Paysage de janvier 2021 en plein dégel au parc des Rapides
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Où sont passées la glace et la neige de nos hivers d’antan ?

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Gail et Céline sur le fleuve glacé en 1988
Gail et Céline sur le fleuve glacé en 1988 à LaSalle
Crédit photo : Céline Belzile

En feuilletant un vieil album, cette photo attire mon attention. Au parc des Rapides avec une amie australienne, je lui explique la pêche sur glace, une activité si typiquement québécoise et nordique !

Nous marchons sur la glace, entre la pointe est de la jetée et la saulaie. C’était il y a plus de trente ans, en 1988.

De nos jours, rares sont les hivers qui permettent encore la pêche sur glace à cet endroit.

Les hivers d’antan ne sont plus.

Glissades sur le Saint-Laurent et remontée des températures 

Le couvert de glace sur le fleuve Saint-Laurent, son golfe et dans son estuaire diminue progressivement d’année en année.  Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale et le Nord canadien, trois fois plus vite (!), selon le Rapport sur le climat changeant du Canada (2019).

Sur l’ensemble du pays, la température annuelle moyenne de 2081 à 2100 pourrait augmenter entre 1,8°C pour un scénario avec de faibles émissions de gaz à effet de serre à…. 6,3°C en cas  d’émissions élevées ! Ces prévisions varient beaucoup d’une région à l’autre du pays.

Les tendances de 1961 à 2010 montrent que le sud-ouest et l’ouest du Québec subissent les hausses des températures minimales et maximales les plus marquées au pays.  À l’ouest de la province, à Québec , l’augmentation des températures minimales se situe entre 1,5°C et 2,1°C, tandis que les températures maximales ont aussi augmenté de 0,9°C à 1,5°C,  les hausses les plus importantes dans le sud-ouest du Québec méridional.

Pas étonnant alors qu’au cours des trente dernières années la proportion des régions terrestres et marines du Canada recouvertes de neige et de glace ait diminué. Comme dans d’autres régions nordiques du monde, ce réchauffement a entraîné plusieurs conséquences.

Conséquences de ces changements climatiques

À peine un nuage de glace dans l'eau
À peine un nuage de glace dans l’eau (janvier 2021)
Crédit photo : Karine Joly

Nos hivers d’antan disparaissent lentement mais sûrement. L’évolution de la neige et de la glace au Canada montre qu’à chaque 10 ans depuis 1981, la fraction du manteau neigeux a diminué de 5 % à 10 %. Cette diminution s’explique par l’apparition de la neige plus tard et la fonte printanière plus tôt, presque partout au Canada. Selon différents scénarios de prévisions, la débâcle printanière des lacs aura lieu de 10 à 25 jours plus tôt d’ici le milieu du siècle, et l’englacement à l’automne aura lieu de 5 à 15 jours plus tard.

À Montréal, on ressent déjà les impacts du réchauffement avec les canicules, les inondations et les périodes de gel-dégel plus fréquentes et plus intenses.

D’où viennent ces changements ?

Depuis le révolution industrielle, l’activité humaine est la principale cause des changements climatiques. Pour se chauffer, se transporter, se nourrir, les populations brûlent des combustibles fossiles (charbon, mazout, pétrole, gaz, etc.). Cette combustion envoie de grande quantité de gaz à effet de serre (GES) de façon continue dans l’atmosphère.  Le dioxyde de carbone (CO2) ainsi produit est un gaz à effet de serre qui reste dans l’atmosphère très longtemps. Les terres boisées sont aussi converties en terres agricoles, diminuant ainsi la capacité des forêts de capter le CO2. 

Ce gaz réchauffe la planète tout comme une serre. Il constitue la principale cause des changements climatiques. Si les variations dans l’énergie solaire peuvent avoir un effet sur le climat de la Terre, la hausse des GES depuis la révolution industrielle a exercé un effet 50 fois plus puissant que les changements découlant du rayonnement solaire!

À Montréal, les deux plus grandes sources de GES sont les carburants utilisés par les voitures et le gaz naturel utilisé pour le chauffage de bâtiments. La destruction des milieux naturels contribue aussi au réchauffement climatique en éliminant les arbres et autres végétaux qui absorbent les GES.

Des plans pour réduire les émissions de GES au Québec et à Montréal

Pas le choix : il faut diminuer nos émissions futures de gaz à effet de serre, plus particulièrement celles de dioxyde de carbone.

« Seul un scénario de faibles émissions permettra de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels, conformément à l’Accord de Paris. Ce scénario nécessite que les émissions mondiales plafonnent presque immédiatement, avec de rapides et importantes réductions par la suite », précise le Rapport sur le climat changeant au Canada.

À tous les paliers de gouvernement, on affirme vouloir devenir carboneutre d’ici 2050, c’est-à-dire réduire à zéro les émissions de GES ou compenser celles qui n’auront pu être évitées. C’est un défi colossal.

Au provincial, l’électrification des transports est la pierre angulaire de réduction des émissions de GES, selon le Plan pour une économie verte 2030

Au municipal, la Ville de Montréal s’engage à poser des gestes concrets pour réduire les GES, limiter l’ampleur des changements climatiques, s’adapter à ceux-ci et atténuer leurs impacts, tout en rehaussant la résilience urbaine. Son Plan climat 2020-2030 propose 46 mesures et 16 actions pour y arriver d’ici 2030.

Des actions concrètes pour faire votre part 

En tant que citoyens et citoyennes d’ici, vous pouvez poser des gestes concrets maintenant pour réduire votre empreinte carbone. 

Voici quelques pistes de ce qu’il est possible de faire dès aujourd’hui pour avoir un impact positif sur notre environnement :

  • prendre les transports en commun, 
  • réduire l’auto en solo, 
  • exiger des services de proximité et la mixité des fonctions résidentielles et commerciales, 
  • favoriser l’économie circulaire et le partage, 
  • réutiliser, 
  • recycler, 
  • composter les matières résiduelles, 
  • réduire le gaspillage alimentaire, 
  • planter des arbres, 
  • conserver les ruelles vertes, 
  • bien isoler votre résidence, 
  • opter pour un système de chauffage électrique. 

La photo en haut de cet article est une photo de Mariève Deschamps.


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Céline Belzile
Résidente du Bronx depuis 20 ans, Céline et son mari Claude y ont élevé leurs deux garçons. Biologiste et spécialiste en environnement de formation, Céline a travaillé pour Hydro-Québec pendant 25 ans, à titre de chargée de projets et gestionnaire. Elle a siégé sur plusieurs panels lors de consultations publiques de grands projets hydroélectriques. Elle considère que la participation citoyenne et la communication sont au cœur du dynamisme d'un quartier.