Jusqu’au 11 mai à la Maison de la culture de Verdun, l’exposition D’un territoire à l’autre de Marie-José Gustave explore la migration à travers le fil, la lumière et la mémoire. L’artiste partage son intimité artistique à travers ce travail d’aiguille et d’émotion, suspendu entre présence et absence.
Installée au Québec depuis 20 ans, Marie-José Gustave a longtemps vécu à Pointe-Saint-Charles avant de s’en aller sur la Rive-Sud de Montréal.
Membre professionnelle du Conseil des métiers d’art du Québec, ses œuvres sont exposées au Canada ainsi qu’à l’international. Elle sculpte ses œuvres en papier depuis une quinzaine d’années.
Les thématiques de la migration, de l’exil et de la quête identitaire sont au cœur de son œuvre en général, en plus de l’exposition en cours. Elles sont aussi liées à l’expérience de vie de l’artiste. Née en France, Marie-José Gustave est originaire de la Guadeloupe, et descend d’une lignée métissée de cultures.
Puissance des ombres et de la lumière

« Quand j’ai découvert le fil de papier, en l’expérimentant, je me suis aperçue que c’est un fil qui est rigide et souple, donc qui me permet de travailler en volume finalement et des volumes qui ont une structure naturelle à cause du fil parce qu’il est rigide aussi », explique-t-elle à Nouvelles d’Ici.
La découverte la pousse à expérimenter des techniques textiles, comme le tricot, le crochet, la vannerie, et de créer des œuvres en trois dimensions.
L’exposition est minimaliste, mais envoûtante, enveloppante. Il y a presque absence de couleur, mais l’espace est occupé par des volumes interrogatifs, des installations complexes et une puissante présence du couple ombre et lumière.
L’émotion brute qui se dégage de l’ensemble est suggérée par le silence. Les fils tendus comme des nerfs à vif inspirent la perte, le déracinement, mais aussi la dignité.
Déchirement et résilience
L’artiste fait un lien entre « ce que je porte finalement en moi, d’émotions qui m’ont été transmises de génération en génération », et l’idée de « ces immigrants qui quittent des pays et qui passent par les océans au péril de leur vie pour arriver dans un monde meilleur, entre guillemets. »
Écume, Récif, ou Rive : les titres des œuvres évoquent la mer, une mer synonyme non pas de relaxation et de bien-être, mais d’inconfort et de peur, confie-t-elle.
De ses ancêtres, Mme Gustave a hérité le bruit de l’eau, mais aussi la résilience nécessaire pour s’adapter et se faire une place dans une nouvelle société. Le fil de papier tient tout juste, comme la vie migrante. Mais il tient malgré tout.
L’œuvre de Marie-José Gustave est poétique, humaine et intentionnellement politique. « Mon travail vise aussi à changer la perception qu’on peut avoir d’autres nationalités, d’autres genres, des migrants », conclut-elle.
Les photos dans cet articles ont été prises par Nouri Nesrouche.
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