-Bergeron à Lachine

Les Habitations Normand-Bergeron à Lachine accueillent depuis 20 ans des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale dans cette habitation à loyer modique (HLM) gérée par l’organisme à but non lucratif Groupe d’entraide Lachine. Actuellement, un logement est vacant et plusieurs autres le seront dès l’automne 2026.

« Si tu te mets sur la liste d’attente aujourd’hui, tu es presque certain d’avoir un logement », assure la directrice-générale du Groupe d’entraide Lachine et des Habitations Normand-Bergeron, Caroline Descary. L’organisme gère également un centre de jour, un lieu de socialisation pour personnes vulnérables.

Il y aura 24 nouvelles unités au deuxième étage de l’édifice de 96 logements prévu sur la 6^e Avenue, entre Saint-Louis et Saint-Joseph, dans Lachine-Est. L’emménagement du groupe communautaire est prévu à l’automne 2026.

Le siège social du Groupe d’entraide Lachine y sera déménagé au premier étage et l’organisme sera copropriétaire des lieux. Le financement a été accordé et la construction devrait commencer à la mi-mars. Le reste des logements sera des habitations à loyer modique.

Les Habitations Normand-Bergeron sont trois pavillons qui disposent actuellement de 24 logements semi-supervisés, où le loyer ne dépasse pas 25 % des revenus d’un locataire. Deux intervenantes sont sur les lieux du lundi au vendredi, entre 9h et 17h. En plus de l’accompagnement, plusieurs activités communautaires s’y tiennent, dont trois à quatre barbecues par été dans la cour.

Mme Descary explique que déjà, il y a plus de 20 ans, il y avait un besoin criant pour des logements destinés à des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Qui habite aux habitations ?

« Je n’arrête pas de dire qu’ici, on est une grande famille. On se soutient du mieux qu’on peut et comme dans toute famille, parfois, il y a de petites chicanes, mais ça finit toujours par se régler. Il y a un respect entre chacun », affrime Sophie St-Jean, intervenante en santé mentale et responsable aux Habitations Normand-Bergeron.

Pour être admissible aux logements du Groupe d’entraide de Lachine, il faut respecter plusieurs critères : diagnostic de santé mentale, sobriété depuis au moins un an, être autonome au niveau de la prise de médicaments, de la cuisine, et être suivi par un médecin pour son trouble de santé mentale.

De plus, il faut être préalablement résidente ou résident de LaSalle, Lachine, Verdun ou Dorval.

Les résidentes et résidents doivent suivre un code de conduite et peuvent être expulsés après trois avertissements, ce qui n’est arrivé qu’à deux reprises. De plus, ils sont directement impliqués dans l’entretien de la cour. Les plus en forme s’occupent du déneigement.

« Les gens demeurent stables, il n’y a plus d’hospitalisations. Il y a un lien de confiance qui fait que les gens évoluent », dit Mme Descary en ajoutant que grâce à ce lieu, les gens deviennent fonctionnels dans la société.

Certaines personnes ont pu retourner sur le marché du travail. Neuf d’entre elles travaillent au Groupe d’entraide Lachine, via un programme d’Emploi Québec.

« En 12 ans, il y en a qui ont fait beaucoup de progrès. Je salue leur résilience, leur travail sur eux, car ce n’est pas évident de vivre avec des problématiques de santé mentale. De le vivre par rapport aux autres, c’est très difficile, parce que beaucoup de gens ne comprennent pas », renchérit Mme St-Jean.

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 20 février 2025.