Les bernaches picorent le grain laissé par un citoyen mal informé
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Pas de grain pour les bernaches !

Il n’est pas rare de voir au bord du fleuve certains citoyens dĂ©poser pain sec, riz ou farine de maĂŻs Ă  l’intention des oiseaux du parc des Rapides. 

Si l’intention est louable, elle n’en est pas moins malavisée pour plusieurs raisons.

Interdit…

La pratique est formellement interdite sur le territoire de LaSalle depuis 1993. Selon un règlement daté de 2008 concernant les pigeons, les mouettes ou toute autre espèce d’oiseaux, il est interdit de nourrir les oiseaux et petits animaux sauvages. Et, une infraction pourrait coûter de 20 $ à 1000 $ après un premier avertissement.

Bien que des panneaux de signalisation rappelant ce règlement au bord du fleuve semblent avoir disparu, il n’est donc pas plus possible de nourrir les oiseaux dans les parcs lasallois qu’il ne l’est de donner à manger aux animaux dans les zoos.

…et nocif pour les oies sauvages !

Mais au-delà des pénalités encourues par les amis rebelles des oiseaux, donner du grain aux bernaches peut les mettre plus en danger que les aider. Les oies sauvages au bord du fleuve mangent principalement de l’herbe.

«La nourriture donnĂ©e par les citoyens cause d’importantes carences pouvant aller Ă  des dĂ©formations osseuses causant la mort certaine de l’animal,» explique Jason Di Fiore, biologiste et directeur gĂ©nĂ©ral d’HĂ©ritage Laurentien. Si l’on nourrit ces oiseaux sauvages rĂ©gulièrement, ces derniers auront tendance Ă  venir en plus grand nombre.

Des rassemblements problématiques

Ces grands rassemblements de bernaches peuvent avoir un impact négatif sur la salubrité publique. Pas parce que les oiseaux ne respectent pas les mesures de distanciation physique, mais à cause de leur nombreuses déjections.

Lorsqu’une espèce prend ainsi trop de place dans son environnement, elle peut devenir envahissante et contribuer Ă  faire fuir les autres mettant en pĂ©ril l’Ă©quilibre fragile de la biodiversitĂ© locale. «Chez les jeunes individus, cette pratique peut aussi faire en sorte qu’ils ne dĂ©veloppent jamais le rĂ©flexe migratoire et celui de s’alimenter seuls, ce qui apportera la famine l’hiver venu» ajoute M. Di Fiore.

Pour Ă©viter de faire plus de mal que de bien aux oiseaux et aux autres espèces, il est donc important de laisser la nature suivre son cour et de ne pas nourrir les oiseaux. 

Non, les grands carrĂ©s de ciment parsemĂ©s sur les bords du fleuve Saint Laurent ne sont pas des mangeoires Ă  oiseaux au design contemporain. Ils accueilleront (bientĂ´t?) des bancs publiques et des tables Ă  pique-nique oĂą vous pourrez prendre une pause tout en contemplant la nature. 


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Karine Joly
Résidant dans le Bronx à LaSalle depuis 2004, Karine a fondé Nouvelles d'Ici avec un groupe de citoyennes et citoyens en octobre 2020. Elle en est la rédactrice en chef, à titre bénévole, depuis ce lancement. Journaliste locale en presse écrite et radio au début de sa carrière en France, elle a aussi été managing editor de la section Cities & Towns d'une grande dot com américaine à New York. Karine a ensuite fondé sa famille et un centre de formation en ligne pour les professionnels de la communication numérique universitaire. Elle travaille pour une université à Montréal depuis décembre 2022.