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Marche de sensibilisation au trouble de la personnalité limite au parc Angrignon le 15 septembre

La 3e édition de la marche de sensibilisation au trouble de la personnalité limite (TPL) aura lieu au parc Angrignon le dimanche 15 septembre. Avec cet évènement, la fondation Sashbear tente de briser la stigmatisation qui entoure ce trouble de santé mentale.

Les participants sont attendus au parc à partir de 9 heures. Après s’être inscrits, un chandail orange leur sera remis avant de commencer cette marche de cinq kilomètres dans le parc. Tout au long de la journée, un encan silencieux et des collectes de fonds seront organisés afin d’amasser des fonds qui serviront à soutenir les programmes de formation offerts par Sashbear.

Cette marche prend place chaque année à travers le Canada depuis 2013. Un regroupement de mères ayant des enfants souffrant du TPL, dont Lynn Courey, la présidente de la fondation, a lancé la marche au Québec en 2022.

Lors de la première édition, ces dernières se sont réunies dans une petite ville de la région de l’Estrie afin de se soutenir les unes les autres. Au fil des années, cette initiative s’est déplacée à Montréal tout en gagnant en visibilité dans la société.

Cette année, sept grandes villes du pays accueilleront cette marche permettant de sensibiliser la population aux dérégulations émotionnelles et au TPL. En plus, de rappeler aux personnes vivant avec ce trouble qu’elles sont aimées, écoutées et supportées.

Qu’est-ce que le TPL ?

Le manuel de diagnostique et statistique des troubles mentaux – 5e édition (DSM5) – reconnaît l’existence de dix troubles de la personnalité et les divise en trois sous-catégories:

Le groupe A comprend les troubles de la personnalité schizoïde, schizotypique et paranoïde qui s’expriment généralement par un sentiment de méfiance et de paranoïa. 

Le groupe B regroupe les troubles de la personnalité limite, antisociale, narcissique et histrionique se caractérisant par une dérégulation émotionnelle, une émotivité intense et une grande impulsivité.

Le groupe C inclut les troubles de la personnalité évitante, dépendante et obsessionnelle-compulsive qui se distinguent par une anxiété et des compulsions.

Les personnes atteintes du TPL voient surgir leurs premiers symptômes durant l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Souffrant d’hypersensibilité, elles auront une peur extrême de perdre leurs liens affectifs avec leurs proches. Elles « peuvent réagir avec des émotions intenses à de petits changements dans leur environnement », indique la fondation Sashbear sur son site web. C’est ce qui les poussent à rechercher constamment à être rassurées par leurs proches.

Le National Education Alliance for Borderline Personality Disorder (NEABPD) liste une variété de symptômes les plus fréquemments éprouvés par les personnes vivant avec le TPL : peur de l’abandon, relations instables ou changeantes, faible estime de soi, comportements impulsifs, automutilation, pensées suicidaires, changements d’humeur drastique, instabilité émotionnelle, sentiment de vide intérieur, et perte de contact avec la réalité dans les cas extrêmes. 

Il est important de mentionner que ces personnes peuvent souffrir d’autres troubles mentaux parallèlement à leur TPL. En cas de détresse psychologique, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé le plus rapidement possible. Seul un diagnostic médical peut confirmer la présence du TPL chez un individu.

Créé en 2001, le NEABPD est un organisme à but non lucratif qui travaille en collaboration avec plusieurs autres organismes à travers le globe afin de sensibiliser le public sur les TPL. Il chapeaute également le programme de connexions familiales permettant aux familles et proches-aidants des personnes vivant avec ce trouble d’acquérir des connaissances pour mieux les comprendre.

La Fondation Sashbear, la filière canadienne

Lynn Courey et son mari, Mike Menu, ont fondé la fondation Sashbear à la mémoire de leur fille qui souffrait du TPL avant de décéder par suicide. Ils offrent des programmes en santé mentale et en prévention du suicide gratuits à travers le pays en français et en anglais. 

Le principal programme proposé se nomme connexions familiales et cible les proches-aidants des personnes vivant avec le TPL. 

À l’aide de cette formation en ligne de douze semaines ou en deux fins de semaines intensives en présentielle, les participantes et participants acquirent davantage de connaissances sur ce trouble, partagent leurs expériences personnelles, et développent des compétences pratiques pour soutenir leurs êtres chers. 

Marie Raphaël et Dominique Brault ont toutes deux bénéficié du programme de connexions familiales offert par Sashbear.

Il y a quatre ans, Mme Brault a suivi la formation de douze semaines après avoir reçu le diagnostic de TPL pour son enfant. « J’ai pleuré tout le long des trois premiers cours. Après, j’ai commencé à avoir un petit espoir, puis à comprendre de quoi on me parlait. Puis là, j’ai commencé à suivre la formation, à participer, à comprendre et parallèlement, ça aidait beaucoup [mon enfant]», raconte-t-elle. 

Mme Brault ajoute que la formation de connexions familiales et la thérapie dialectique comportementale suivie par son enfant ont drastiquement amélioré leur relation. Aujourd’hui, cette mère est devenue formatrice au sein de la fondation. « Pour moi, je redonne à Sashbear, à connexions familiales ce qu’ils m’ont apporté et qui m’a sauvé la vie », explique-t-elle. L’année dernière, Mme Brault a offert bénévolement 36 semaines de formation, alors qu’elle tavaille par ailleurs à temps plein.

En 2020, Mme Raphaël a également suivi la formation en ligne de connexions familiales. Ce groupe de soutien lui a permis de comprendre qu’elle n’était pas seule à vivre cette situation.

« La relation avec mon fils, depuis que je prends la formation, est moins dramatique. Les montagnes russes, il y en a beaucoup moins », confie Mme Raphaël qui a appris des techniques pour le soutenir dans son cheminement.
« Ça fait une différence pour la personne qui vit avec le TPL et pour toute la famille », mentionne Mme Brault. Au-delà du soutien offert aux proches-aidants, connexions familiales brisent l’isolement et la stigmatisation autour de ce trouble.

La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.