Mélissa Simard court main dans la main avec son fils en direction de la station de métro LaSalle. Elle ne voulait absolument pas manquer le coup d’envoi de la marche contre la gentrification organisée par le Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun (CACV).
Une vingtaine de personnes, la plupart membres du CACV, se sont rassemblées aux abords de la station de métro avant de prendre d’assaut les rues de Verdun ce 2 novembre. À travers cette marche guidée, le CACV tente de mettre en lumière les nombreuses luttes et enjeux reliés au processus de gentrification que des locataires de Verdun affrontent ces dernières années.
Camille Toffoli, une organisatrice communautaire pour le CACV, affirme vouloir informer la communauté verdunoise de toutes ces revendications. Elle ajoute que cette « marche d’éducation populaire » permet de « donner un visage aux gens qui participent activement à la gentrification, soit par des politiques municipales ou par des promoteurs immobiliers qui font activement la gentrification en évinçant des locataires, en les intimidant ou en les mettant dehors ».
Le groupe s’empare de la rue et fait résonner son tambourin. Tout au long de l’itinéraire, les marcheuses et marcheurs s’arrêtent à plusieurs reprises dans les rues de Verdun, Bannantyne, celle d’Évangéline, sans oublier la rue Rielle.
Le CACV avait préalablement sélectionné des immeubles pour lesquels des locataires luttent, que ce soit contre des évictions forcées et non réglementaires, le problème d’Airbnb, le projet immobilier Hickson-Dupuis ou tout simplement des propriétaires malicieux. Le but de cette marche est de montrer cette réalité à Verdun.
« Je pense que les gens sont un peu inconscients à ça [la gentrification]. Les gens qui ont les moyens, qui viennent dans ces quartiers, et ceux qui prennent ces décisions pour évincer les gens de leur appartement, ça a un énorme impact sur la vie des gens. Ces personnes n’ont vraiment nulle part où aller en ce moment », souligne Mme Simard.
Cette marche avait beaucoup d’importance à ses yeux, puisqu’elle-même fait face à une potentielle éviction. Depuis 2016, elle réside dans un appartement à Verdun, mais ces trois dernières années, elle les a passées en cour de justice à se battre pour de meilleures conditions de vie.
Toujours en attente d’un jugement, Mme Simard explique que le manque d’entretien de son logement de la part de sa propriétaire l’a menée à cette situation. Pour mener à bien sa bataille légale, elle a déboursé des milliers de dollars en frais de justice jusqu’à présent. Elle ne compte pas quitter son quartier.
Plusieurs marcheurs et marcheuses, dont Cathy DeChambeau, réalisent la chance qu’ils ont de ne pas subir ces injustices directement. Verdunoise depuis près de 17 ans, Mme DeChambeau s’implique toutefois au sein du CACV pour soutenir les personnes qui vivent dans la peur d’être mises dehors.
Avant de terminer la marche à la mairie d’arrondissement de Verdun, le CACV dédie les deux derniers arrêts au 1005 rue Rielle et au 4804 rue de Verdun à des victoires contre des tentatives d’éviction. Face à de telles situations, le CACV rappelle l’importance de la solidarité entre locataires et de la mobilisation pour défendre leurs droits.
La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule le 2 novembre 2024.
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