Des personnes brandissent un ruban.
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Marche commémorative contre les féminicides à Pointe-Saint-Charles

Ce 6 décembre, une marche commémorative a eu lieu dans les rues de Pointe-Saint-Charles, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest, où une trentaine de personnes se sont rassemblées pour commémorer toutes les femmes ayant perdu la vie par féminicide au Québec. 

Les sept organismes communautaires regroupés au sein du Comité d’action féministe de Pointe-Saint-Charles ont rappelé l’importance de maintenir ce type d’action dans notre société, surtout « quand on voit le retour du discours masculiniste », a déclaré Hélène Gadoury, coordonnatrice adjointe au Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles.

Le comité a tenu à participer au mouvement des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes en organisant diverses actions communautaires dans le quartier. La campagne de sensibilisation s’est conclue par cette marche commémorative, suivie d’une vigile au parc Marguerite-Bourgeoys.

Des personnes attachent des rubans à un arbre.
Les participantes et participants attachent les rubans à un arbre.

Arrivés sur les lieux, les participantes et participants ont été invités à prendre, chacune et chacun, un ruban sur lequel est inscrit le nom d’une victime de féminicide, dont les 14 victimes de la tuerie de 1989 à l’École polytechnique de Montréal, pour ensuite l’attacher à un arbre.

Élise Brien, organisatrice communautaire pour Les services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne, a rappelé que la société québécoise a un devoir de mémoire envers cet événement.

« Ça ne fait pas longtemps que ça a été reconnu comme un féminicide. Ça a pris 30 ans. Avant, on parlait de femmes assassinées, mais c’est bel et bien un féminicide. Elles sont décédées parce que… elles ont été tuées parce que c’étaient des femmes et puis, encore aujourd’hui, les rapports sont accablants », a-t-elle dit.

Toujours chargée d’émotions, cette journée rappelle à plusieurs que la violence due au genre est une crise toujours présente dans notre société.

« Il y a encore du chemin à faire »

Dans la famille de Jocelyne Gagnon, être féministe se transmet de mère en fille. Avant-gardiste, la mère de Mme Gagnon s’est beaucoup impliquée pour la cause et a transmis cette valeur à sa fille. Aujourd’hui, elle poursuit la tradition en l’enseignant à ses quatre filles et deux garçons. 

S’identifiant fortement à la cause, Mme Gagnon valorise l’importance de vulgariser le problème des violences faites aux femmes pour réussir à créer un changement durable.

Une femme tient une bougie.
Jocelyne Gagnon durant la minute de silence.

« Je l’ai vécu, puis il y a encore du monde qui le vivent.  Il y a beaucoup de monde dans la souffrance, ça me touche. Puis il faut que ça s’améliore », dit-elle avec émotion.

Résidant dans une maison d’hébergement pour femmes violentées depuis 10 ans, elle salue le travail des refuges qui accompagnent les victimes dans leur processus de rétablissement. Elle avoue qu’auparavant ce n’était pas facile pour elle, mais qu’aujourd’hui la vie est plus belle. 

Elle affirme que la situation évolue grâce aux « organismes pour femmes à qui tu peux te confier, parler, demander de l’aide. Avant, tu avais tellement honte, tu n’en parlais pas ». Cependant, les choses n’évoluent pas assez vite à son goût. Mme Gagnon maintient « qu’il y a encore du chemin à faire ».

De son côté, Mme Brien observe une augmentation des violences faites aux femmes à la suite de la pandémie et des conditions économiques. Par contre, elle remarque que de plus en plus d’entre elles n’hésitent plus à chercher de l’aide.

« Je devrais dire qu’avec toute la sensibilisation qui a été faite, il y a plus de femmes qui vont chercher de l’aide. Il y a plus de femmes qui réalisent que ce n’est pas parce qu’elles ne reçoivent pas de coups qu’elles ne sont pas victimes de violence conjugale, de violence familiale », ajoute-t-elle. 

La vigile s’est terminée sur un moment de silence pour commémorer les victimes de féminicides au Québec cette année.

Les photos dans l’article ont été prises par Myrialine Catule le 6 décembre 2024.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.