Patrick Mainville, directeur de la SDC Wellington à Verdun
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Wellington et Mainville : l’effervescence de Verdun

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En tant que partenaire du festival des étudiantes et étudiants en communication du cégep André-Laurendeau de LaSalle, notre rédaction a remis, le 24 mai 2023, le Prix coup de cœur Nouvelles d’Ici à Basile Papillon-Christin, un résident de Verdun, pour son portrait de Patrick Mainville, le directeur de la SDC Wellington, qu’il a rencontré à l’automne 2022.

Un homme entre dans le café W, un repère verdunois, salue les baristas, un groupe d’amis, sa femme et sa fille. Il semble connaître la moitié des gens. C’est Patrick Mainville, l’homme à la tête de la Société de développement commercial (SDC) d’un lieu en pleine effervescence, la rue Wellington à Verdun. 

Patrick Mainville est directeur de la SDC Wellington. Le but de cette organisation, créée en 1987, est de faire rayonner et dynamiser la rue commerçante pour attirer les gens et faire découvrir cette artère verdunoise.  

« Nous, on est vraiment une drôle de bibitte! Notre but c’est vraiment de faire rayonner la rue, mais aussi d’être à l’écoute des citoyens, trouver une façon de les charmer et les encourager à prendre possession des lieux. » 

Dans les dernières années, Patrick Mainville et son prédécesseur, Billy Walsh, ont beaucoup misé sur la culture pour promouvoir la rue Wellington. Que ce soit par le traditionnel festival de marionnettes, les événements nouveaux genres comme OK LÀ! ou la promotion d’artistes émergents, les deux responsables ont considérablement augmenté le dynamisme de l’artère, ce qui a bénéficié aux commerçants. Malgré leurs cotisations élevées, ces derniers lui avouent leur enthousiasme face à l’augmentation des événements qui visent aussi à mettre leurs commerces de l’avant. « Ils donnent un petit budget de marketing qui leur redonne beaucoup », fait valoir Patrick Mainville.  

Ce dernier estime que la rue Wellington a, en quelque sorte, un écosystème similaire à celui de l’avenue Mont Royal ou de la rue Hochelaga, à une différence près. « L’affaire avec Verdun, c’est que tu ne passes pas par Verdun, tu vas à Verdun. » Cette caractéristique propre à l’arrondissement du sud-ouest de l’Île de Montréal rend la promotion de l’artère commerciale encore plus importante pour la faire connaître. 

Un visage différent 

Verdunois de souche et de cœur, le directeur de la SDC Wellington est un très bon témoin des changements qu’a connus le quartier de son enfance. Comme plusieurs, il se rappelle qu’il n’y a même pas 10 ans, Verdun était encore considéré comme un quartier « miteux et peu accueillant. »  

Il raconte qu’il y a à peu près 20 ans, c’est le Baobab, un café aux prix exorbitants pour l’époque, qui a contribué à changer l’identité de la rue. « Tout le monde se disait, ben voyons donc un café à 5$ à Verdun, ça ne marchera jamais! ». Le Baobab, c’est celui qui a changé cette image du café et qui a changé les habitudes des Verdunoises et des Verdunois. 

Grâce à des pionniers comme le café Baobab, la brasserie artisanale Bénélux et la Librairie de Verdun, le visage de Wellington s’est métamorphosé. Cette amélioration de la qualité de vie et de la réputation de l’arrondissement est, pour une grande majorité des gens de Verdun, une importante source de fierté.  

La musique à Verdun 

Patrick Mainville a aussi participé à ce changement avec son studio, Musicopratik. Il a fondé un groupe de musique avec ses amis au secondaire, puis s’est découvert une passion pour la musique. Après avoir brièvement participé à une troupe de cirque, il a finalement réalisé son rêve de jeunesse : fonder les studios Musicopratik. 

Ces studios sont des espaces de pratique pour les musiciens et les groupes de musique locaux, mais aussi un regroupement pour une communauté de musiciens. Cet espace chaleureux est un petit sanctuaire où plusieurs entreprises liées à la musique se sont rassemblées pour offrir différents services. De la location d’espace à l’enregistrement en passant par les cours de musique de toutes sortes, ce lieu contribue lui aussi à la promotion des artistes de Verdun. 

Patrick Mainville dans les locaux de Musicopratik
Patrick Mainville dans les locaux de Musicopratik – Crédit photo : Basile Papillon-Christin

Les cours d’Immersion Rock, le nom de son école de musique, permettent aux aspirants musiciens d’apprendre dans un band en vivant l’expérience complète du groupe musical que ce soit pour quelques heures de pratique ou pour un camp de deux semaines. L’école organise aussi des spectacles chaque semaine sur le parvis de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Ces spectacles contribuent à l’immersion dans le monde de la musique de l’école, mais aussi à la vie culturelle de la rue Wellington.  

Patrick Mainville continue en mentionnant les personnes en situation d’itinérance qui viennent assister aux spectacles. Après des événements comme ces spectacles, ils viennent le voir et lui disent les larmes aux yeux. « On n’est pas des « BS » [NDRL : terme péjoratif pour désigner les personnes bénéficiant du programme d’aide sociale québécois] à Verdun, on sait comment recevoir! » C’est cette fierté qui fait tout le charme de Verdun selon Patrick Mainville. « Notre mission, aussi kitsch que cela peut paraître, c’est d’être des créateurs de bonheur. » 

La « rue la plus cool au monde » ?

Les visions pour le développement de MM. Mainville et Walsh ont définitivement porté fruit puisqu’en août 2022, la rue a été nommée la « rue la plus cool au monde » par le magazine Time Out. Patrick Mainville donne cependant tout le crédit à son prédécesseur Billy Walsh. « Après ma 10e semaine en poste, on a été nommé la « rue la plus cool ». C’est arrivé à la fin de mon premier conseil d’administration (CA), je n’avais jamais fait de CA de ma vie, je ne savais même pas comment ça marchait un CA, je m’étais planté solide et je n’y avais pas porté attention pis là, une heure après, il y avait TVA et le 98.5 qui m’appelaient pour faire une entrevue.» 

Malgré tout, le directeur de la SDC Wellington est très conscient de la gentrification en cours à Verdun, cette tendance qui voit les classes sociales plus aisées remplacer la population d’un quartier en vogue.

Elle ne sera définitivement pas diminuée avec cette nomination de « rue la plus cool ». « Oui, c’est le fun, mais il faut l’utiliser à bon escient. Il ne faut pas trop miser sur ce buzz-là. C’est un couteau à double tranchant. »

Patrick Mainville assure que son but a toujours été de rendre la rue propre, sécuritaire et le fun. « C’est plate parce qu’aujourd’hui, on associe ça à la gentrification, mais ça n’a jamais été notre objectif », continue-t-il avant d’ajouter que « chaque quartier qui essaye d’améliorer son sort ne peut pas vraiment y échapper. Tout ce qu’on peut faire c’est essayer de freiner ça du mieux qu’on peut avec, par exemple, la cabane à sucre à petit prix, mais je ne pense pas qu’on ait encore trouvé la solution. C’est un cercle vicieux. »

Basile Papillon-Christin

Basile Papillon-Christin
Collaboration spéciale
Résident de Verdun, Basile est étudiant en journalisme au cégep André-Laurendeau. Il aime la photo et parler avec les gens qui l’entourent ou qu’il découvre. 

La photo en haut de cet article est un composition d’un portrait de Patrick Mainville pris par Caroline Perron et d’une photo de la Well piétonne prise par Karine Joly à l’été 2022.


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Futurs journalistes d'Ici (Dep. Communication - Cégep André-Laurendeau)
Le département de communication du Cégep André-Laurendeau propose un profil Journalisme multimédia et un profil Cinéma dans le cadre du programme Arts, lettres et communication. Les jeunes y vivent une expérience citoyenne, humaine et créative. C’est une occasion de s’initier à la création médiatique, de s’ouvrir sur le monde, d’appartenir à une communauté et de se préparer pour l’université. La possibilité de publier leurs textes sur Nouvelles d’Ici est une occasion de mieux comprendre les enjeux du monde et des médias.